Airbus des batteries : le projet de Gigafactory allemande bientôt lancé
Publié le 12 novembre 2018 à 17h00 | Fabrice SPATH | 2 minutes
Multipliant les investissements et les lancements produits dans le domaine de la mobilité électrique, les constructeurs européens font appel aux cellules de fournisseurs asiatiques. Pour réduire leur dépendance, l’Allemagne s’apprête à annoncer un grand plan pour la batterie.
Très en retard sur le sujet de la production de cellules pour batteries, l’Europe consent à équiper ses véhicules électriques et hybrides rechargeables d’équipements fournis par les industriels coréens, japonais et chinois.
Face au vide laissés par les constructeurs et les équipementiers du Vieux Continent, ces derniers déploient des sites de fabrication en Europe centrale (LG Chem, Samsung SDI, SK Innovation) et même en Allemagne (CATL) pour fournir la totalité des cellules destinés aux actuels et futurs véhicules à batteries rechargeables.
Renaissance du projet Terra-E
Pour tenter de créer un « Airbus des batteries » sur le modèle de l’avionneur EADS, l’Allemagne multiplie les initiatives pour créer une filière sur le continent.
Outre un projet de complexe industriel initié avec la Pologne, la Chancellerie a annoncé vouloir investir 1 milliard d’euros de fonds publics dans la création d’un consortium rassemblant les principaux acteurs allemands de la filière automobile.
Après l’abandon du projet Terra-E concernant la construction d’une usine de batteries (Gigafactory) d’une capacité annuelle de 38 GWh, le ministre de l’Économie Peter Altmaier veut relancer le sujet. Selon l’agence Reuters, plusieurs mesures seront annoncées en ce début de semaine.
Menacée, l’Allemagne va produire sur fonds publics ses batteries
Une industrie allemande dépendante
Pour la coalition de la chancelière Angela Merkel, ce plan batteries est aussi une façon de montrer aux électeurs avant trois scrutins l'an prochain dans l'est du pays, qu'il agit pour que la première économie d'Europe pourra prospérer dans l'ère des voitures électriques comme elle l'a fait dans celle des moteurs thermiques.
« Nous avons une concentration de risques dans le secteur automobile. L'industrie est trop dépendante du moteur à combustion », a déclaré à Reuters le ministre délégué à l'Économie Christian Hirte. « Le gouvernement veut donc aider le secteur dans ses efforts de diversification. »
En parallèle, la Commission européenne a lancé en 2017 sa propre Alliance des batteries. Une initiative dont seul le suédois Northvolt est actuellement en mesure de relever le défi, l’ensemble des grands équipementiers ayant annulé ou repoussé leurs projets, faute de visibilité financière.