Avec 300 km d’autonomie, la Renault ZOE va-t-elle vous brancher ?

Très attendue, la nouvelle Renault ZOE vient d’être présentée au Mondial de l’Automobile de Paris. Voiture électrique la plus vendue sur le Vieux Continent, la citadine est également en tête des ventes en France ou elle bénéfice d’un bonus de 6 300 euros. Une aide à l’achat qui la rend attractive, son prix de départ se situant sous la barre des 18 000 euros pour 300 km d’autonomie réelle. Mais franchirez-vous pour autant plus facilement le pas vers l’électrique ?

10 % des ventes de citadines du constructeur

Fin 2009, l’Alliance Renault Nissan faisait le pari de l’électrique. Avec le quadricycle Twizy d’abord, avec l’utilitaire Kangoo Z.E. ensuite, avec la citadine ZOE enfin. Un modèle électrique affiché moins de 16 000 euros pour une autonomie moyenne de 150 km ? Le pari semblait gagné … C’était sans compter sur les défauts de jeunesse de cette ZOE : impossibilité de la brancher sur une prise de courant classique, chargeur embarqué Caméléon capricieux sur les bornes de recharge rapide déployées par l’allié Nissan, système de location des batteries imposé par le constructeur, …

Retardée à maintes reprises, la citadine électrique débarquait en concessions au printemps 2013. Après être passée par la case restylage technique au printemps 2015, Renault ZOE caracole depuis en tête des ventes de véhicules électriques en Europe. Sur les 8 premiers mois de l’année 2016, elle s’est déjà écoulée à plus de 13 800 unités sur le continent. Une belle performance pour cette 5 places de la taille d’une Renault Clio qui a été entièrement conçue autour des contraintes de l’électrique et qui bénéficie d’un taux de satisfaction client supérieur à 98 %.

 

Une maturité qui arrive à point nommé

Renault ZOE Z.E. 40 : sous cette appellation un peu barbare se cache la nouvelle version équipée d’une batterie développant désormais une capacité de 41 kWh (contre 22 kWh précédemment). Une pile à technologie Lithium-Ion qui offre une autonomie de 400 km selon le très favorable cycle d’homologation NEDC. En conditions réelles d’utilisation, la nouvelle mouture peut parcourir sans ciller 300 km sur une seule charge. Une innovation disponible dès le 1^er octobre prochain à l’occasion de l’ouverture au grand public du Mondial de Paris.

Facturée 17 300 euros en finition d’accès Life (bonus « écologique » de 6 300 euros déduit), la ZOE Z.E. 40 est compétitive face à ses équivalents diesel ou essence. Si en France la location de la batterie est toujours imposée, le constructeur a voulu simplifié le dispositif avec deux formules de location sans engagement démarrant à 69 euros/mois (pour 7 500 km/an). Côté recharge, son chargeur embarqué de 22 kW lui permet de faire le plein sur une borne publique accélérée en 3h. A domicile, l’imposante batterie nécessitera l’installation d’une borne dont le coût sera partiellement pris en charge par Renault (600 euros).

Renault ZOE : la citadine électrique se réinvente au Mondial 

Concurrence : trop ou pas assez ?

Chez la concurrence directe, seule la Smart Electric Drive (ED) aurait pu tenter de rivaliser avec la citadine de Boulogne-Billancourt. Héritant du bloc électrique de la ZOE produit sur le site normand de Cléon, la variante ForFour (4 places) reprend la batterie de 17,3 kWh de la précédente génération. Avec une autonomie de 120 km, la Smart voit son rayon d’action être circonscrit aux seuls parcours urbains et péri-urbains. Dans un autre registre, la citadine premium BMW i3 et son nouvel accumulateur de 33 kWh offre une autonomie intéressante de 200 km, voire 320 km avec l’option prolongateur d’autonomie. Las, son prix de départ fixé à 30 090 euros est également premium (bonus déduit).

Sur le segment supérieur des berlines compactes, la Nissan LEAF 30 kWh permet déjà de parcourir 180 km sur une seule charge. Et contrairement à l’allié Renault, elle a l’avantage de proposer la batterie à l’achat et à la location. Egalement présentée au Mondial de Paris, la très ambitieuse Opel Ampera-e et sa gigantesque pile de 60 kWh annonce une autonomie réelle de 380 km. Mais sa commercialisation n’interviendra qu’en 2017 à un tarif de 35 000 euros environ. Chez Hyundai enfin, la IONIQ en version électrique embarque une batterie de 27 kWh pour 170 km d’autonomie et à un tarif de 29 550 euros.

Essai Renault ZOE : la voiture électrique « normale » (+ photos) 

Porte-drapeau de la mobilité électrique

La commercialisation de cette Renault ZOE Z.E. 40 débute quelques jours seulement après la publication du troisième baromètre de la mobilité électrique. Réalisé par l’Institut IPSOS, cette étude révèle notamment que 72 % des personnes interrogées estiment qu’une autonomie minimale de 300 km est un facteur déclencheur d’achat. Avec une nouvelle batterie, la firme au Losange a su anticiper leur préoccupation. Star du stand Renault au salon de Paris, elle s’offre même le luxe d’être déclinée dans une édition limitée Edition One dotée de la sellerie cuir, de jantes 17 pouces ou encore d’un système audio BOSE.

Alors oui, ce dernier opus a quelques défauts parmi lesquels l’impossibilité d’acheter intégralement sa voiture alors que Renault le permet en Norvège, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni. Inconvénient pour les uns, dispositif inutile pour les autres, l’absence de charge rapide sur une station publique en 43 kW (450 en France) alimente également le débat des pro et anti ZOE. Reste que la petite électrique à la bouille rondouillarde est actuellement le seul véhicule à batteries à conjuguer autonomie étendue et tarif « abordable ». Un avantage qui en fait le porte-drapeau de la mobilité électrique en Europe.

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