Nissan LEAF (2018 - ...)

Lancé fin 2010, le premier modèle « zéro émission » de Nissan a été commercialisé à plus de 390 000 unités à travers le monde. En 2018, plus de 45 000 exemplaires de la berline compacte ont été écoulés sur le seul continent européen. Une tendance qui devrait se renforcer avec l’arrivée d’ici la mi-2019 d’une version « e+ » offrant une autonomie étendue de 385 km.

L’électrique la plus vendue

À l’instar de la Renault ZOE, la première génération de Nissan LEAF a régulièrement bénéficié de mises à jour concernant sa batterie ou ses équipements. Introduite en Europe en 2011, la compacte est d’abord été alimentée par une pile Lithium-Ion développant une capacité totale de 24 kWh avant d’adopter un accumulateur de 30 kWh.

Avec l’introduction à l’automne 2017 de la seconde mouture, la berline produite pour le Vieux Continent sur le site britannique de Sunderland (Nord-Est) a adopté un style en phase avec les dernières créations de la marque ainsi qu’une nouvelle chaîne de traction composée d’une batterie de 40 kWh et d’un bloc électrique plus puissant de 110 kW / 150 ch offrant une autonomie mixte WLTP de 270 km.

Attendues à l’été 2019, les premières livraisons de la version « e+ » dotée d’une pile Lithium-Ion de 62 kWh devraient conforter un peu plus sa place de numéro 1 européen des ventes de voitures électriques. En 2018, un total de 40 699 LEAF a été immatriculé sous nos latitudes, dont 12 303 pour la seule Norvège. En France, où le constructeur revendique 4 668 mises à la route sur la période, la compacte a représenté 15 % de ses ventes en octobre.

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Du neuf avec du vieux

Modèle à la carrière mondiale, le premier opus de la Nissan LEAF (2010-2017) arborait un style atypique tandis que la seconde génération bénéficie d’un design plus homogène, avec une calandre en V, un toit flottant et une poupe modernisée dotée d’un diffuseur au dessin aérodynamique.

Une mise à jour stylistique qui peine toutefois à cacher le réemploi de la plateforme de la première génération. En témoignent la position de conduite inchangée, l’intégration de la trappe de charge sur la face avant ou encore l’absence de réglage en hauteur du volant de direction. Le très perfectible système d’infodivertissement NissanConnectEV reste lui aussi quasi inchangé tout en devenant compatible avec Google Android Auto et Apple CarPlay.

Parmi les principaux changements : une caisse rigidifiée et mieux insonorisée, un nouvel écran tactile de 7 pouces sur la console centrale, une instrumentation « hybride » située derrière le volant, un système e-Pedal offrant la possibilité de piloter le véhicule avec la seule pédale d’accélérateur - à l’image de la BMW i3 - et le dispositif de conduite semi-autonome PROPilot que la LEAF a été la première à inaugurer au sein de la gamme Nissan.

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Équipements et habitabilité

Si l’empattement est identique à la première LEAF, la longueur progresse de 4 cm à 4,49 m. Un allongement qui profite d’abord au coffre qui affiche désormais un confortable volume de 435 l (+ 65 l) ou de 405 l avec le système audio Bose. Si la banquette arrière reste rabattable, elle n’offre toujours pas de plancher plat. Encore une caractéristique liée à l’emploi de l’ancienne plateforme.

De série sur toutes les finitions, l’e-Pedal permet de piloter le véhicule avec la seule pédale d’accélération jusqu'à l'arrêt complet du véhicule. Après un petit temps d’adaptation lié au puissant frein moteur lors du lâcher de pied (jusqu’à 0,2 g), le système inauguré en 2013 par la BMW i3 est particulièrement adapté aux environnements urbains.

Autre aide à la conduite : le dispositif de conduite assistée PROPilot qui, associé au régulateur de vitesse adaptatif et au maintien de la trajectoire, soulage le conducteur sur voies rapides et autoroutes. Enfin, associé aux 4 caméras insérées dans le logo avant, la malle arrière ainsi que les rétroviseurs extérieurs, le système PROPilot Park facilite les manœuvres de stationnement, à condition toutefois d’être patient.

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Au volant

Animée par un bloc de 110 kW / 150 ch pour un couple maximal de 320 Nm disponible quasi immédiatement, la compacte électrique exécute le 0 à 100 km/h en 7,9 secondes et atteint très rapidement la vitesse maximale de 144 km/h (limitée électroniquement).

Malgré une fiche technique qui la rapproche d’une petite GTi, les pneus à basse résistance au roulement, le freinage peu endurant et les prises d’appui en virage affectées par un poids élevé (1 520 kg), la LEAF n’a pas un tempérament de sportive.

Au quotidien, la concurrente directe de la Volkswagen e-Golf s’apprécie surtout en conduite coulée, mode ECO enclenché pour brider la puissance et en utilisant le mode B sur le sélecteur de vitesse lors des phases de décélération. Objectif : optimiser la consommation d’énergie et l’autonomie du véhicule respectivement fixées à 20,6 kWh/100 km et 270 km selon le cycle mixte WLTP proche des conditions réelles d’utilisation.

Batterie et recharge

Pionnier avec Mitsubishi et Tesla sur le marché des véhicules électriques à large diffusion, Nissan a investi dans la production de cellules pour batteries. En créant une coentreprise avec son compatriote NEC, le constructeur fabrique ses propres accumulateurs Lithium-Ion dans l’usine américaine de Smyrna (Tennessee). Une pile garantie 8 ans ou 160 000 km (premier des deux termes échus) et remplacée gratuitement lorsque la capacité de charge est inférieure à 9 barres sur 12.

En parallèle, la firme de Yokohama a déployé, sur fonds propres ou via des partenaires, plus de 5 000 bornes de recharge rapide au standard japonais CHAdeMO en Europe. Objectif : offrir à tous ses clients une recharge gratuite et illimitée via des stations installées sur les parkings Auchan, Ikea, Cora, les stations-services Avia et BP ou encore les principales aires d’autoroutes via le réseau IZIA (réseau payant), filiale d’EDF. En France, plus de 500 de ces stations sont opérationnelles.

Dotée de deux types de prises (2 et 4) situées sous la trappe avant, la LEAF accepte quatre niveaux de puissance qui offrent un temps de charge de :

• 21 heures sur une prise domestique standard (2,3 kW, 10 A)
• 14 heures sur une borne de recharge ou une Wallbox normale (3 kW, 16 A)
• 7 heures sur une borne de recharge ou une Wallbox semi-accélérée (7 kW, 32 A) grâce à son chargeur embarqué de 6,6 kW
• 40 à 60 minutes sur une station au standard CHAdeMO (50 kW, courant continu) pour une charge de 20 à 80 %

Nissan LEAF : comment recharger la berline électrique ? 

Pour quel usage ?

À son lancement fin 2017, la seconde génération de la berline était dotée d’un dispositif de limitation de la puissance lors de charges rapides répétées. Un bridage qui a conduit une partie des propriétaires européens à créer au printemps 2018 le hashtag Rapidgate sur le réseau social Twitter.

Afin d’apporter une réponse à ces clients qui réalisent plus d’une charge rapide par voyage - Nissan estime qu’ils sont moins de 2 % en France -, le constructeur a réalisé dans la foulée une mise à jour logicielle qui retarde le bridage de la puissance. Et pour les propriétaires dont les véhicules ont été produits entre le 8 décembre 2017 et le 9 mai 2018, le constructeur leur offre la possibilité de bénéficier gratuitement de cette mise à jour.

Désormais, Nissan et son réseau précisent aux acheteurs que la LEAF dotée d’une batterie de 40 kWh n’est pas compatible avec les longs trajets. Une faiblesse que la nouvelle version « e+ » équipée d’une pile de 62 kWh devrait en partie gommer grâce à son autonomie de 385 km (cycle mixte WLTP). L’ouverture du carnet de commandes est attendue pour le printemps 2019.

Nissan LEAF : la mise à jour batterie expliquée en 5 points  

Tarifs et finitions

Commercialisée en trois niveaux de finition à partir de 29 900 euros, la nouvelle LEAF bénéficie d’un bonus « écologique » de 6 000 euros, d’une éventuelle prime à la conversion de 2 500 euros (sous conditions) mais aussi du Pack Mobilité incluant notamment jusqu’à 4 semaines de location d’un véhicule thermique chez Hertz.

En option (1 000 euros), toutes les versions peuvent être équipées du PROPilot Park, la technologie de stationnement automatique, de la peinture métallisée (650 euros) ou de la peinture nacrée Blanc Lunaire (850 euros).

Principaux concurrents

À l’exception de la Volkswagen e-Golf qui a longtemps été numéro un des ventes en Norvège, la LEAF n’a pas de véritable concurrente sur le segment C des berlines compactes à motorisation électrique. Très attendue, l’Opel Ampera-e et son autonomie généreuse a vu sa diffusion être durablement affectée par le rachat par le groupe PSA Peugeot Citroën.

Sur le segment des C-SUV en revanche, le crossover compact Kia e-Niro décliné en deux capacités de batteries (39,2 et 64 kWh) pourrait en revanche constituer à l’avenir un redoutable concurrent, avec sa charge à haute puissance et son excellent rapport prix-prestations. Lancé en octobre 2018, le e-Niro est toutefois soumis à des contraintes de production qui limite sa diffusion en France à quelques milliers d’exemplaires par an.