Renault : pionnier sur l’électrique, suiveur sur l’hybride

Publié le 04 février 2019 à 11h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

ANALYSE - Leader européen du véhicule électrique pour la quatrième année consécutive, Renault a largement contribué à l’électrification du parc automobile français grâce à sa ZOE lancée fin 2012. Une offre « zéro émission » qui sera complétée l’an prochain par l’arrivée d’une Clio hybride, huit ans après Toyota et sa Yaris.


Sur le segment B des citadines, le mois de janvier a apporté son lot de bonnes nouvelles pour le constructeur de Boulogne-Billancourt. Outre la publication des premiers clichés et spécifications de la cinquième génération de Clio, la ZOE a pesé plus de 15 % des ventes totales de Renault sur ce seul segment.

Un record qui rejoint un premier publié en octobre dernier, où le même modèle électrique représentait déjà près de 6 % des immatriculations de la firme au Losange, toute carrosserie confondue.

 

Électrification a minima

En grande forme sur les marchés de l’électrique où prédominent les citadines, l’industriel français a régulièrement mis à jour son véhicule : nouveau moteur fabriqué dans son usine de Cléon, capacité de batterie augmentée - dopant l’autonomie moyenne à 300 km -, puissance moteur en légère hausse, nouveaux équipements, …

Un succès sur lequel la seconde génération en cours de développement devrait surfer à compter de 2020, date à laquelle une déclinaison essence-électrique de la nouvelle Clio sera lancée.

Mais alors que Renault fait figure de pionnier sur l’électrique grâce aux ventes cumulées de ses ZOE et Kangoo Z.E., l’électrification a minima de la Clio ressemble davantage à une opération imposée par le durcissement des normes antipollution que par une vision à long terme de l’évolution du marché automobile.

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Du diesel-électrique à l’essence-électrique

Et si la compacte Mégane et le crossover Captur bénéficieront la même année d’une chaîne de traction hybride rechargeable associée à une batterie d’une capacité utile de 9,8 kWh, la citadine produite essentiellement sur le site turc de Burça devra se contenter d’une motorisation hybride classique alimentée par une pile Lithium-Ion de 1,2 kWh exclusivement rechargeable via le dispositif d’énergie cinétique au freinage et l’alternodémarreur.

Huit ans après le lancement de la Toyota Yaris Hybride, premier véhicule à avoir été labellisé Origine France Garantie et assemblé à Onnaing Valenciennes, Renault se lance à son tour sur le marché de la petite voiture essence-électrique abandonné en 2015 par Honda et sa Jazz.

Une technologie baptisée e-Tech qui succédera donc à l’Hybrid Assist diesel-électrique monté sur le Scénic et dont les maigres bénéfices ont contribué à en faire un flop commercial.

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Meilleur agrément de conduite

Pour tenter de faire taire les mauvaises langues au sujet de ce lancement tardif et opportuniste, les ingénieurs ont développé une innovante boîte à 4 rapports sans embrayage dont le fonctionnement est pourtant proche d’une transmission à double embrayage. De quoi assurer a priori un meilleur agrément en conduite dynamique que celui délivré par la boîte CVT de Toyota.

Pas sûr que cela suffise à calmer ceux pour qui - y compris en interne - l’avenir de l’automobile passera par une batterie rechargeable sur une source d’énergie externe. Seul le marché décidera si cette nouveauté aura sa place au prochain palmarès des ventes de modèles hybrides dominé par le constructeur japonais.

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Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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