Honda : le pari de l’électrique et de l’hybride, l’attentisme sur l’hydrogène

Publié le 12 novembre 2019 à 11h32 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Pour satisfaire aux nouvelles normes d’émissions, Honda va se concentrer sur les modèles 100 % électriques et hybrides conventionnels

Souhaitant électrifier la totalité de sa gamme en Europe d’ici 2022, Honda mise sur les chaînes de traction 100 % électriques et hybrides essence-électrique. Si le constructeur japonais lève le pied sur la technologie hydrogène (pile à combustible), l’hybride rechargeable ne sera tout simplement pas importée en Europe.


Tandis que Hyundai intensifie ses investissements dans le domaine de la pile à combustible et que Toyota présentait le mois dernier la seconde génération de sa berline Mirai, Honda lève le pied sur la voiture à hydrogène, trois ans seulement après sa timide incursion sur le marché via le lancement en petite série de sa berline Clarity FCEV.

 

Une gamme totalement électrifiée en 2022

À l’occasion de la présentation de la quatrième génération de sa citadine Jazz à Amsterdam, la firme de Tochigi annonçait le mois dernier avoir avancé de trois ans le calendrier concernant l’électrification de sa gamme.

D’ici 2022, tous les modèles commercialisés en Europe - un continent dont les principales métropoles mettent progressivement en œuvre des restrictions de circulation - seront disponibles dans des variantes électriques ou hybrides.

Longtemps considérée comme la plus petite voiture hybride du monde, la Jazz essence-électrique a disparu des concessions européennes, laissant le champ libre à la Toyota Yaris. Son renouvellement devra participer à la relance des ventes du constructeur sous nos latitudes et élargir un peu plus la gamme électrifiée.

Une offre alternative déjà constituée du SUV CR-V Hybrid et de la citadine E à motorisation 100 % électrique dont les premières livraisons interviendront début 2020.

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Le diesel abandonné, l’hybride rechargeable repoussé

Dans une interview accordée à nos confrères britanniques du site Driving.co.uk, Tom Gardner, le vice-président en charge des ventes pour l’Europe, a confié qu’une seconde voiture électrique dont la commercialisation est attendue pour 2022, au plus tard, est déjà en préparation.

Un projet dopé par la croissance des ventes mais aussi par une vision plus claire en matière de réglementations. Deux éléments qui ont également amené le constructeur nippon à programmer la fin de la motorisation diesel sous nos latitudes d’ici trois ans. Soit bien plus tard que ses compatriotes Toyota, Suzuki, Nissan ou encore Mitsubishi.

D’autre part, M. Gardner a révélé que Honda ne commercialisera pas à court terme de modèles hybrides rechargeables - dotés d’une batterie de plus grande capacité offrant une autonomie « zéro émission » supérieure à 40 ou 50 km -, probablement en raison du surcoût par rapport à une motorisation hybride conventionnelle.

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L’hydrogène en suspens … en attendant l’infrastructure

À nos confrères, Katsushi Inoue, président de Honda Europe, a déclaré : « Nous nous concentrons actuellement sur les véhicules hybrides et électriques. Peut-être que les voitures à piles à hydrogène vont arriver, mais c'est une technologie pour l'ère suivante. »

Et d’ajouter : « L'infrastructure n'est pas encore là. Pour les voitures électriques à batterie, une infrastructure est en train d'être développée très rapidement, il n'y a pas grand chose à signaler pour l'hydrogène, nous avons donc encore un long chemin à parcourir. »

Animée par un moteur électrique de 130 kW / 176 ch  (300 Nm), la berline Honda Clarity FCEV embarque deux réservoirs contenant 5 kg de dihydrogène sous pression. Une chaîne de traction offrant une autonomie supérieure à 450 km en conditions réelles d’utilisation et rechargeable en moins de 5 minutes sur l’une des rares stations européennes délivrant du gaz à 700 bars.

Sur le continent, seuls quelques exemplaires circulent dans le cadre du projet HyFive qui regroupe 6 villes (Munich, Stuttgart, Copenhague, Londres, Innsbruck et Bolzano) et 4 constructeurs (Honda, BMW, Daimler, Hyundai et Toyota).

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.



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