Volkswagen Jetta Hybrid : l’essai détaillé

Commercialisée sur le continent nord-américain depuis la fin 2012, la familiale Volkswagen Jetta hybride est disponible sous nos latitudes depuis mars 2013. Deuxième véhicule hybride de grande série à être lancé par le constructeur de Wolfsburg, la Jetta Hybrid intègre une motorisation hybride essence de 170 ch sobre et souple qui vient concurrencer la référence du marché, la Toyota Prius. Essai détaillé à son volant sur un parcours mixte.

Sommaire :
1. VW Jetta : une Golf VI dotée d’un coffre
2. Un moteur hybride essence-électrique de 170 ch
3. Conduite sur parcours mixte et consommations réelles
4. Les prix, les équipements, les concurrentes

 

1. VW Jetta : une Golf VI dotée d’un coffre

Tantôt commercialisée sous l’appellation Volkswagen Jetta, Vento ou Bora en Europe sur ces 30 dernières années, la familiale du constructeur automobile se met à l’hybride. Sortie aux Etats-Unis et au Canada fin 2012, la Jetta Hybrid constitue le second modèle du constructeur à intégrer un moteur hybride essence-électrique, près de 4 ans après la mise sur le marché de l’élitiste SUV VW Touareg Hybrid. Beaucoup plus accessible, la Jetta ainsi dotée bénéficie d’éléments aérodynamiques optimisés : les bas de caisse, la calandre ainsi que les boucliers ont été redessinés. Seuls les badges « Hybrid » apposés sur les flancs et sur la calandre différencient ce modèle d’une version TDI carburant au gasoil.

L’architecture de la Volkswagen Jetta repose sur celle de la Volkswagen Golf 6, le coffre en plus. A l’intérieur, la planche de bord reprend l’essentiel des traits et des caractéristiques de la Golf de précédente génération. Les matériaux de bonne qualité sont bien assemblés, aux standards habituels de la marque, même si une touche d’originalité et de couleur ne nuirait pas à l’ensemble. Le compte-tour a été remplacé par un indicateur de charge modélisant les phases de recharge des batteries et les phases d’accélération (Eco et Boost). Les passagers arrière sont à la fête, avec un espace aux jambes équivalent à celui de la grande sœur VW Passat. Dotée de 4 portes, la Jetta Hybrid conserve la banquette arrière rabattable 1/3 2/3 de ses homologues thermiques. Seul le coffre est le grand perdant de cette greffe hybride : passant de 510 à 374 litres, son volume est amputé par les batteries installées derrière la banquette.

 

2. Un moteur hybride essence-électrique de 170 ch

Sous le capot, le constructeur de Wolfsburg a repris le 4 cylindres essence 1,4 TSI – turbocompressé à injection directe – ainsi que la boîte automatique DSG 7 vitesses à double embrayage de la banque d’organes du groupe (Audi, Porsche, Seat, Skoda et VW). Développant 150 ch, le moteur essence de la Jetta Hybrid est associé à un petit moteur électrique de 27 ch, la puissance totale culminant à 170 ch avec un couple maximal de 250 Nm. De taille plus modeste que celui intégré sur la Toyota Prius, le moteur électrique est logé entre la boîte de vitesses et le moteur thermique. Simplifiant de fait l’architecture du groupe motopropulseur, la motorisation hybride s’apparente plus à la technologie IMA – Integrated Motor Assist – du constructeur Honda que celle plus complexe de Toyota, l’Hybrid Synergy Drive HSD (dossier Voiture hybride : comment ça marche).

En effet, le moteur électrique est bien moins puissant que sur les modèles hybrides du constructeur aux trois ellipses. A titre d’exemple, la Prius dispose d’une puissance électrique équivalente à 80 ch contre 98 ch développés par le moteur thermique essence, le tout développant 136 ch en puissance cumulée. Sur le papier, la VW Jetta Hybrid affiche une consommation mixte de 4,1 l/100 km et une autonomie en mode 100 % électrique de 2 km (jusqu’à une vitesse de 70 km/h). Produit sur le site de Puebla, au Mexique, la 4 portes familiale intègre la bien connue boîte DSG 7 vitesses à double embrayage, participant à un agrément de conduite supérieur sur route à celui distillé par la boîte CVT à variation continue de Toyota.

 

3. Conduite sur parcours mixte et consommations réelles

Déverrouillage du véhicule, introduction de la clé – la Jetta ne dispose pas d’un système mains libres –, premiers tours de roue … en silence. A l’instar d’une voiture 100 % électrique, la Volkswagen Jetta Hybrid utilise l’énergie embarquée dans ses batteries pour se mouvoir. En adoptant une conduite apaisée, proche de l’éco-conduite, la familiale hybride atteint une autonomie en mode électrique proche des 2 km, avec une vitesse maximale de 70 km/h. Au-delà ou lorsque le conducteur sollicite davantage l’accélérateur, le moteur thermique essence prend le relais pour mouvoir le véhicule. Les batteries sont rechargées lors des phases de décélération – via le dispositif de récupération d’énergie au freinage – et par le moteur thermique. Seul bémol relevé sur les rues pavées de Paris : le confort est légèrement mis à mal par la raideur des trains roulants.

En ville, la consommation réelle de la Jetta Hybrid ne dépasse pas les 4 l/100 km, à condition ne pas prendre le véhicule pour une sportive et abuser des accélérations franches et linéaires (le 0 à 100 est abattu en 8,6 s). Lorsque le conducteur brusque la mécanique, le véhicule produit quelques petits à-coups, conséquence d’une gestion imparfaite entre le moteur thermique et le moteur électrique. En utilisation normale, le moteur TSI essence – coupleux et silencieux – participe à l’agrément de conduite. La boîte de vitesses automatique DSG dispose de 4 positions :

• D : marche avant
• R : marche arrière
• S : mode sport
• P : parking (stationnement)

La version hybride intègre un bouton E-Mode qui contraint le mode 100 % électrique, très utile dans un environnement urbain.

Sur route et autoroute, la Jetta distille des qualités de grande routière. Réputée pour sa consommation supérieure sur les trajets autoroutiers à 130 km/h par rapport aux modèles diesel, la motorisation hybride de cette Jetta s’est pourtant contentée d’un 5,7 l sur notre trajet reliant Paris à Deauville. Les dépassements se font sans efforts et la puissance totale de 170 ch est bien présente lors des phases d’accélérations ou de reprises, le passage de 80 à 120 km/h ne nécessitant que 5,7 s. Sur les routes de montagne, lorsque le conducteur lève le pied de l’accélérateur lors des descentes, le moteur thermique se coupe et le véhicule avance en roue libre, un système qui favorise la régénération d’énergie et donc la recharge des batteries.

Voici les consommations relevées lors de notre essai :

• 4 l/100 km en ville
• 4,6 l/100 km sur route
• 5,7 l/100 km sur autoroute

 

4. Les prix, les équipements, les concurrentes

Même si la faible puissance du moteur électrique souffre de la comparaison avec celui intégré dans la Toyota Prius, la VW Jetta Hybrid est une alternative crédible à cette dernière ainsi qu’à la version équipée d’un moteur diesel (à équipements équivalents) :

• HYBRIDE : Volkswagen Jetta Hybrid Confortline 1,4 l TSI 170 ch DSG à partir de 27 405 euros (bonus écologique de 3 045 euros déduit)
• DIESEL : Volkswagen Jetta Confortline 1,6 l TDI 105 ch DSG à partir de 27 150 euros (bonus-malus neutre)
• CONCURRENTE : Toyota Prius HSD Dynamic 136 chà partir de 25 200 euros (bonus de 2 800 euros déduit)

Convenablement équipée, la Jetta Hybrid est disponible en deux finitions, Confortline et Confortline Business. Parmi les équipements disponibles de série :

• climatisation automatique
• contrôle de pression des pneus
• lève-vitres électriques avant et arrière
• régulateur de vitesse
• aide au stationnement avec capteurs avant et arrière
• feux de jour et feux arrière à technologie LED

 

La Volkswagen Jetta a été commercialisée à plus de 930 000 exemplaires en 2012, dont une grande partie aux Etats-Unis. Dotée d’une motorisation hybride, elle devient une familiale habitable, plaisante à conduire, qui conjugue sobriété et prix de vente abordable. La première concurrente crédible en Europe pour la Prius née en 1997.

Découvrez toutes les caractéristiques de la VW Jetta Hybrid (prix, équipements, consommations) …