ESSAI – Hyundai IONIQ : la conduite autonome à l’épreuve du Strip
Publié le 04 janvier 2017 à 19h00 | Fabrice SPATH | 4 minutes
Immatriculée dans le Nevada, la Hyundai IONIQ affiche une plaque d’immatriculation siglée AU dédiée aux véhicules autonomes
Présentée au salon de Los Angeles, la version autonome de la compacte Hyundai IONIQ se dévoile plus en détails au CES de Las Vegas. Développé par le constructeur sud-coréen, le dispositif s’intègre parfaitement à la carrosserie de la berline électrique qui, pour l’occasion, propose de tester sa conduite sur routes ouvertes autour du Centre des Conventions où se tient l’événement. Premières impressions décrites par Fabrice Spath depuis la Sin City.
Niveau 4, une première mondiale
Relativement discret sur ses avancées autour de la voiture autonome, le groupe Hyundai Kia frappe fort au Consumer Electronics Show (CES) qui se tient actuellement à Las Vegas. Outre la présentation d’une plateforme connectée développée en partenariat avec Cisco dont la mission est de lier l’habitat et la mobilité, le 5e constructeur automobile mondial propose à la presse de tester deux prototypes de Hyundai IONIQ à motorisation 100 % électrique. Disponible depuis l’automne 2016 dans les variantes hybride et électrique, la concurrente de la Toyota Prius recevra une déclinaison hybride rechargeable dont la commercialisation débutera dans les toutes prochaines semaines en France.
Pour la grand-messe de l’électronique grand public, Hyundai a mis les petits plats dans les grands. La firme de Séoul a ainsi préparé durant 3 mois le parcours de 6 km situé autour du Centre des Conventions et qui passe par le Strip, la plus célèbre avenue de la ville. Les deux prototypes testés sur routes ouvertes sont équipés d’un système de conduite de niveau 4, une première mondiale. Pour l’occasion, nous avons assisté depuis le siège passager aux prouesses de ce système très abouti entièrement développé par Hyundai mais dont la commercialisation n’interviendra probablement pas avant la fin de la décennie prochaine.
Maturité du dispositif
Extérieurement, les deux prototypes Hyundai IONIQ à conduite autonome ne diffèrent pas de leurs homologues conventionnels. L’ensemble des capteurs et autres caméras est parfaitement intégré à la carrosserie et seul un œil averti remarquera des ouvertures dans les boucliers ou le coffret situé au sommet du pare-brise. Dans l’habitacle, même constat : seul un bouton d’arrêt d’urgence situé sur la console centrale et un second écran de 7 pouces situé au-dessus de la planche de bord – destiné à représenter le fonctionnement du système – trahissent la présence d’un dispositif de conduite autonome.
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Aux places arrière, l’écran LCD situé à gauche diffuse les images de la caméra face au trafic et celui situé à droite représente la détection du LIDAR (Light Detection and Ranging). Au total, 10 capteurs, 4 caméras et 3 LIDAR sont disséminés autour du véhicule. Une première caméra est dédiée au relevé et à l’analyse des feux tricolores, deux autres au trafic et une dernière aux piétons. L’ensemble est d’une redoutable efficacité, même si le tracé d’environ 6 km a été rigoureusement sélectionné et contrôlé. N’empêche, le résultat est particulièrement saisissant en voyant le véhicule s’insérer dans le trafic du Strip.
Préparer l’avenir
Assis derrière le volant sans que jamais il ne touche le volant, Ji Hyeong Han, le responsable en chef du programme véhicule autonome chez Hyundai. Les accélérations et le freinage se fait en douceur, les distances de sécurité avec les véhicules nous précédant sont respectées de même que les limitations de vitesse. Sur la célèbre avenue, la Hyundai IONIQ s’arrête à un feu rouge puis redémarre au vert avant de tourner à droite sans aucune intervention de la part du conducteur et ce avec un total sentiment de sécurité. Avec une douceur de fonctionnement impressionnante, le prototype s’insère dans le flot de véhicules comme un modèle de grande série.
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Une prouesse technologique que Hyundai, à l’instar de son confrère Ford, voudra accessible au plus grand nombre. Et si M. Han estime que sa technologie développée en interne est d’ores et déjà apte à être commercialisée, les contraintes liées aux assurances, à la cartographie ou encore aux infrastructures repousseront très vraisemblablement ce projet à 2030. Longtemps discret sur le thème de la voiture autonome, l’industriel sud-coréen prépare l’avenir de l’automobile sur son centre de recherche de Namyang où 3 berlines IONIQ et 2 crossovers Tucson FCEV (hydrogène) équipés d’un système identique parcourent quotidiennement le site où travaillent 10 000 ingénieurs.