Pourquoi les VTC veulent convertir leurs chauffeurs à l’électrique
Publié le 15 avril 2019 à 16h55 | Fabrice SPATH | 4 minutes
Entre la hausse des prix à la pompe et les futures restrictions de circulation, les sociétés de VTC multiplient les initiatives pour convertir une part croissante de leurs flottes à l’électrique. Pour convaincre leurs chauffeurs, elles avancent des économies substantielles en matière de carburant et d’entretien.
Lancé en septembre dernier, le programme e.co du VTC Marcel rassemble actuellement quelque 150 véhicules électriques à Paris et sa petite couronne. À terme, la flotte qui dessert Paris intra-muros, Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine, Levallois-Perret et la Défense comptera 500 véhicules « zéro émission ».
Une flotte de Renault ZOE pour Marcel
Filiale depuis 2017 de Renault Bank & Services, l’entreprise recrute pour ses Renault ZOE de nouveaux chauffeurs en leur promettant d’importantes économies quant à la location et l’utilisation de leurs véhicules. Là où un indépendant dépense entre 1 500 et 2 000 euros pour louer, entretenir, assurer et alimenter en gasoil son véhicule diesel, Marcel facture sa ZOE entre 700 et 750 euros par mois, entretien inclus.
A Paris, le VTC Marcel vise les 500 véhicules électriques d’ici le printemps
La citadine, qui peut transporter deux passagers et deux bagages cabine, embarque une batterie d’une capacité utile de 41 kWh qui permet de parcourir 400 km sur une seule charge dans un environnement strictement urbain. Pour la recharge, l’entreprise met en avant les bornes accélérées (22 kW) du réseau BElib’ qui permettent de recouvrer environ 200 km d’autonomie en 1 heure, le temps de la pause déjeuner, pour un forfait d’un euro. Sur le mois, Marcel promet ainsi une économie moyenne de 600 euros sur le budget carburant.
Des Nissan LEAF et e-NV200 pour Youngo
De son côté, Youngo qui a adopté une gouvernance de type entreprise sociale et solidaire (ESS) a lancé son offre Youngo Location. Pionnier du VTC électrique à Paris grâce au soutien apporté par le constructeur Nissan, la société qui ne prélève aucune commission sur les revenus de ses chauffeurs et s’adressait initialement à une clientèle jeune et peu fortunée via un forfait unique de 9,90 euros ambitionne de faire croître sa flotte de Nissan LEAF et e-NV200.
Youngo : un VTC électrique à moins de 10 euros sur Paris
La promesse est la même que celle faite par Marcel : sur l’année, les chauffeurs qui louent l’un de ces deux modèles pourront économiser environ 5 000 euros de carburant. Sous la menace des futures restrictions de circulation dans la métropole du Grand Paris mais aussi sous la contrainte de la législation qui imposera aux entreprises de VTC d'intégrer au moins 10 % de véhicules électriques dès 2020, les initiatives de ce type se multiplient, à l’image de la société VTC Électrique Paris qui, elle aussi, s’est dotée d’un parc de Nissan LEAF.
Anticiper les restrictions de circulation
Une démarche que le leader UBER a été le premier à mettre en œuvre au travers de son programme « UberGreen » déployé dans les principales métropoles de la planète. Après avoir testé à Johannesburg (Afrique du Sud) et à Londres (Royaume-Uni), le service de la plus connue des applications de VTC dans le monde débarquait à Paris il y a près de trois ans. À titre expérimental, Uber lançait alors dans les rues de la capitale des modèles électriques et des hybrides Toyota.
Uber à Londres : en 2025, toute sa flotte sera électrique
Une façon pour l’entreprise dont le siège est basé à San Francisco d’anticiper la hausse des prix des carburants mais surtout l’interdiction progressive de l’accès aux centres-villes des véhicules thermiques. À Londres, le géant ambitionne ainsi de convertir l’intégralité de sa flotte à l’électrique d’ici 2025. Pour y parvenir, le client paiera sa course plus chère en thermique. Un supplément destiné à encourager les utilisateurs à réserver un modèle « zéro émission » mais aussi des fonds reversés aux chauffeurs pour renouveler plus rapidement leurs véhicules.