Batterie : la Chine ordonne un grand plan pour le recyclage
Publié le 28 novembre 2019 à 17h04 | La rédaction | 3 minutes
La majorité des constructeurs de véhicules électriques devront investir dans des centres de recyclage pour batteries
Le régulateur industriel chinois a récemment appelé les fabricants de véhicules électriques et hybrides rechargeables mais aussi d’accumulateurs présents sur son marché, à mettre sur pied de nouvelles unités de recyclage de batteries de voitures électriques.
Des installations dont le coût de construction sera entièrement supporté par ces derniers ; et qui serviront principalement à la collecte, au tri et à l’entreposage des piles usagées. Il leur sera ainsi interdit de désassembler celles-ci dans le but de capter les métaux de valeur qui s’y trouvent, à l’instar du cobalt ou du lithium.
Les pouvoirs publics chinois s'attendent aussi à ce que ces installations disposent d’outils numériques pour le recueil de données sur les stocks de batteries, qui serviront notamment au traçage de celles-ci, et qu'elles transmettent les informations ainsi recueillies au Ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'Information (MIIT).
Des exigences toujours plus fortes
Des investissements supplémentaires et conséquents exigés par Pékin dans un contexte marqué par le repli des ventes de véhicules à énergie nouvelle (NEV). BYD, le plus grand fabricant chinois à faibles émissions polluantes, a ainsi annoncé une baisse de 89 % de ses bénéfices au troisième trimestre et a récemment averti que ceux-ci pourraient chuter jusqu'à 43 % sur l’ensemble de l’année 2019. BAIC BluePark, le plus grand constructeur chinois de voitures entièrement électriques, prévoit également une perte cette année.
Les nouvelles lignes directrices dévoilées par le régulateur chinois décrivent deux types d'installations de recyclage que les industriels doivent dorénavant établir. Les "petits" centres de recyclage, de type collecte, qui serviront au stockage temporaire et seront limités à un total de cinq tonnes de batteries, d’une part, et d’autre part, les "grands" centres, qui auront une capacité minimale de trente tonnes et seront conçus pour de l’entreposage à long terme.
Par ailleurs, elles obligent tout constructeur qui vend plus de 8 000 NEV dans une zone administrative du pays à y installer l’un de ces "grands" centres de recyclage, cela même si une telle structure y est déjà opérationnelle, mais dont les normes de sécurité ne répondent pas, ou plus, aux exigences du régulateur.
Véhicules électriques : que vont devenir leurs millions de batteries ?
Restructuration du paysage industriel
Ces dix dernières années, plusieurs fabricants de NEV ont vu le jour en Chine et y ont plus ou moins prospéré grâce à de généreux subsides gouvernementaux. On s’attend à ce que ces fabricants disparaissent, ou soient rachetés - scénario plus probable -, au fur et à mesure que les exigences du régulateur en matière environnementale se durcissent, et que celui-ci ne baisse, puis mette progressivement fin à ces subventions.