Voiture électrique à Paris : plus d’excuses pour ne pas se convertir !

Face aux pics de pollution atmosphérique, la Mairie de Paris devrait sensiblement augmenter les tarifs de stationnement résidentiel et limiter l’accès au centre-ville des véhicules diesel les plus polluants. Si la voiture électrique n’est pas la solution ultime pour se déplacer dans la capitale, elle bénéficie de nombreux avantages : stationnement gratuit, bonus « écologique », bornes de recharge rapide, … De quoi convertir une partie des automobilistes parisiens utilisant majoritairement leurs véhicules pour des déplacements urbains.

Pollution atmosphérique : une prise de conscience collective

Alerte aux particules fines : les véhicules à motorisation diesel sont montrés du doigt pour leurs rejets toxiques. Mais sont-ils réellement responsables de la pollution atmosphérique qui accable régulièrement la Ville-Lumière ? En partie, et en partie seulement. Coupable idéal, le transport routier participe seulement à hauteur de 15 %  aux émissions de particules fines (PM 10, les plus grosses d’entre elles), contre 31 % pour l’industrie, 30 % pour les immeubles d’habitation et de bureaux (chauffage au bois et au mazout) et 20 % pour l’agriculture (dispersion de produits phytosanitaires). Par ailleurs, ce sont essentiellement les véhicules diesel les plus anciens – véhicules particuliers et utilitaires – ne bénéficiant pas de filtres à particules qui sont les plus émetteurs. La diésélisation à outrance du parc automobile français associé une fiscalité avantageuse – récupération de la TVA sur le gasoil et moindre taxe sur les véhicules de société (TVS) – ont rendu les automobilistes accroc au « mazout ».

Des coûts d’achat et d’utilisation équivalents aux modèles thermiques

Comment réduire l’addiction à la voiture diesel tout en maîtrisant son budget auto ? Pour les habitants de Paris et sa petite couronne se déplaçant presque exclusivement sur cette zone, la voiture électrique peut être une solution alternative. Si elle ne constitue pas la solution idéale aux déplacements urbains en raison des nombreux encombrements routiers, la voiture à propulsion électrique est complémentaire aux transports en commun : pas de pollution sonore ou gazeuse (à l’échelle locale) et un coût de possession (achat + entretien) équivalent à une voiture thermique. Grâce à un bonus « écologique » de 6 300 euros et un plein à 3 euros (pour 150 km en moyenne), l’électrique devient extrêmement compétitif face aux modèles thermiques essence et surtout diesel. De plus, l’offre des constructeurs est actuellement très large, une offre essentiellement composée de citadines – BMW i3, Renault ZOE, smart fortwo ED et Volkswagen e-up! – et de berlines compactes – Kia Soul EV, Nissan LEAF et Volkswagen e-Golf. Pour ceux qui souhaitent une plus grande polyvalence pour partir en week-ends ou en vacances, de nombreux modèles hybrides rechargeables ont été mis sur le marché (lire notre article à ce sujet).


Une borne de recharge rapide sur le parking de l'enseigne IKEA de Plaisir (78 %) : accessible gratuitement, cette borne recharge 80 % de la capacité de la batterie d'une voiture électrique en moins de 30 minutes (lire l'essai des bornes IKEA de la région Ile-de-France)

Autonomie en ville et bornes de recharge publiques : le duo gagnant

Mais les avantages des véhicules électriques sur leurs homologues thermiques ne s’arrêtent pas en si bon chemin. La plupart des voitures électriques actuellement sur le marché – hormis la luxueuse Tesla Model S – délivrent une autonomie réelle de 150 km en conditions normales d’utilisation. Dans des environnements exclusivement urbains, cette autonomie peut facilement grimper à 200 km. En hiver, en utilisant chauffage et climatisation pour le désembuage, l’autonomie d’une voiture à propulsion électrique peut descendre à 150-170 km (lire notre article sur les véritables autonomies des véhicules électriques). Des performances largement suffisantes pour un automobiliste ne s’aventurant que rarement en-dehors de Paris et de sa petite couronne. Et pour la recharge ? Sur cette zone, près de 4 700 bornes de recharge sont à votre disposition, qu’il s’agisse d’une recharge en surface (bornes Autolib’) ou dans les parkings Vinci Park et Saemes (lire notre article Où recharger ma voiture électrique à Paris ?). Pour les plus pressés, des bornes de recharge rapide ont été ou vont être installées dans les stations BP (15^e arrondissement et périphérique) et les enseignes IKEA (30 minutes pour 80 % du « plein »).

Le stationnement en surface gratuit pour les véhicules électriques

Pour les Franciliens disposant d’un garage – place numérotée ou box fermé – et souhaitant recharger leur voiture électrique à domicile, il est possible de faire appel au « droit à la prise » pour installer une borne de recharge (lire notre article Installer une borne de recharge en copropriété). Bien accompagné dans ses démarches par un professionnel, l’utilisateur d’un modèle électrique pourra donc recharger sa batterie à domicile. En outre, en fonction du montage financier retenu, il pourra bénéficier d’un crédit d’impôt équivalent à 30 % sur les coûts d’achat et d’installation de la borne de recharge. Si vous n’avez d’autre choix que de stationner en surface, la Ville de Paris offre 24 heures consécutives de stationnement résidentiel aux propriétaires de véhicules électriques (tous les détails sur le site Paris.fr). Dans un contexte marqué par une probable hausse des coûts de stationnement – 9 euros la semaine et une carte de stationnement payante (90 euros pour 3 ans) au 1^er janvier 2015 –, se garer gratuitement est un avantage certain. Pour finir, en optant pour l’offre de charge sur les bornes Autolib’, la prestation inclut également le coût du stationnement …