Interdiction de circulation à Paris : comment ça marche ?
Publié le 01 juillet 2016 à 07h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Si votre véhicule a été mis en circulation pour la première fois avant 1998, vous serez très probablement soumis à quelques restrictions
Depuis le 1er juillet 2016, les voitures essence et diesel immatriculées avant le 1er janvier 1998 ne pourront plus circuler dans Paris intra-muros en semaine, de 8h à 20h. Tout savoir sur le dispositif, les risques encourus (amendes), les véhicules exemptés et les alternatives proposées.
Qualité de l’air
La ville de Paris veut se débarrasser des véhicules les plus polluants et donc les plus nocifs pour la qualité de l’air. A l’image d’un nombre croissant de métropoles européennes qui souhaitent bouter les modèles diesel hors de leurs centres (lire notre article à ce sujet), la municipalité dirigée par Anne Hidalgo a annoncé dès 2014 le lancement d’un plan destiné à interdire d’ici à 2020 les véhicules diesel. A un horizon plus lointain, la capitale ambitionne même de restreindre la circulation aux seules électriques et hybrides rechargeables. La charge a été sonnée le 1er septembre 2015 avec l’interdiction faite aux bus et camions immatriculés avant le 1er octobre 2001 d’emprunter le boulevard périphérique.
Qui est concerné ?
Depuis le 1er juillet 2016, ce sont désormais les voitures particulières (VP) qui sont concernées par ces restrictions. Du lundi au vendredi et de 8h à 20h, les modèles diesel et essence dont la première mise en circulation est antérieure au 1er janvier 1998 ne peuvent plus circuler dans Paris intra-muros. Sont également concernés les deux-roues (scooters et motos) commercialisés avant le 1er janvier 2000. Selon l’association 40 Millions d’Automobilistes, ces restrictions concerneraient 870 000 véhicules sur l’ensemble de la région Ile-de-France. De son côté, le portail AutoScout24 estime que seuls 300 000 à 600 000 véhicules sont potentiellement concernés, soit 10 à 15 % du parc automobile de la région. Quant à la ville de Paris, l’administration communique sur 1 % du parc concerné.
Exonérations et amendes
Une bataille des chiffres qui illustre bien la difficulté à quantifier le nombre de véhicules qui seront réellement impactés par cette nouvelle mesure. Comme dans tout dispositif, plusieurs catégories de véhicules seront exemptées de toute restriction. Sont notamment concernés les véhicules de plus de 30 ans dont la carte grise porte la mention « Voiture de collection » (demande gratuite en Préfecture), les véhicules des commerçants des marchés parisiens ainsi que ceux à « caractère commercial » à l’image des 2CV de la société 4 Roues Sous 1 Parapluie. Pour les autres, les forces de l’ordre ont annoncé qu’elles seraient clémentes durant les premiers mois d’application du dispositif. A l’autonome 2016, l’amende pour les contrevenants sera de 35 euros puis de 68 euros dès 2017.
Etude : un véhicule électrique est-il plus polluant qu'un diesel ?
Alternatives et dédommagements
Pour vérifier si votre véhicule a le droit de circuler librement dans Paris, les forces de l’ordre se baseront sur la vignette CRIT’AIR (lire par ailleurs) et/ou sur la date de première mise en circulation mentionnée sur la carte grise. Pour les propriétaires dont les véhicules ne respectent pas les critères, la municipalité offre un an d’abonnement au Pass Navigo et au service Vélib’, jusqu’à 400 euros pour l’achat d’un vélo à assistance électrique ou encore 50 % de réduction sur l’abonnement Autolib’ combinée à un crédit de 50 euros pour ses premiers trajets. Reste l’épineuse question des véhicules rendus inutilisables. L’association 40 Millions d’Automobilistes a lancé une pétition pour demander leur remboursement et a engagé le 11 mai dernier une action collective.