Nissan : 600 km d’autonomie pour son véhicule à hydrogène
Publié le 04 août 2016 à 17h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Basé sur le Nissan e-NV200, le premier prototype à hydrogène du constructeur promet une autonomie de 600 km
Le leader mondial de la voiture électrique vient de dévoiler son premier prototype doté d’une pile à combustible. Inédite, la technologie embarquée produit in situ de l’hydrogène à partir de l’éthanol contenu dans un réservoir. Autonomie annoncée : 600 km et un plein réalisé auprès des stations-services conventionnelles en moins de 5 minutes.
Production d’hydrogène in situ
Moins de deux mois après l’annonce du développement d’une voiture à hydrogène (lire notre article à ce sujet), Nissan présente un premier prototype sur la base de son utilitaire/ludospace e-NV200. Baptisée Solid Oxyd Fuel Cell (SOFC), la technologie employée est inédite sur le marché des véhicules électriques dotés d’une pile à combustible. Contrairement aux Hyundai ix35 FCEV, Honda Clarity et autres Toyota Mirai équipés de deux réservoirs de dihydrogène gazeux sous pression (700 bars) qui nécessitent d’être remplis sur des stations de distribution spécifiques, le prototype Nissan produit cette précieuse ressource à partir d’un réservoir de 30 litres d’éthanol et d’un reformeur. A bord du véhicule, le reformeur transforme l’éthanol ou le mélange eau-éthanol contenu dans le réservoir en dihydrogène (H2).
Autonomie triplée
La pile à combustible se transforme donc en prolongateur d'autonomie. En mélangeant cette molécule au dioxygène (O2) présent dans l’air extérieur, la pile produit de l’électricité qui recharge la batterie qui peut toujours faire le plein sur une source d'énergie externe (prise de courant standard ou borne). Résultat : équipé d’un accumulateur Lithium-Ion d’une capacité de 24 kWh, le Nissan e-NV200 triple son autonomie qui passe de 200 à 600 km selon le très favorable cycle d’homologation NEDC. Une performance équivalente à celle délivrée par des véhicules thermiques équivalents. Et contrairement aux véhicules à hydrogène actuels, la technologie développée par Nissan se contente de faire le plein sur l’une des 600 stations distribuant de l’éthanol en France. Néanmoins, il faudra être encore patient avant qu’un tel véhicule ne soit commercialisé, la passage à la série ne devant pas intervenir avant 2020.
Comment Nissan veut révolutionner la voiture à hydrogène
EMISSIONS DE CO2 : le lieu de présentation du prototype Nissan n’est pas anodin. En effet, environ 50 % de la consommation de carburant au Brésil est assurée par le bioéthanol, soit sous forme de mélange (essence-éthanol), soit sous forme d’éthanol pur. Produit à partir de végétaux (maïs et canne à sucre notamment), l’éthanol émet du CO2 lors du reformage, contrairement aux modèles 100 % électriques dont Nissan s’est fait une spécialité. Le constructeur promet toutefois un bilan carboneneutre, arguant du fait que les végétaux qui ont servi à la production d’éthanol ont déjà absorbé du CO2 via le processus de photosynthèse.