Pourquoi Seat lancera 6 hybrides rechargeables et électriques d’ici 2021
Publié le 30 mars 2019 à 06h49 | Fabrice SPATH | 4 minutes
MODÈLES À VENIR - D’ici deux ans, le constructeur ibérique commercialisera quatre voitures hybrides rechargeables et deux voitures 100 % électriques. Longtemps opposé à l’électrique pur, Seat promet désormais de mettre sur le marché un modèle « zéro émission » dont le ticket d’entrée sera inférieur à 20 000 euros. Objectif : réduire la moyenne de ses émissions de CO2, au risque d’être financièrement sanctionné par l’Europe.
Moins de quatre ans après les premières révélations sur le scandale du Dieselgate qui, au sein du groupe Volkswagen, a touché plus de onze millions de véhicules diesel à travers le monde, la stratégie électrifiée se précise : d’ici 2030, le Konzern y investira un total de 30 milliards d’euros et lancera pas moins de 70 modèles électriques dont la production cumulée sera supérieure à 22 millions d’unités.
Leon, Tarraco et Cupra hybrides rechargeables
Longtemps opposé à la commercialisation d’un véhicule électrique, Seat se lance à son tour dans l’électrification de sa gamme avec six modèles à batteries rechargeables lancés d’ici le début de 2021.
Outre les versions hybrides rechargeables de la compacte Leon - qui a fait l’objet d’un premier prototype très abouti en 2011 -, du SUV Tarraco ainsi que des Cupra Leon et Formentor - le concept proche de la série a été révélé en début de mois au salon de Genève -, la filiale espagnole du groupe Volkswagen développera une nouvelle plateforme avec sa maison-mère.
Une base technique modulaire dédié aux électriques, version raccourcie de la plateforme MEB (Modular Elektro Baukasten) qui sera inaugurée en novembre par la compacte Volkswagen I.D., réservée aux futurs véhicules « zéro émission » de moins de quatre mètres du groupe.
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Deux électriques avec un prix d’accès de 20 000 euros
Pour Seat qui rassemble plus de 300 ingénieurs dans ce projet, l’objectif est de proposer un modèle électrique à moins de 20 000 euros. Lors de la conférence de presse annuelle du constructeur de Martorell, son Président Luca de Meo a souligné :
« Seat joue désormais un rôle clairement défini au sein du groupe Volkswagen. [Et] grâce à des chiffres commerciaux exceptionnels, Seat a véritablement acquis la responsabilité de la nouvelle plateforme de véhicule électrique. Pour la première fois, le centre technique de Seat développera [une base technique] pouvant être utilisée par plusieurs marques à travers le monde. »
Si son premier modèle 100 % électrique devrait être la petite citadine e-Mii - cousine de la VW e-up! et de la future Skoda eCitigo -, le second sera la version de série du concept el-Born présenté au dernier salon de Genève, version ibérique de la compacte VW I.D.
Parallèlement, le constructeur investit dans les services de mobilité urbaine et partagée, avec son concept Minimo - un quadricycle électrique, cousin du Renault Twizy - mais aussi sa trottinette eXS.
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Objectif : atteindre les 95 g de CO2/km en 2021
Pour Herbert Diess, le PDG du groupe, Seat devra jouer un nouveau rôle au sein de l’entreprise : « Les succès de cette année soulignent le potentiel de Seat pour exploiter les opportunités de croissance et ouvrir de nouveaux marchés. La petite plateforme électrique est un grand pas en avant vers une mobilité électrique plus abordable. »
Une ambition dopée par la nouvelle réglementation européenne qui, au 1er janvier 2021, imposera aux constructeurs de limiter les rejets moyens de leurs gammes à moins de 95 grammes de CO2 par kilomètre parcouru. Sous peine d’être financièrement sanctionné par une amende, à hauteur de 95 euros par gramme supplémentaire et par véhicule.
En 2018, la gamme Seat émettait encore en moyenne 116,9 grammes, un chiffre en recul de 1,2 gramme sur un an. Sans électrification, le constructeur ne pourra pas atteindre l’objectif fixé dès 2013 par la Commission et le Parlement européens.