Vignette CRIT'Air : mode d'emploi en 5 questions

Version des temps modernes de la pastille verte abandonnée en 2003, le Certificat sur la Qualité de l’Air devait entrer en vigueur le 1^er janvier 2016. Au programme : 6 pastilles de différentes couleurs et de nombreux avantages pour les véhicules les moins polluants. Après Grenoble, la ville de Paris vient de rendre le dispositif obligatoire. Deux villes qui seront progressivement suivies par d'autres avec pour but de lutter contre la pollution de l'air.

Crit’Air : à qui s’adresse le certificat ?

Annoncé début février 2015 par la Ministre de l’Ecologie en même temps que le Superbonus destiné à doper les ventes de voitures électriques et hybrides rechargeables, le retour de la pastille verte s’adresse à tous les véhicules en circulations : voitures particulières (VP), véhicules utilitaires (VUL), deux-roues, quadricycles, poids-lourds, bus et autocar. Alors que le Superbonus est entré en vigueur le 1^er avril 2015, la nouvelle pastille verte baptisée Certificat sur la Qualité de l’Air (CRIT'Air) n’est disponible que depuis le premier semestre 2016. Via un site créé spécialement par le Ministère de l'Ecologie, la vignette peut être obtenue grâce aux éléments inscrits sur la carte, dont le numéro d'immatriculation.

Le macaron est-il obligatoire ?

Si la première génération de pastille verte – apparue en 1998 sous l’ère Jospin et disparue en 2003 – était obligatoire pour tous les véhicules, le Certificat sur la Qualité de l’Air Crit’Air ne le sera pas. Pour l'instant tout du moins. Facturée 4,18 euros (dont 48 cents de frais d'envoi), la vignette sera valable sur l’ensemble de la durée de vie du véhicule. En contrepartie, les propriétaires des véhicules qui auront volontairement apposé le macaron derrière leur pare-brise – en complément de l’assurance et d’un éventuel contrôle technique – bénéficieront sous conditions de quelques avantages en fonction de leurs émissions polluantes.

Quelle couleur pour mon véhicule ?

Le nouveau système de classification des véhicules est fonction des émissions d’oxyde d’azote (NOx) et de particules fines. Complémentaire au bonus-malus « écologique » exclusivement basé sur les émissions de CO2, le CRIT’Air distingue 6 catégories de véhicules via :

• une pastille verte pour les voitures 100 % électriques et à hydrogène

• une pastille violette pour les voitures hybrides, hybrides rechargeables ou essence conformes à la norme Euro 5 ou 6 (à partir de 2011)

• une pastille jaune pour les voitures essence ou hybrides à la norme Euro 4 (de 2006 à 2010) ainsi que les diesels à la norme Euro 5 et 6 (à partir de 2011)

• une pastille orange pour les véhicules essence à la norme Euro 2 et 3 (de 1997 à 2005) et aux diesels à la norme Euro 4 (de 2006 à 2010)

• une pastille bordeaux qui ne concerne que les véhicules diesels Euro 3 (de 2001 à 2005)

• une pastille grise qui cible les diesels Euro 2 (de 1997 à 2000)

Ci-dessous, la classification fonction des normes antipollution EURO.

Pastille verte, jaune, … : quels avantages ?

Tandis que la grande majorité des véhicules hybrides rechargeables et ceux carburant au GPL ou au GNV sont classés dans la première catégorie (vignette violette), la Ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a précisé que les communes qui souhaitaient mettre en place une expérimentation visant à réduire les émissions polluantes liées à l’automobile bénéficieront d’une aide. Dans le cadre de l’appel à projets « Villes respirables en 5 ans », les véhicules les moins polluants auront accès aux zones à restriction de circulation (ZCR) dans les grandes métropoles, un stationnement gratuit ou encore de pouvoir librement circuler lors des pics de pollution atmosphérique.

Vignette CRIT’Air à Paris : comment ça marche ?

Circulation différenciée ou alternée ?

Première ville à avoir rendu imposé le macaron CRIT'Air en décembre 2016 au plus fort de la pollution aux particules fines, Grenoble Alpes Métropole a été suivie par la capitale. Depuis le 16 janvier dernier, tous les véhicules qui entrent dans Paris intra-muros doivent être munis du précieux sésame. Une signalétique qui a permis de mettre en place pour la première fois en France le dispositif de circulation différenciée. Contrairement à la circulation alternée qui repose exclusivement sur le numéro des plaques d'immatriculation (paires/impaires), celle-ci permet d'exclure les véhicules les moins vertueux. Une mesure destinée à lutter contre la pollution de l'air devenue un enjeu majeur de santé publique. Si les préfectures ont annoncé que leurs agents ne verbaliseront que rarement, il en sera tout autre à compter du 7 avril 2017 où la phase de prévention touchera à sa fin. En l'absence de présentation du CRIT'Air, il vous en coûtera 68 euros et même 135 euros lors d’un pic de pollution.