Voiture électrique : comment l’Allemagne veut devenir numéro 1 en Europe

DECRYPTAGE - Lors du sommet automobile organisé lundi 4 novembre par la Chancellerie, industriels et politiques se sont accordés sur une série de mesures destinées à stimuler les ventes de voitures électriques en Allemagne. Une enveloppe d’un montant de 3 milliards d’euros servira notamment à financer des aides à l’achat plus généreuses ainsi que l’installation de nouvelles bornes de recharge publiques.

Déjà 152 000 électriques et hybrides subventionnées

Dès 2013, nos voisins allemands entamaient leur révolution électrique, à grand renfort d’annonces chocs et de communication : outre le déploiement de milliers de bornes de recharge par les énergéticiens, la chancelière Angela Merkel pariait déjà sur la mise en circulation d’un million de véhicules électriques d’ici la fin de la décennie.

Cinq ans plus tard, une étude réalisée par Bloomberg faisait valoir que le pays disposait de suffisamment d’atouts pour rapidement devenir leader européen de la mobilité « zéro émission ».

Et quand bien même le million d’unités ne sera pas atteint avant 2022, il n’en reste pas moins que les subventions à l’achat et les incitants à destination des professionnels ont déjà porté leurs fruits. Depuis l’introduction de la prime à l’achat en juin 2016, plus de 152 000 subventions ont été attribuées.

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Jusqu’à 6 000 euros de prime à l’achat

Dans le but d’accompagner le secteur automobile dans sa mue électrifiée, le gouvernement a annoncé à l’issue d’un sommet qui s’est tenu lundi dernier à Berlin une série de mesures financées par une enveloppe de 3 milliards d’euros.

D’abord en dopant les aides à l’achat et en modifiant leurs modalités d’attribution. Pour les voitures électriques dont le prix de vente est inférieur à 40 000 euros, la subvention passe de 4 000 à 6 000 euros tandis que les modèles aux tarifs plus élevés bénéficient d’une prime de 5 000 euros.

Même traitement pour les hybrides rechargeables, avec une subvention qui passe de 3 000 à 4 500 euros pour les modèles dont le prix catalogue est inférieur à 40 000 euros ou à 4 000 euros pour les modèles plus onéreux.

Dans les deux cas, Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement, a précisé que seuls les véhicules dont le prix de vente est inférieur ou égal à 65 000 euros seront concernés par le dispositif. Des aides financées à part égale par l’État et par les constructeurs.

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Occasions récentes : une prime à l’étude

Selon le gouvernement fédéral, ces mesures permettront de promouvoir 650 000 à 700 000 véhicules électriques supplémentaires d’ici 2025. En outre, l’exécutif souhaite examiner « de manière simple et non bureaucratique » la manière dont les occasions récentes pourraient elles aussi bénéficier d’un bonus environnemental.

Selon M. Seibert, les modalités du nouveau dispositif devraient être décidées et communiquées en novembre. De même que l’entrée en vigueur de ce dernier, au 1er janvier prochain, voire même en 2021.

À l’issue du sommet, il a également été convenu d'accélérer le déploiement de bornes de recharge dans l’espace public. Au cours des deux prochaines années, 50 000 nouveaux points de charge seront installés. L’industrie automobile contribuera à hauteur de 15 000 points d’ici 2022. Actuellement, l’Allemagne n’en compte que 21 000 à l’échelle fédérale.

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1 million de bornes de recharge d’ici 2030

Pour rassurer les acheteurs quant à la possibilité de réaliser de longs trajets ou de pouvoir aisément faire le plein d’énergie dans l’espace public, Angela Merkel a martelé qu’un total d’un million de bornes seront opérationnelles d’ici 2030. Pour y parvenir, le gouvernement compte débloquer une enveloppe supplémentaire d’un montant de 3,5 milliards d’euros.

Rejoignant les ambitions de l’exécutif, le secteur de l'énergie a également annoncé vouloir participer à l’effort de déploiement et rencontrera les ministres concernés avant la fin de l’année. 

Présenté fin octobre par le ministre des Transports, Andreas Scheuer, le « plan directeur pour la tarification des infrastructures » devra permettre la mise en place d’une stratégie coordonnée de déploiement des nouveaux points de charge. Avant la fin de l’année, un organisme central sera créé à l’échelle fédérale afin de faciliter la coordination et d’accélérer l’installation de nouvelles stations de charge.