Gigafactory : TerraE ou l’échec partiel du projet d’Airbus des batteries
Publié le 11 octobre 2018 à 17h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Faute de financement, le projet d’une Gigafactory d’une capacité de 38 GWh porté par le consortium TerraE est abandonné en Allemagne
Sans l’intervention des pouvoirs publics, à l’échelle nationale ou européenne, la création d’une filière de production de batteries pour véhicules électriques semble temporairement compromise. En témoigne l’abandon du projet d’une Gigafactory d’une capacité de 38 GWh porté par le consortium TerraE.
Annoncée au printemps 2017, la création du consortium TerraE destiné à construire un grand centre de production de cellules pour batteries Lithium-Ion a du plomb dans l’aile. Selon le quotidien berlinois Tagespiegel, le projet de Gigafactory n’aura pas réussi à mobiliser les fonds nécessaires auprès des 20 partenaires investis, parmi lesquels BMZ et StreetScooter. À l’image des équipementiers Continental et R. Bosch, le consortium renonce à participer aux efforts de production de cellules que le gouvernement allemand a pourtant appelé de ses vœux.
Menacée, l’Allemagne va produire sur fonds publics ses batteries
Un nouveau consortium annoncé en novembre
Peter Altmaier, le ministre de l’Économie, a toutefois précisé qu’un nouveau consortium sera créé et annoncé le 13 novembre prochain. Selon les premières informations rassemblées par le média allemand, Ford ainsi que Varta Microbattery Systems devraient rejoindre le nouveau projet.
Après avoir bénéficié d’une subvention gouvernementale d’un montant de 5,5 millions d’euros du Ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche (BMBF), le consortium TerraE avait publié un calendrier selon lequel la capacité de production annuelle de sa future Gigafactory atteindra 38 GWh à l’horizon 2028, soit l’équivalent de la Gigafactory I de Tesla installée dans le Nevada (États-Unis). Avant de jeter l’éponge.
Batteries : le chinois CATL installe sa première usine européenne en Allemagne
Des sites de production asiatiques en Europe
L’arrêt du projet est un coup dur pour la chancelière Angela Merkel, exaspérée par les atermoiements du secteur privé dans le domaine de la fabrication de cellules de batteries pour véhicules électriques. Le mois dernier, son gouvernement a annoncé la création d’un partenariat stratégique avec la Pologne et la construction de deux sites de production sur fonds publics. Plus récemment, l’exécutif allemand a débloqué un budget de 16 millions d’euros pour favoriser la recherche fondamentale sur les batteries solides.
En attendant que l’European Battery Alliance (EBA) - également baptisée « Airbus de la batterie » - créée par la Commission européenne en début d’année entre dans sa phase opérationnelle et que les projets portés notamment par Northvolt, Saft ou Siemens se concrétisent, les équipementiers asiatiques font construire des sites de production de cellules en Europe centrale (SK Innovation, LG Chem, Samsung SDI, …). Plus proche de nous, le chinois CATL a choisi l’Allemagne pour y implanter sa première usine européenne. Tout un symbole …