Essai Audi Q7 e-tron : le choix de l’hybride diesel en Europe (+ photos)

Publié le 09 janvier 2016 à 17h00 | Fabrice SPATH | 7 minutes

Après l’Audi A3 e-tron lancée à l’automne 2014, l’Audi Q7 e-tron constitue le second hybride rechargeable du constructeur

Après l’Audi A3 e-tron lancée à l’automne 2014, l’Audi Q7 e-tron constitue le second hybride rechargeable du constructeur

Second véhicule hybride rechargeable de la marque aux anneaux, l’Audi Q7 e-tron Quattro offre jusqu’à 40 km d’autonomie en mode 100 % électrique grâce à son imposante batterie. Mais l’association d’un V6 diesel à un bloc électrique développant une puissance cumulée de 373 ch heurte à l’heure où tous ses concurrents sont passés à l’essence. Premier essai au volant de ce Q7 e-tron sur les routes de Bavière.

 

L’hybride rechargeable pour réduire les émissions

Progressivement, les constructeurs premiums électrifient tout ou partie de leurs gammes lourdes et puissantes. Pour assurer leur conformité avec la limite des 95g de CO2 émis en moyenne par les véhicules du catalogue au 1er janvier 2021, les industriels font le pari de l’hybride rechargeable. Combinant un moteur thermique – le plus souvent essence – à un ou plusieurs blocs électriques alimentés par une batterie rechargeable sur une source d’énergie externe – prise de courant domestique ou borne de recharge adaptée –, la technologie hybride rechargeable s’installe sous tous les capots des SUV haut de gamme.

BMW X5 xDrive40e, Mercedes-Benz GLE 500e, Porsche Cayenne S E-Hybrid, Volvo XC90 T8 : tous ces SUV se sont convertis à l’hybride rechargeable, tout en conservant des motorisations diesel et essence conventionnelles. Aidés par un cycle d’homologation New European Driving Cycle (NEDC) beaucoup trop favorable, ces véhicules dont le poids dépasse aisément les 2 tonnes émettent bien moins de CO2 que leurs homologues thermiques. Sur le papier tout du moins, … Un avantage qui leur permettait jusqu’à la fin 2015 d’accéder à un bonus « écologique » très généreux en France (jusqu’à 4 000 euros) et d’être partiellement ou totalement exonérés de la taxe sur les véhicules de société (TVS).

Audi Q7 e-tron 

Essence-électrique vs diesel-électrique

Commercialisé depuis la fin 2015 et disponible en concession au printemps prochain, l’Audi Q7 e-tron Quattro est le second véhicule hybride rechargeable de la marque, plus d’un an après le lancement de la compacte Audi A3 e-tron Sportback (5 portes). Mais contrairement à la compacte dont le groupe est constitué d’un bloc 1,4l TFSI essence turbo et d’un bloc électrique, le SUV a opté pour un gros diesel V6 de 3.0l associé à un bloc électrique. Un choix incompréhensible en Europe, dans la mesure où le diesel est pointé du doigt par la Commission européenne pour ses particules de combustion classées comme cancérogènes certains par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Un choix d’autant plus surprenant que la zone Asie-Pacifique bénéficie d’une variante e-tron combinant un bloc 4 cylindres essence à un bloc électrique. Les normes actuelles associées au meilleur rendement du moteur diesel ont certainement eu raison de l’essence sous nos latitudes. Dommage, surtout que la concurrence – à l’exception des Mercedes GLE 500e et Porsche Cayenne S E-Hybrid animés par un moteur V6 essence – a opté pour des 4 cylindres essence, à l’image du BMW X5 ou du Volvo XC90 T8. Chez les hybrides classiques, Lexus a également intégré un V6 essence sous le capot de son nouveau Lexus RX 450h.

 

Puissance et autonomie électrique

L’ajout d’un moteur électrique, de l’électronique de puissance et d’une imposante batterie sous le plancher du coffre grève le poids du Q7 e-tron. Face au Q7 équipé du V6 TDI de 272 ch, la variante hybride rechargeable pèse 375 kg de plus. Un surpoids bien gommé par le couple généreux (700 Nm) développé par le groupe constitué :

  • d’un moteur TDI V6 diesel de 258 ch (600 Nm) posé le train avant
  • d’un bloc électrique de 128 ch (350 Nm) intégré dans la boîte automatique


Développant une puissance cumulée de 373 ch, l’ensemble est piloté par une excellente boîte de vitesses automatiques Tiptronic à 8 rapports. Ainsi doté, ce Q7 de seconde génération abat le 0 à 100 km/h en 6 secondes et dispose d’une vitesse maximale culminant à 225 km/h.

Avec une capacité de 17,3 kWh – vs 8,8 kWh sur l’A3 e-tron –, la batterie à technologie Lithium-Ion de l’Audi Q7 e-tron offre jusqu’à 40 km d’autonomie sur le seul mode électrique (jusqu’à la vitesse de 130 km/h). Lors de notre essai, celle-ci n’a pas dépassé les 40 km sur les routes secondaires allemandes limitées à 100 km/h. Rechargeable sur une prise de courant classique en 8 heures, la batterie logée sous le plancher du coffre arrière peut également faire le plein en 2h30 sur une borne de recharge domestique (Wallbox) délivrant une puissance de 7 kW. Enfin, les auxiliaires climatisation et chauffage consomment moins grâce à l’utilisation d’une pompe à chaleur.

Audi Q7 e-tron 

Insonorisation et confort

Si cette seconde génération pèse 300 kg de moins que la première, le bénéfice est absorbé par l’intégration de la chaîne de traction hybride rechargeable. Néanmoins, les 700 Nm de couple du groupe gomment ce défaut en délivrant des accélérations franches et linéaires. Sur route, le comportement de l’Audi Q7 e-tron est sain et ce malgré l’absence des 4 roues directrices (option indisponible). Par ailleurs, le confort de roulement est excellent sur tous types de surface grâce à la fonction Torque Vectoring qui agit sur le freinage de l’une des roues pour gagner en agilité. La transmission intégrale permanente Quattro sécurise également le conducteur sur chaussée dégradée ou humide. Dans l’habitacle, le très bon travail des ingénieurs sur l’insonorisation rend le V6 diesel presque silencieux.

Extérieurement, seuls les badges e-tron – sur la malle arrière et les ailes avant –, la trappe de charge située sur l’aile arrière gauche ainsi que l’absence de la double sortie d’échappement trahissent la présence d’une motorisation hybride rechargeable. Dans l’habitacle, la dalle TFT Virtual Cockpit située derrière le volant est conservée, à l’image des versions classiques. Seul le compte-tour est remplacé par un témoin de consommation et de récupération d’énergie au freinage. Au grand dam des familles nombreuses, la 3e rangée de sièges disparaît en raison de l’implantation des batteries. Quant au volume du coffre, celui-ci passe de 890 à 630 litres pour les mêmes raisons.

 

L’ABC : l’Avis de BreezCar

Via le Drive Select présent sur la console centrale, le conducteur peut choisir entre 4 modes de conduite différents : mode EV (100 % électrique), mode Hybrid (gestion automatique des deux moteurs), mode Battery Charge (recharge de la batterie via le moteur diesel contre quelques l/100 km) et mode Hold (le système conserve la capacité de la batterie et donc l’autonomie électrique du véhicule pour pouvoir la réutiliser ultérieurement). En mode Hybrid, le système est couplé avec la navigation par GPS pour anticiper les courbes et les ralentissements éventuels. Lors d’un tel événement, un témoin s’affiche sur l’instrumentation avant que la pédale d’accélérateur n’émette des impulsions pour inciter le conducteur à ralentir.

Lors de notre essai réalisé sur un parcours mixte de près de 200 km, la consommation moyenne s’est établie à 5,5l/100 km sans avoir cherché à réaliser des économies de carburant. Un appétit plus que mesuré compte-tenu de la puissance (373 ch) et du poids (2,4 tonnes) de cet Audi Q7 e-tron. Disponible en concession aux alentours de 80 000 euros, le SUV hybride rechargeable bénéficie d’une exonération totale de la taxe sur les véhicules de société (TVS) avec ses émissions contenues de 46g de CO2/km.

En revanche, le bonus « écologique » français lui est interdit depuis le 1er janvier dernier en raison du bannissement de tous les moteurs diesel du barème. A titre de comparaison, son homologue équipé du V6 TDI de 272 ch en finition Ambition Luxe s’affiche à partir de 72 440 euros (malus de 900 euros inclus). Chez la concurrence, le Volvo XC90 T8 de 320 ch démarre à 83 000 euros (bonus de 1 000 euros déduit).

Galerie de photos

Les plus

  • autonomie électrique
  • insonorisation et confort
  • performances
  • boîte auto à 8 rapports

Les moins

  • poids élevé ... en rapport avec le prix
  • 4 roues directrices indisponible
  • absence de la 3e rangée de sièges
  • volume du coffre
Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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