Essai Mitsubishi Outlander PHEV : copie revue et corrigée
Publié le 18 juin 2016 à 07h00 | Jean-Christophe LEFEVRE | 5 minutes
Dans le monde le Mitsubishi Outlander à motorisation hybride rechargeable s’est déjà écoulé à plus de 100 000 exemplaires
Outre un restylage bienvenu, le premier SUV hybride rechargeable arrivé sur le marché hexagonal en profite pour revoir son électronique de puissance ainsi que ses liaisons au sol. Le Mitsubishi Outlander PHEV est enfin plus conforme aux exigences d’une clientèle de connaisseurs. Essai réalisé par Jean-Christophe Lefèvre.
Une quatrième génération, la plus aboutie
Lancé début 2013 dans ses versions thermiques, l’Outlander sortait un an plus tard avec une motorisation unique et innovante baptisée d’un acronyme barbare, PHEV, pour Plug in Hybrid Electric Vehicle. Cette version hybride rechargeable a donc droit aujourd’hui, après tout juste deux années d’existence, au même restylage que les versions essence et diesel tout en profitant d’une mise à niveau technique bienvenue.
On retrouve donc le 2.0 l essence de 121 ch et 190 Nm de couple sous le capot avant auquel est adjoint une machine électrique de 82 ch et 137 Nm, complété sur le train arrière par un autre moteur électrique de 82 ch mais plus coupleux à 195 Nm, le tout cumulé affichant une puissance de 200 ch tout rond dont 60 kW en mode hybride ou électrique au maximum et 89 kW en mode hybride parallèle (avec le moteur thermique). Rien de modifié pour l’heure sur cet ensemble qui comprend bien entendu une batterie Lithium-Ion de 12 kWh sous le plancher dont la garantie passe à 8 ans au lieu de 5 ans jusqu’alors. En revanche l’unité de contrôle du système hybride a permis de diminuer les émissions de CO2 de 44 g/km à 42 g, ce qui ne change pas grand chose tant pour la fiscalité (bonus de 1 000 euros) que pour la TVS dans le cas d’une utilisation professionnelle. Et encore moins pour la consommation mixte normalisée très théorique qui baisse d’un décilitre à 1,8 l/100 km pour une autonomie officielle en tout électrique de 52 km … que l’on peut facilement diviser par deux en fonction des parcours.
Des essais probants
Lors de nos essais longue durée, nous avons mesuré une consommation moyenne de 8 l/100 km, une fois la bonne vingtaine de kilomètres en 100 % électrique parcourue, une valeur tout à fait comparable à un Lexus NX300h de puissance équivalente (mais non rechargeable). L’avantage va donc toujours, pour un hybride plug in, à la recharge sur borne ou prise dès que l’on est stationné, même pour une courte période. Notre utilisation au quotidien, sur borne standard 16A permet, en 2 heures d’un rendez-vous ou d’un repas, de retrouver une autonomie électrique de 15 km pour revenir à domicile où, sur une prise classique 10A, vous retrouvez la charge complète en 5 heures. En prime, le Mitsubishi Outlander PHEV est le seul SUV hybride rechargeable du marché à pouvoir recharger sa batterie sur une borne de recharge rapide au standard CHAdeMO (80 % l'autonomie recouvrée en 30 min.).
On notera tout de même que la nouvelle architecture électronique propose par ailleurs le V2H (Vehicule-to-Home, à terme V2G) qui, à l’instar de Nissan sur sa LEAF (lire par ailleurs), permet de faire circuler le courant dans les deux sens, l’Outlander devenant fournisseur d’électricité à domicile.
Il faut aussi souligner la mise à niveau des liaisons au sol pour tenir compte des exigences de la clientèle européenne. Dorénavant, la direction est beaucoup moins molle et inconsistante et le typage plus ferme de l’amortissement doublé d’une rigidité accrue de la caisse induisent au volant un comportement dynamique plus précis, mieux maîtrisé, faisant oublier la démarche par trop chaloupée et très américaine de la précédente version. Du coup, on aurait tendance à conduire de façon plus sportive, ce qui n’est pas vraiment la vocation du Outlander …
Mitsubishi Outlander PHEV : comment le recharger ? (+ photos)
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A condition donc de respecter quelques consignes d’usage et de caresser gentiment l’accélérateur, cet Outlander restylé fait preuve d’une véritable sobriété. Il faudra pour cela ne pas dépasser les 120 km/h en mode électrique et recharger la batterie dès que possible pour ne pas démarrer le moteur thermique au-delà des 25 km d’autonomie électrique pure. Mais si vous enfoncez trop brutalement la pédale de droite ou si vous avez épuisé votre batterie, vous passerez insensiblement en mode hybride thermique et le moteur essence commencera à consommer son carburant, au détriment de votre sobriété.
Malgré tout, en gérant bien ses accélérations et ses reprises, la régénération du système permet, surtout en ville bien sûr, environ 6,4 l/100 km. C’est ce que nous avons mesuré lors de nos essais durant les grèves des transports – et donc dans de gros embouteillages parisiens – en mai dernier. Et cet Outlander « revu et corrigé » était l’outil idéal pour circuler en ville ! Reste le prix, 46 200 euros bonus « écologique » déduit qui souffre de la comparaison avec ses équivalents thermiques depuis le passage de l’aide financière à seulement 1 000 euros (contre 4 000 auparavant). En comparaison, la version diesel 2.2 l 150 ch avec boîte auto s’affiche à partir de 38 150 euros (finition Intense), hors malus de 1 600 euros.