Véhicules électriques : en 2020, leurs ventes pourraient reculer de 43 %
Publié le 01 mai 2020 à 11h07 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Impacté par la crise du coronavirus et la baisse des prix du pétrole, le marché mondial de la voiture électrique devrait reculer de plus de 40 % en 2020
ÉTUDE - En 2020, les ventes de voitures électriques devraient être durement affectées par la pandémie de coronavirus et la chute des prix des carburants fossiles. Selon le groupe de consulting Wood Mackensie, la baisse des mises à la route pourrait être inférieure de 43 % à celles de 2019. Un coup dur pour les constructeurs engagés dans d’ambitieux programmes d’électrification et soumis à un durcissement des réglementations en matière d’émissions.
Mise sous cloche le 17 mars, la France a enregistré le même mois une chute brutale de 72,2 % de son marché automobile. En avril, le cabinet de conseil C-Ways révèle que, sur les 29 premiers jours, les immatriculations de véhicules neufs ont dévissé de 88 %. Seuls les véhicules électriques s’en sortent relativement mieux que les modèles diesel et essence, avec un taux de pénétration de 5,9 % mais avec un volume en recul de 61 % sur un an.
Livraisons et productions repoussées aux États-Unis
Un espoir qui, selon une récente étude publiée par le groupe de consulting Wood Mackensie, sera vraisemblablement douché par les conséquences économiques et sociales de la pandémie de coronavirus mais aussi par la chute des cours du pétrole, initiée en début d’année.
Selon la société britannique, les ventes mondiales de voitures électriques pourraient ainsi passer de 2,2 millions d’unités en 2019 à seulement 1,3 million cette année. Soit un recul de 43 % attribué à un « potentiel report des achats liés aux flottes d’entreprises en raison de la baisse du prix du pétrole et à une approche attentiste pour acheter de nouveaux modèles. »
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Outre-Atlantique, Ford a récemment décidé de repousser à novembre 2020 les livraisons de son SUV électrique Mustang Mach-E dont les premiers exemplaires sont destinés à l’Europe. Son compatriote General Motors, qui s’est engagé à commercialiser 1 million de véhicules électriques par an sur les 5 prochaines années, devrait lui aussi repousser ses objectifs. Quant à Tesla, son principal site de production situé à Fremont (Californie) est lui aussi à l’arrêt, retardant les livraisons de son Model Y.
Assouplissement des quotas en Chine, subventions en Europe
Dans l’ex-Empire du Milieu, premier marché de la planète pour la mobilité électrique devancé par l’Europe au premier trimestre dernier en raison de la pandémie de COVID-19, le ministère de l’Industrie a annoncé début avril son intention d’assouplir temporairement les quotas de production en faveur des modèles à batteries afin d’offrir une bouffée d’oxygène à ses constructeurs nationaux. Pour autant, le gouvernement s’est engagé à maintenir les subventions en leur faveur jusqu’à 2023.
Sur le Vieux Continent, l’Allemagne a programmé en ce début de mois un sommet avec la filière en présence de la Chancelière Angela Merkel, l’Espagne travaille à l’élargissement de son dispositif d’aides à destination des véhicules les moins émetteurs tandis qu’en France, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire tente de repousser à l’automne la prise de décision concernant une éventuelle nouvelle « prime à la casse ».
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En attendant, les industriels mettent déjà la main à la poche, à l’image de Peugeot qui offre 12 % sur sa citadine « zéro émission » e-208 ou encore Opel jusqu’à 5 500 euros sur son nouvel Grandland X à chaîne de traction hybride rechargeable. Et en Chine, l’américain Tesla vient de baisser de 9 % le tarif de sa familiale Model 3 - assemblée pour le marché local à Shanghai - afin de rester éligible aux subventions publiques.