Voiture électrique : 14 heures de prison pour une recharge
Publié le 06 décembre 2013 à 11h09 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Nissan LEAF : voici le véhicule électrique mis en cause dans l’arrestation d’un citoyen américain pour recharge illégale
Aux Etats-Unis, la police a arrêté un propriétaire de Nissan LEAF qui avait branché son véhicule électrique sur une prise de courant appartenant à un collège public. Une recharge « sauvage » non autorisée qui lui a valu de passer plus de 14 heures dans la prison du comté de DeKalb situé dans l’Etat de Géorgie. Un événement exceptionnel qui illustre les tensions naissantes entre conducteurs de voitures rechargeables et conducteurs de véhicules conventionnels.
14 heures de prison et 150 dollars de caution
Kaveh Kamooneh, ancien professeur d’université actuellement conseiller en investissement, accompagne chaque week-end son fils à son cours de tennis. Propriétaire d’une Nissan LEAF blanche, un modèle 100 % électrique vendu à plus de 85 000 unités dans le monde, M. Kamooneh recharge les batteries de son véhicule sur une prise électrique installée dans l’enceinte du collège de la ville de Chamblee où se trouve le cours de tennis. Un branchement réalisé sans autorisation et qui, selon lui, n’impacterait pas plus les finances de l’établissement qu’une recharge de téléphone portable. Le budget moyen pour une recharge de 2 heures est estimé à 5 cents …
Un cliché de Kaveh Kamooneh pris par le département du shériff du comté de DeKalb, dans l'Etat de Géorgie
La police n’a pas été sensible aux arguments de M. Kamooneh et a qualifié de vol le branchement illégal. Après des échanges houleux entre les deux parties, le propriétaire de la LEAF a été arrêté le 13 novembre dernier à son domicile, a passé plus de 14 heures en prison avant d’être libéré contre le versement de 150 dollars de caution. Cet événement exceptionnel dévoilé par le site ABC News fait écho aux relations parfois tendues entre propriétaires de véhicules électriques et propriétaires de véhicules thermiques. Deux semaines avant cette arrestation, un habitant de la ville de Chamblee s’était plaint auprès du département de police de la ville au sujet d’une recharge « sauvage » réalisée au sein du collège.
Voitures électriques VS voitures thermiques : des relations parfois difficiles
Un bonus écologique généreux – jusqu’à 6 300 euros pour un modèle électrique pur –, une fiscalité avantageuse – une exonération totale de la Taxe sur les Véhicules de Sociétés (TVS) sur les véhicules électriques –, des bornes de recharge financées par l’Etat et les collectivités – via le fonds ADEME doté d’une enveloppe budgétaire de 50 millions d’euros –, … Pour les conducteurs de véhicules à moteurs diesel ou essence, les raisons de « pester » contre les nouveaux modèles 100 % électriques sont nombreuses dans un climat de rigueur budgétaire.
Une Renault Twingo stationnée sur une aire de recharge E. Leclerc exclusivement destinée aux véhicules électriques
Et les tensions montent peu à peu : des bornes de recharge rapide qui ne disposent pas d’accès sécurisé sont régulièrement mises en défaut en Alsace – via le bouton d’arrêt d’urgence –, les véhicules thermiques se garent sur les places réservées aux électriques, proches de la sortie d’un parking d’ouvrage ou de l’entrée d’un hypermarché, … Sans compter les ventes réduites à la portion congrue – 1 % de parts de marché en 2013, soit tout de même un doublement sur un an –, des médias qui se sentent « trahis » par les très nombreux effets d’annonce et les promesses de ventes miraculeuses affichées notamment par l’Alliance Renault-Nissan – 1,6 million de véhicules en 2016 –, les places de stationnement en centre-ville grignotées par les services d’autopartage électrique Autolib’ à Paris, Bluely à Lyon, Bluecub à Bordeaux, …