Batteries : le chinois CATL installe sa première usine européenne en Allemagne
Publié le 14 juillet 2018 à 15h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes
Leader sur le secteur des cellules pour batteries électriques, CATL va investir 240 millions d’euros dans son usine allemande
Contemporary Amperex Technology (CATL) a choisi l'Allemagne pour l’implantation de sa première usine de batteries pour véhicules électriques en Europe. Un investissement qui devrait entrainer la création de 1 000 nouveaux emplois dans la région de Thuringe.
Le fabricant chinois de batteries électriques CATL a choisi l'Allemagne pour sa première usine en Europe. Une décision fortement anticipée depuis l’annonce il y a quelques semaines d’un important contrat d’approvisionnement signé par le producteur asiatique avec le constructeur BMW.
« Nous saluons la décision de CATL d'ouvrir une usine de production de cellules de batteries à Erfurt », dans l'est du pays, s’est immédiatement félicité le groupe bavarois après l’officialisation de la nouvelle.
Pour rappel, ce dernier avait passé un contrat d'une valeur totale de 4 milliards d'euros avec CATL afin de sécuriser son approvisionnement en batteries destinées à équiper son futur parc de modèles électriques.
Retard technologique et triomphe chinois
Au total, le fournisseur chinois prévoit un investissement de 240 millions d’euros d’ici 2022 pour son site d’Erfurt. « CATL possède le savoir-faire pour produire en masse (...) Ce savoir-faire n'est pas encore en Europe », a toutefois reconnu lors d'une conférence de presse le directeur des achats de BMW, Markus Duesmann.
Une déficience que l’on regrette aussi au sommet de l’Etat allemand : « Si on y arrive par nous-mêmes, je n'en serais pas mécontente », a ainsi ouvertement lancé Angela Merkel lors de l’annonce de la nouvelle à Berlin, alors qu’elle se trouvait en compagnie du premier ministre chinois Li Keqiang dans le cadre d’une nouvelle rencontre bilatérale germano-chinoise.
Lancés dans une vaste offensive pour préparer la sortie des moteurs à combustion, les constructeurs germaniques ont renoncé à investir directement dans la très coûteuse production de batteries électriques.
Une retenue qui s’explique aussi par un retard technologique face à la concurrence asiatique, chinoise en particulier, qui a investi tôt dans le domaine, alors que les Européens étaient au même moment toujours foncièrement convaincus que leur succès pouvait aisément se maintenir au fil des années à venir grâce à une technologie diesel/essence faisant l’objet de constantes améliorations. Un scénario des plus idylliques brutalement gâché par l’arrivée inattendue du Dieselgate.
14 GWh de batteries par an
« Nous voulons approvisionner tous les constructeurs en Europe », a pour sa part déclaré Robin Zeng, le président de CATL. « Si le projet en Thuringe réussit, on pourra envisager d'autres sites », a-t-il ajouté, savourant son triomphe, alors que le groupe qu’il dirige était encore un acteur marginal du secteur il y a quelques années seulement. Le site d’Erfurt produira jusqu’à 14 GWh de batteries chaque année et devrait entrainer la création de 1 000 nouveaux emplois dans la région.