Hydrogène : après la voiture, le vélo électrique (+ vidéo)

Installée au Pays basque, la société Pragma Industries travaille notamment au développement d’un vélo à assistance électrique dopé à l’hydrogène. Rechargeable en 3 minutes et offrant jusqu’à 100 km d’autonomie, le modèle Alter 2 n’est pour l’instant qu’un démonstrateur technologique. La commercialisation à destination du grand public n’est attendue que pour 2020.

Richesse de l’écosystème hydrogène-mobilité en France

Dans le secteur automobile, les projets de véhicules électriques équipés d’une pile combustible concernent tous les constructeurs. Mais seuls deux modèles de série sont actuellement commercialisés : le Hyundai Tucson FCEV et la Toyota Mirai. Si le premier est disponible à la vente dans l’Hexagone, la seconde n’est pour l’instant commercialisée sur le Vieux Continent qu’en Allemagne, au Danemark et au Royaume-Uni. Dépourvue de stations publiques de distribution d’hydrogène, la France dispose néanmoins d’un riche écosystème d’acteurs spécialisés dans l’hydrogène-mobilité parmi lesquels la PME iséroise Symbio FCell qui conçoit des piles à combustibles jouant le rôle de prolongateur d’autonomie. Installées sur les Renault Kangoo Z.E. électriques, elles offrent jusqu’à 300 km d’autonomie cumulée.

Pragma Alter 2 : une recharge en 3 minutes seulement

Au Pays basque, Pragma Industries ambitionne de faire entrer la pile à combustible dans sa phase d’industrialisation. Parmi ses inventions, la société basée près de Biarritz a créé la première machine capable de bobiner des piles à combustible, un procédé permettant de stocker jusqu’à 3 fois plus d’énergie qu’une batterie à technologie Lithium-Ion. Autre projet innovant sur lequel planche les équipes de Pierre Forté et Rémi Succola : le vélo à assistance électrique (VAE) dopé à l’hydrogène. Actuellement, les VAE disposent le plus souvent d’une autonomie de 70 km et d’une batterie Lithium-Ion dont le temps de charge est supérieur à 7 heures. Avec son démonstrateur technologique baptisé Alter 2, Pragma Industries promet une autonomie de 100 km environ et un temps de charge réduit à 3 minutes seulement.

Une commercialisation grand public attendue en 2020

Equipé d’une pile à combustible, le vélo électrique de la jeune société française produit de l’électricité sur le principe de l’électrolyse de l’eau. Au contact du dioxygène (O2) présent dans l’air extérieur, le dihydrogène (H2) produit de l’énergie qui alimente un petit moteur électrique. Seul bémol : la recharge en H2. Les concepteurs travaillent au développement de bornes de distribution spécifiques, de bonbonnes disponibles auprès des commerçants ou encore sur une poudre que l’utilisateur aura à mélanger avec de l’eau. Un procédé déjà utilisé par les Forces Spéciales françaises, le premier client de l’entreprise. Si le produit final est très séduisant, il reste néanmoins cher à fabriquer. Comptez 5 000 euros pour un Alter 2 contre 1 200 euros en moyenne pour un vélo électrique à batterie Lithium. Les deux entrepreneurs ambitionnent de mettre leurs produits sur le marché à l’horizon 2020. A l’échelle mondiale, le marché du vélo à assistance électrique représente environ 30 millions d’unités par an.