L'Allemagne, ce futur champion européen du véhicule électrique
Publié le 16 février 2018 à 09h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Selon une récente analyse réalisée par Bloomberg, toutes les conditions sont réunies pour que l'Allemagne devienne le premier marché européen pour l'électrique
Pérennité des aides à l’achat, élargissement de l’offre en concession, forte hausse des immatriculations et densification des réseaux de charge rapide : toutes les conditions sont réunies pour faire de l’Allemagne le troisième marché mondial pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables, devant la Norvège et la France. Et ce dès cette année.
En 2013, nos voisins allemands préparaient à grands renforts de communication leur révolution électrique : les énergéticiens étaient alors engagés dans le déploiement de milliers de bornes de recharge publiques et la Chancelière Angela Merkel pariait sur la mise en circulation d’un million de véhicules « zéro émission » d’ici la fin de la décennie. Cinq ans plus tard, la sortie du nucléaire a fragilisé le modèle économique des grands électriciens et les atermoiements concernant la mise en place des aides à l’achat auront eu raison de cette grande ambition politique.
Immatriculations en forte hausse
Mais malgré le retard pris à l’allumage, le pays devrait devenir le troisième marché mondial pour les ventes de véhicules à batteries rechargeables. Et ce dès cette année, selon une analyse menée par Bloomberg New Energy Finance (BNEF). Derrière la Chine – premier marché automobile de la planète – et les États-Unis, mais devant le champion norvégien et le pionnier français. L’an passé, les immatriculations de véhicules purement électriques ont bondi de 119 % (25 056 exemplaires) sur un an et celles de modèles hybrides rechargeables ont progressé de 114 % (29 436 unités) sur un marché du neuf en croissance de 2,4 % (3,44 millions).
Subventions et bornes de recharge
Comment expliquer ce revirement de situation ? D’abord par la mise en place d’aides à l’achat pérennes au printemps 2016. D’un montant de 4 000 euros pour un modèle 100 % électrique et de 3 000 euros pour un Plug-in, le bonus « écologique » allemand court jusqu’à la fin 2019. Ensuite, par la densification du réseau de charge publique. Selon le site Statista, le nombre de points de charge y a progressé de 30 % l’an passé, avec un total de 8 515 points. Désormais, on compte une borne pour 41 km2.
Autre initiative qui réduit la crainte de la panne d’énergie : tous les constructeurs allemands sont engagés dans des consortiums destinés à déployer des bornes haute-puissance (150 à 350 kW) le long des autoroutes européennes. Dès 2018, les différents projets promettent la mise en service de 100 stations sur les 400 qui seront installées d’ici la fin de la décennie.
Prise de conscience
La prise de conscience des citoyens de la dégradation de la qualité de l’air combinée aux effets du Dieselgate ont également accéléré l’engouement des automobilistes allemands pour le véhicule électrique. Autant de clients potentiels qui bénéficient de remises exceptionnelles dans les concessions – jusqu’à 6 300 euros pour l’achat d’une Volkswagen e-Golf via la reprise d’un vieux diesel – et qui découvriront une offre élargie de modèles dans le courant de l’année : Jaguar I-Pace, Audi e-tron Quattro ou encore Mercedes EQC pour ne citer que les SUV « zéro émission ».