Automobile : en Inde, un parc entièrement électrique en 2030 ?
Publié le 09 mai 2017 à 17h00 | La rédaction | 3 minutes
Pour limiter les effets désastreux de la pollution atmosphérique, le gouvernement indien souhaite interdire les véhicules thermiques à l’horizon 2030
Afin de réduire les phénomènes de pollution atmosphérique qui ont atteint des pics historiques dans ses villes, l’Inde se fixe comme objectif d’imposer d’ici à 2030 la voiture électrique dans les concessions du pays.
2,3 millions de décès prématurés
Selon les estimations de Greenpeace, l’Inde est devenu pour la période de 2016-2017 le pays au monde où la pollution atmosphérique cause le plus de décès. En effet, l’enquête « Airpocalypse » menée par l’ONG et publiée en janvier dernier affirme qu’avec ses 1,3 milliard d’habitants, le pays dénombre 2,3 millions de décès chaque année liés aux effets de ce fléau. Raison pour laquelle le gouvernement indien multiplie les mesures écologiques dans les grandes métropoles à l’image de New Delhi, ville tristement et fréquemment honorée du titre de ville la plus polluée du monde. L’une de ces mesures a récemment été annoncée par le ministre d’État en charge de l’Énergie, des énergies renouvelables, du charbon et des mines, Piyush Goyal.
Vers la fin des moteurs à combustion
Lors de la session annuelle de la Confédération industrielle indienne qui s’est tenue fin avril à New Delhi, le ministre a présenté son plan selon lequel toutes les voitures vendues à partir de 2030 devront être électriques. « Nous allons commercialiser des voitures électriques à grande échelle, nous allons rendre la voiture électrique autonome en énergie » a indiqué le M. Goyal. « L’idée est qu’en 2030, plus aucune voiture à moteur thermique ne soit commercialisée dans notre pays » a-t-il ajouté. Il souhaite ainsi éradiquer progressivement les voitures fonctionnant aux énergies fossiles du parc automobile indien qui compte actuellement 28,6 millions de véhicules, soit un peu moins que la flotte française, tout en améliorant la qualité de l’air.
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Système d'échange des batteries
Pour mener à bien ce projet, le gouvernement devrait fournir un soutien financier de 2 à 3 ans à destination des constructeurs. Mais à terme, ces derniers devront compter sur une demande croissante de la part des particuliers et des professionnels. En ce qui concerne la question de l’alimentation de cette future flotte entièrement électrique, l’une des idées avancées est reprise de l’entreprise israélienne Better Place mise en liquidation en 2013. A savoir un ravitaillement en énergie par remplacement des batteries via des stations dédiées. Le principe est simple : les conducteurs amènent leur voiture à une station pour y échanger la batterie de leur véhicule contre une autre entièrement chargée au lieu de devoir attendre jusqu’à ce que celle-ci se recharge sur une prise classique ou une borne adaptée. Un dispositif qui va à contre-courant du déploiement mondial de bornes de recharge rapide.