Allemagne : vers une interdiction du diesel et de l’essence en 2030
Publié le 15 juin 2016 à 08h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Depuis le 1er mai 2016 (avec effet rétroactif depuis le début de l’année), les véhicules électriques et hybrides rechargeables bénéficient d’une aide à l’achat en Allemagne
Après la Norvège, les Pays-Bas ou encore l’Autriche, l’Allemagne pourrait à son tour vouloir interdire la vente de véhicules thermiques (diesel et essence) à l’horizon 2030. Ambition : tenir ses objectifs de réduction d’émissions de CO2.
La fin du thermique en Europe ?
En mars dernier, nous étions le premier média francophone à vous révéler que la Norvège planchait sur l’interdiction d’ici à 2025 de la vente de véhicules particuliers (VP) et utilitaires (VU) neufs (lire notre article à ce sujet). Remplacés en concessions par des modèles hybrides rechargeables, 100 % électriques et électriques dopés à l’hydrogène (pile à combustible), l’ambitieux plan norvégien vise à réduire massivement les émissions polluantes du secteur des transports. Depuis, des projets similaires ont éclos en Autriche et aux Pays-Bas, le Parlement de ce dernier ayant même légiféré pour interdire la vente de véhicules thermiques dans le pays.
Pays-Bas : les véhicules diesel et essence bannis en 2025
Mobilité électrique comme fer de lance
Une nouvelle initiative européenne devrait relancer le débat – ou la polémique, c’est selon – du bannissement des motorisations essence et diesel. En Allemagne, alors qu’un plan d’aide en faveur des voitures électriques et hybrides rechargeables vient d’être adopté – 4 000 euros pour les premières, 3 000 euros pour les secondes –, le gouvernement fédéral réfléchit à son tour à une mesure restrictive dont la mise en œuvre devrait intervenir en 2030 au plus tard. En retard sur son plan de voir circuler 1 million de véhicules électriques d’ici la fin de la décennie, le gouvernement y voit un moyen de renouveler son parc automobile.
Allemagne : une aide de 4 000 euros pour la voiture électrique
Réduction des émissions polluantes
Interrogé par le quotidien allemand Der Tagesspiegel, le secrétaire d’Etat au Ministère de l’Economie Rainer Baake a confié que l’Allemagne devra prendre cette décision radicale avant 2030 et ce pour atteindre ses objectifs de réductions des émissions de gaz à effet de serre (dont le CO2). En retard sur son objectif de réduire de 80 à 95 % ses émissions de CO2 en 2050 (par rapport à celles de 1990), le pays envisage sérieusement de contraindre le secteur des transports – poids-lourds et bus inclus – de convertir ses véhicules à l’électrique.
2016 : le TOP 5 des voitures électriques en France
Pointé du doigt pour sa pollution atmosphérique
Le temps presse, et pour cause : pour rester dans les clous de ses ambitions, les transports allemands devront réduire leurs émissions de CO2 de quelque 10 millions de tonnes au cours des 5 prochaines années. Mesure restrictive, le bannissement du thermique des concessions outre-Rhin devrait également profiter à la qualité de l’air. Récemment épinglé par l’Agence européenne de l’environnement, l’Allemagne est le seul État membre qui a dépassé trois de ses quatre plafonds d'émissions polluantes en 2014 (oxydes d’azote NOx , composés organiques volatiles COVNM et ammoniac NH3). Des polluants issus essentiellement des secteurs du transport et de l’agriculture.