Canada : Montréal se rêve en capitale de la voiture électrique

La deuxième plus grande ville du Canada se rêve en capitale nord-américaine de la voiture électrique. Pour parvenir à son objectif, Montréal s’est doté d’un ambitieux programme d’électrification qui prévoit notamment la conversion de l’ensemble du parc municipal et l’installation de 1 000 bornes de recharge publique d’ici à 2020. Eclairage apporté par Fabrice Spath depuis la ville aux cents clochers.

Le Québec aux avant-postes de l’électrique

En adoptant une loi « Zéro Emission » imposant des quotas de véhicules électriques aux constructeurs automobiles, la province aux 8,4 millions d’habitants prend exemple sur la Californie. Décidé à électrifier massivement son parc, le Québec veut également profiter de ses ressources hydroélectriques en surcapacité. Une énergie entièrement renouvelable exploitée par l’opérateur public Hydro-Québec qui s’est engagé dès 2012 sous l’appellation Circuit Electrique dans la construction d’un réseau de bornes de recharge publique. Avec plus de la moitié des 23 000 véhicules électriques immatriculés dans le pays, la province majoritairement francophone fait figure d’exemple à suivre.

Canada : la province de l’Alberta séduite par les véhicules électriques

Avec sa stratégie d’électrification des transports 2016-2020, la ville de Montréal n’est pas en reste quant à la volonté du pays de promouvoir les véhicules électriques. Partenaire du Circuit Electrique depuis 2013, la métropole a ainsi pour ambition d’installer 1 000 bornes de recharge sur son territoire d’ici la fin de la décennie. Un déploiement dont la mission sera de faciliter la recharge sur voie publique des Montréalais habitant en appartement ou en copropriété mais aussi celle des voitures électriques en libre-service appartenant principalement à l’opérateur Communauto, pionnier de l’autopartage sur le continent nord-américain.

 

Des restrictions de circulation en débat 

Pour réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2020 (par rapport à 1990), la ville mise aussi sur l’électrification de sa flotte municipale et celle des transports en commun. Si la conversion totale de la première à l’électrique est attendue pour 2020, la Société de Transport de Montréal (STM) remplacera sur la même période quelque 1 000 bus diesel par des équivalents à motorisation hybride, en attendant l’arrivée de bus 100 % électriques dans la décennie suivante. Toujours dans les transports en commun, le Réseau électrique métropolitain (REM) en cours de développement comptera 24 stations implantées sur 67 km de lignes ferroviaires.

Québec : la nouvelle Californie de la voiture électrique

Pour l’heure, l’administration de Denis Coderre s’attache à poursuivre ses efforts dans l’infrastructure de charge publique. Après l’annonce estivale de 50 points de charge, la métropole vient d’annoncer son intention d’installer un total de 100 bornes sur 7 arrondissements d’ici la fin de l’année. En parallèle, une réflexion est menée concernant une restriction de circulation de l’Île aux véhicules à essence. Directement inspiré des européennes Amsterdam et Oslo dont les centres-villes seront interdits aux modèles thermiques à l’horizon 2025, le débat n’a pour l’instant fait l’objet d’aucune décision qui placerait Montréal en tête des villes nord-américaines dotées de politiques publiques extrêmement volontaristes en matière de mobilité électrique.