Mondial : un tsunami de nouveautés hybrides
Publié le 03 octobre 2012 à 13h28 | Fabrice SPATH | 5 minutes
A l'occasion du Mondial de l'Automobile 2012, les constructeurs Ford, Volkswagen et Toyota ont annoncé le lancement d'une trentaine de modèles hybrides d'ici à 2016
A l’occasion du Mondial de l’Automobile, qui se tient jusqu’au 14 octobre 2012 Porte de Versailles à Paris, de nombreuses annonces en faveur des véhicules hybrides ont été faites par les groupes Ford, Toyota et Volkswagen.
A l’heure où les premiers véhicules électriques sont commercialisés, nombreux sont les constructeurs considérant l’hybride comme une technologie plus adaptée aux besoins des consommateurs, tant en terme de prix que de polyvalence. Equipés d’une batterie qui se recharge, soit par le moteur thermique et l’énergie récupérée au freinage, soit sur une prise domestique ou une borne de recharge adaptée (pour les hybrides Plug-in ou hybrides rechargeables), les véhicules hybrides ne constituent plus un marché de niche.
Un contexte favorable
L’irrésistible montée du prix à la pompe, le durcissement des normes environnementales, la revalorisation des barèmes bonus-malus ou encore le danger sanitaire que représente les particules fines émises par les moteurs diesels créent des conditions favorables au lancement de modèles hybrides et hybrides rechargeables. Toyota, pionnier de cette technologie dès 1997 avec le lancement de la Prius, détient plusieurs records en la matière : 4 millions de voitures hybrides commercialisées dans le monde, évitant ainsi le rejet de 26 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
Les constructeurs automobiles, à l’instar du groupe PSA Peugeot-Citroën qui a intégré la technologie HYbrid4 sur quatre de ses modèles (DS5, 3008, 508 et 508 RXH), ont en ligne de mire les objectifs européens en matière d’émissions de CO2 : en 2020, les nouveaux véhicules mis sur le marché ne devront pas émettre plus de 95 grammes de C02 par kilomètre parcouru. A défaut, ces derniers devront s’acquitter d’une pénalité de 95 euros par gramme supplémentaire. Par ailleurs, une récente étude menée par le cabinet Oliver Wyman confirme la tendance forte qui se dessine autour des véhicules plus sobres et moins émetteurs : en 2020, ses experts considèrent que les hybrides représenteront entre 10 et 15 % du marché mondial du neuf.
32 modèles hybrides annoncés d’ici à 2016
Toyota a dévoilé son ambitieux plan de développement de véhicules hybrides incluant Lexus, sa marque premium. D’ici à 2015, le constructeur souhaite présenter 21 modèles hybrides, 7 portant sur des renouvellements de véhicules existants, 14 sur de vraies nouveautés. Alors que Toyota et Lexus ont commercialisé l’an dernier 620 000 véhicules hybrides, le groupe prévoir sur la période 2013-2015 d’atteindre 1 million d’unités par an. Le groupe ne proposant que des hybrides essences (contrairement au français PSA Peugeot Citroën et ses hybrides diesels), la pénétration de ses modèles sera plus forte aux Etats-Unis, où le marché est faiblement « diéselisé ». La nouvelle Auris hybride (ainsi que sa déclinaison break Touring Sports) et la Prius Plug-in (hybride rechargeable) sont actuellement présentés au Mondial.
Ford, dont la Focus EV 100 % électrique est commercialisée aux Etats-Unis depuis juin et sera disponible sous nos latitudes à la mi-2013, a annoncé avoir cessé la commercialisation de son utilitaire électrique Transit Connect. D’ici à 2015, le constructeur américain lancera 4 modèles « propres » sur le marché européen : la Mondeo hybride (fin 2013), le C-Max hybride (2013) ainsi que leurs versions hybrides rechargeables respectives (2014). Formulant le même constat que le constructeur nippon, Ford se concentre sur la technologie hybride, plus adaptée selon lui aux attentes des consommateurs que l’électrique pure. Toyota a même annoncé la semaine passée la non-commercialisation de son modèle iQ EV 100 % électrique, pourtant présenté au Mondial dans sa version de série.
Volkswagen, qui avait présenté sa Golf Blue e-Motion électrique au salon de Genève et qui dispose déjà de 3 modèles hybrides essences (Porsche Cayenne et Panamera, VW Touareg), mise sur l’hybride rechargeable. Embarquant une batterie de plus grande capacité et donc plus onéreuse que sur les « full hybrides », les futures versions « propres » seront prioritairement intégrées aux modèles premium. A commencer par Porsche en 2013, sur ses 918 Spyder et Panamera Sport Turismo, suivis en 2014 par les Audi Q7 et A3, Porsche Cayenne et enfin les Volkswagen Golf et Passat.
Electrique vs hybride
Tandis que le groupe Volkswagen estime que 3 % de ses ventes globales en 2018 seront des véhicules électriques, l’alliance Renault-Nissan prévoit quant à elle que les électriques représenteront 10% de ses ventes en 2020. Le groupe dirigé par Carlos Ghosn considère que ses véhicules électriques pourront se passer des subventions de l’Etat dès 2016 et être aussi compétitifs que leurs homologues thermiques, à la fois par un effet volume sur les ventes et par une réduction des coûts de production des batteries.
Au-delà de la bataille des chiffres, il est à noter que les actions de communication menées par les industriels du secteur et les effets de la crise sur la manière de consommer l’automobile différemment, commencent à porter leurs fruits dans le processus de « démocratisation » des véhicules propres. Le pari engagé par Renault est audacieux et à contre-courant des stratégies portées par la majorité de ses confrères. Rappelons-nous toutefois qu’en 1997, nombreux furent les experts affirmant que la Toyota Prius allait être un échec commercial. 15 ans plus tard, ce modèle représente 10 % du chiffre d’affaires du premier constructeur mondial …