Essai Renault ZOE : la voiture électrique « normale » (+ photos)
Publié le 12 juin 2016 à 11h30 | Fabrice SPATH | 5 minutes
Lancée à l’automne 2015, la Renault ZOE R240 profite d’une mise à jour technique salutaire
Premier modèle du constructeur conçu autour des enjeux et contraintes de la mobilité électrique, Renault ZOE a été lancée en mars 2013. Techniquement retouchée à l’automne 2015, la citadine reçoit un nouveau moteur développé en interne et gagne en autonomie. Essai détaillé sur près de 800 km au volant de la « nouvelle » version R240.
Nouveau moteur et nouvelle autonomie
En tête des ventes en Europe, Renault ZOE tire littéralement le marché des véhicules électriques avec plus de 50 000 exemplaires commercialisés (à fin avril). Assemblée sur le site francilien de Flins-sur-Seine aux côtés de la Renault Clio 4 – sur la chaîne, un modèle sur cinq est une ZOE –, la citadine 5 places embarque une batterie Lithium-Ion d’une capacité de 22 kWh d’origine LG Chem et un nouveau moteur développé en interne. Produit dans l’usine normande de Cléon, le nouveau bloc de 65 kW / 88 ch qui équipe la version R240 remplace celui assemblé en Espagne par l’équipementier allemand Continental.
Pourquoi avoir baptisée R240 la « nouvelle » Renault électrique ? Pour l’autonomie estimée par le cycle d’homologation New European Driving Cycle (NEDC), soit 240 km sur une seule charge. Toujours au catalogue, la première version appelée Q210 – pour « Quick Charge » ou charge rapide – offre quant à elle 210 km d’autonomie selon le même cycle. En conditions réelles d’utilisation, cette dernière peut parcourir une moyenne de 150 km. Mais qu’en est-il de la ZOE R240 dont Renault nous promet une autonomie en hausse de 30 km ?
Un temps de charge réduit à domicile
Dévoilée au salon de Genève 2015 et commercialisée l’automne suivant, la « nouvelle » ZOE conserve son design agréable à l’œil et les équipements de son habitacle. La mise à jour est avant tout technique. Ainsi, le chargeur embarqué Caméléon dispose désormais d’un rendement plus élevé réduisant le temps de charge sur prise domestique, l’électronique de puissance a été optimisée et le nouveau bloc électrique est plus efficient et plus compact. Désormais, les temps de charge sont réduits à :
- 13 heures sur une prise domestique classique (2,3 kW limité à 10A)
- 9 heures sur une prise Legrand Green’up (2,3 kW, 16A)
- 7 heures sur une borne de recharge 3 kW
- 4 heures sur une borne de recharge 7 kW
- 2h30 sur une borne de recharge 11 kW
- 1h30 sur une borne de recharge 22 kW
Si les temps de charge ont été réduit de 10 % en moyenne, la Renault ZOE R240 a toutefois perdu la possibilité de faire le plein d’ions sur une station rapide (80 % de l’autonomie recouvrée en 30 minutes). A l’heure où la France compte plus de 450 bornes de ce type – Auchan, Ikea, aires d’autoroutes via le réseau Corri-Door –, le constructeur de Boulogne-Billancourt justifie son choix technique par le fait que la très grande majorité des points de charge déployés par les collectivités se limitent à la charge « accélérée » en 22 kW. Toutefois, les stations rapides seront compatibles avec la « nouvelle » ZOE mais le temps de charge sera doublé. Et pour ceux dont l’option charge rapide est une nécessité, Renault a conservé au catalogue la première version Q210.
Une autonomie réelle en hausse de 15 km
Au volant, la citadine 5 places est toujours aussi agréable à conduire. Son couple de 220 Nm disponible quasi immédiatement en fait une petite bombinette en ville avec un 0 à 50 km/h exécuté en seulement 4 secondes. Les accélérations sont franches et linéaires, le silence de fonctionnement royal grâce à une bonne insonorisation. Seul bémol : le bruiteur qui se déclenche sous les 30 km/h et qui à la longue finit par exaspérer tant on aimerait profiter du calme qui règne à bord. Sensé avertir les piétons, celui-ci se montre plus discret sur la compacte Nissan LEAF …
En conduite plus dynamique, le poids élevé de la citadine électrique (1 468 kg) se fait sentir et les relances sont plus laborieuses. Mais en conduite coulée, la Renault se fait agréable et douce. C’est donc sur ce registre que nous avons réalisé notre essai de quelque 800 km. Voici les autonomies relevées sans activer le mode ECO limitant puissance et chauffage/climatisation :
- jusqu’à 220 km en ville
- 180 km sur un parcours mêlant ville et péri-urbain (70/30)
- 150 km sur un parcours mixte ville/péri-urbain/route (30/30/30)
- 130 km sur route avec une moyenne de 80 km/h
- 110 km sur autoroute à une vitesse constante de 110 km/h
Comparée à la version Q210 essayée au printemps 2015, la Renault ZOE R240 gagne en moyenne 15 km sur les différents parcours.
Renault ZOE : le vrai coût à l'usage (comparatif)
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Moins chère de 500 euros à finitions équivalentes (Life, Zen et Intens) que la variante Q210, la « nouvelle » Renault ZOE démarre à 15 800 euros (bonus de 6 300 euros déduit). Avec le « super bonus » de 3 700 euros supplémentaire – contre la mise à la casse d’un diesel antérieur à 2006 –, l’électrique devient presque une bonne affaire. Sa douceur de fonctionnement, sa polyvalence, son habitabilité, son volume de coffre – 338 litres, un record dans la catégorie –, son temps de charge réduit à domicile (sans borne de recharge) ou encore son autonomie en légère hausse en font une alliée du quotidien.
Associées aux réseaux d’infrastructures de charge grandissants, ces qualités ne feront que se renforcer dans le temps. L’explosion des ventes sur ces derniers mois en témoignent. Reste l’épineux sujet de la location de batterie (5 formules à partir de 49 euros/mois) qui reste obligatoire sur toute la gamme électrique de Renault en France. Quant à la charge rapide indispensable pour ceux qui réalisent de nombreux longs trajets ou déplacements interurbains, la firme au Losange propose encore toujours la version Q210 …