Bornes de recharge rapide : la France en manque-t-elle ?

Publié le 11 octobre 2013 à 18h29 | Fabrice SPATH | 4 minutes

Une Nissan LEAF se rechargeant sur une aire d’autoroute Autogrill, près de Milan en Italie

D’ici la fin 2013, la France comptera une centaine de bornes de recharge rapide pour véhicules électriques. Installées sur des aires d’autoroutes, des parkings de grandes surfaces ou en voirie, ces stations rechargent 80 % de la capacité des batteries d’une voiture électrique en une vingtaine de minutes. Destinées à rassurer les acheteurs de Renault ZOE ou de Nissan LEAF, ces bornes rapides contribuent également à densifier le réseau de points de charge publique. Tour d’horizon des acteurs en présence et des stations déjà installées.

 

Nissan et DBT-CEV : un partenariat gagnant

Le constructeur automobile Nissan a très tôt compris la nécessité d’installer des bornes de recharge rapide pour rassurer les clients de son modèle 100 % électrique LEAF. En Europe, le nippon s’est associé à l’équipementier français DBT-CEV pour concevoir, produire et implanter plus de 600 stations de recharge rapide. Pour doper le marché de l’électrique et créer les conditions favorables à la commercialisation de la LEAF, Nissan offre gracieusement ces bornes aux stations-services, grandes surfaces et aires d’autoroutes. Les concessions pilotes en sont également dotées et proposent la recharge gratuite à leurs clients.

Ces produits sont susceptibles de recharger en une vingtaine de minutes jusqu’à 80 % des capacités de la batterie d’un véhicule électrique. Parmi les modèles compatibles : Renault ZOE (en 43 kW, courant alternatif) et les Nissan LEAF, Citroën C-Zero, Peugeot iOn, Mitsubishi i-MiEV (en 53 kW, courant continu). Le plus souvent accessibles gratuitement, ces stations sont notamment installées auprès de :


Concernant ce dernier projet, Nissan a noué un partenariat avec la Région Alsace, l’équipementier DBT-CEV, l’opérateur Sodetrel (filiale de l’énergéticien EDF) et l’enseigne de distribution Cora. Véritable corridor électrique, ce projet place une borne rapide à moins de 40 km d’un véhicule électrique circulant en Alsace.

 

100 bornes rapides en 2013, 5 000 en 2015 ?

L’équipementier DBT-CEV, dont le siège se trouve à Brebières en région Nord-Pas-de-Calais, est de loin le premier constructeur européen de bornes de recharge rapide. Avec plus de 800 stations rapides produites et installées, DBT-CEV s’accapare 60 % de ce marché en Europe, concentré essentiellement sur les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Irlande, la France et la Belgique. Dans l’Hexagone, l’Etat compte développer sous deux ans un important réseau de stations rapides.

Dévoilée par Les Echos en mai 2013, l’information selon laquelle le Ministère du Redressement Productif réfléchirait à la nomination d’un opérateur dédié à l’installation et à la gestion de 5 000 points de charge rapide a surpris l’écosystème du véhicule électrique. Présentes sur tout le territoire national, ces stations rapides – dont le modèle économique reste à définir – participeraient à la densification du maillage de bornes de recharge initiée par les collectivités (lire notre article Collectivités et Bornes de recharge : le déploiement s’intensifie). Parmi les industriels susceptibles de répondre à cette sollicitation : ERDF, Bolloré, JC Decaux, Veolia ou encore Vinci. Toutefois, l’arbitrage sur ce dossier – attendu l’été dernier – n’est pas encore intervenu.

 

Avec une centaine de bornes de recharge rapide à fin 2013, la France fait partie des pays européens les mieux équipés. Pourtant, en comparaison avec les Pays-Bas qui disposent d’un opérateur dédié – Fastened – et du plus grand réseau de stations rapides d’Europe (245 unités pour un pays dont la superficie est 12 fois inférieure à celle de la France), l’Hexagone fait pâle figure. La mise en œuvre du projet de 5 000 stations d’ici à 2015 devrait rendre la France plus compétitive dans ce domaine et, surtout, rassurer bon nombre d’acheteurs potentiels et d’automobilistes actuels.


245 bornes de recharge rapide sont en cours de déploiement aux Pays-Bas. Objectif : que tout conducteur de véhicule électrique trouve une station à moins de 50 km

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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