Automobile : en 2040, la France se fixe comme objectif d’interdire l’essence et le diesel
Publié le 06 juillet 2017 à 17h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Le ministre de la Transition écologique veut interdire la vente de véhicules thermiques en 2040 et créer une nouvelle aide pour les voitures électriques
Lors de la présentation de son « plan climat », le ministre de la Transition écologique et solidaire a appelé à une « véritable révolution » dans le secteur automobile. Parmi les annonces réalisées hier par Nicolas Hulot, la fin des véhicules à motorisation essence et diesel d’ici 2040 ou encore la création d’une nouvelle « prime de transition » destinées aux ménages les plus pauvres. Une série de mesures qui devra être financièrement et techniquement encore être précisée mais dont la mise en œuvre profitera aux véhicules électriques.
La France moins ambitieuse que ses voisins
Discrète dans le programme du candidat Emmanuel Macron, l’interdiction des véhicules diesel et essence était annoncée en 2050. Une promesse de campagne peu ambitieuse pour un premier quinquennat et dont l’échéance, au regard d’une poignée de pays européens, semblait bien lointaine. Si aucun pays n’a encore légiféré en ce sens, la Norvège a annoncé la fin de carrière des modèles à combustion interne dès 2025, l’Allemagne en 2030 et les Pays-Bas en 2035. Plus récemment, le gouvernement indien a précisé son intention d’interdire la vente de véhicules thermiques en 2030, y compris les modèles hybrides qui s’apprêtent à être davantage taxés. Moins de deux mois après l’élection du huitième Président de la cinquième République, le ministre de la Transition écologique a ramené l’objectif à 2040.
Fin de carrière pour l’essence et le diesel
Ce matin jeudi 7 juillet lors de la présentation de son « plan climat » en 6 grands thèmes et 23 axes, Nicolas Hulot a confirmé que le pays s’apprêtait à prendre une longue série de mesures destinées à atteindre les objectifs fixés par la COP21. Outre l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, la lutte contre la précarité énergétique ou encore la fin de l’électricité issue du charbon en 2022, le ministre a précisé ses ambitions sur le thème de l’automobile. Au 1er janvier 2018, une nouvelle « prime de transition » réservée aux ménages les plus modestes devra les encourager à troquer leurs vieux véhicules essence (immatriculés avant 1997) et diesel (avant 2001) contre un modèle électrique (découvrez tous les modèles électriques disponibles en France).
Une nouvelle aide pour les véhicules électriques
Une aide à l’achat complémentaire au bonus « écologique » de 6 000 euros qui devrait concerner à la fois les véhicules électriques neufs et ceux d’occasion mais dont le montant n’a toutefois pas été révélé. En parallèle, M. Hulot s’est engagé à faire converger la fiscalité entre l’essence et le gasoil dans les 5 ans et à augmenter progressivement la taxe carbone sur les carburants. Une taxe qui passera progressivement de 30,5 euros la tonne en 2017 à 100 euros en 2030 et qui renchérira les prix à la pompe. Enfin, le ministre « espère » que la part du nucléaire dans le mix énergétique baissera à 50 % d’ici 2025, au profit des énergies renouvelables. Séduisant sur le papier, le « plan climat » devra néanmoins être considérablement étoffé dans les prochains mois, tant techniquement que financièrement (pour aller plus loin, lire notre analyse Voiture diesel : vers une interdiction en Europe ?).