Péages urbains et taxe poids-lourd : le gouvernement recule
Publié le 26 novembre 2018 à 09h00 | Mathieu PARAIN | 2 minutes
Dans le cadre du projet de loi d’orientation sur les mobilités qui sera présenté ce lundi matin en conseil des ministres, le gouvernement a décidé d’écarter la création de péages urbains. La vignette poids-lourd est également reportée.
Annoncé il y a quelques semaines, le dispositif devait permettre aux grandes agglomérations d’installer des péages à l’entrée de leur territoire et de bénéficier des recettes, à l’instar de Londres et de Milan.
Très impopulaire dans un contexte de rééquilibrage fiscal entre le sans-plomb et le gasoil, la mesure a été rejetée par une majorité d’élus.
Pour autant, le projet de loi présenté ce matin par la ministre des Transports Élisabeth Borne n’écarte pas l’obligation pour les grandes villes de créer des « zones à faibles émissions » (ZFE) qui concerneront 15 métropoles d’ici la fin 2020.
Objectif : améliorer la qualité de l’air en interdisant les véhicules les plus anciens et les plus polluants, à l’image de la décision que vient de prendre le Grand Paris qui souhaite interdire tous les diesel d’ici 2024 dans le périmètre délimité par l’A86.
Zones à faibles émissions (ZFE) : les livraisons urbaines, cibles prioritaires
Vignette poids-lourd reportée d’un an
Autre mesure que le gouvernement a décidé de reporter pour ne pas renforcer la mobilisation des « gilets jaunes » : la taxe poids-lourd. Après le retrait en 2016 de l’Écotaxe sous la pression du mouvement breton des « bonnets rouges » qui, selon la Cour des Comptes, a coûté plus d’un milliard d’euros aux contribuables français, le gouvernement d’Édouard Philippe renonce à appliquer la vignette poids-lourd qui devait rapporter quelque 500 millions d’euros par an.
Un report d’un an selon France Info, justifié par la crainte que les routiers ne rejoignent l’actuel mouvement de contestation sociale. Le 14 novembre dernier, les eurodéputés ont pourtant envoyé un signal fort aux pays membres en leur demandant une réduction de 35 % sur les émissions de CO2 des bus et camions d’ici 2030.