Batterie : face à la déferlante asiatique, l’Europe investit enfin

Publié le 10 décembre 2019 à 07h04 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Au total, 7 États membres investiront 3,2 milliards d’euros sous la forme de subventions sur l’ensemble de la chaîne de valeurs des batteries

Au total, 7 États membres investiront 3,2 milliards d’euros sous la forme de subventions sur l’ensemble de la chaîne de valeurs des batteries

Hier lundi 9 décembre, la Commission européenne a donné son feu vert au classement en « projet important d’intérêt européen commun » de l’Airbus des batteries. Au total, 7 États membres subventionneront des projets industriels couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur des accumulateurs, de la R&D au recyclage final.


LG Chem en Pologne, SK Innovation et Samsung SDI en Hongrie, CATL en Allemagne : d’origine sud-coréenne ou chinoise, les leaders mondiaux du développement et de la fabrication de cellules pour batteries destinées aux véhicules électriques disposeront tous d’un site de production sur le Vieux Continent pour une capacité totale supérieure à 40 GWh.

Des acteurs qui ont tous investi les départements achats des principaux constructeurs mobilisés pour l’électrification de leurs gammes. À commencer par le groupe Volkswagen qui a multiplié les contrats pour sécuriser les approvisionnements de ses chaînes d’assemblage. Spécialisés dans le stockage d’énergie ou sur un segment de marché - à l’image des français Saft devenue filiale du pétrolier Total et Forsee Power -, les acteurs européens peinent à rivaliser à leurs concurrents asiatiques.

 

3,2 milliards de subventions, 5 milliards d’investissements privés

Pour tenter de renverser la tendance, la Commission européenne a approuvé hier lundi 9 décembre le classement en « projet important d’intérêt européen commun » (PIIEC) de ce qui a est communément appelé l’Airbus des batteries. Un feu vert qui porte sur le déblocage d’une enveloppe d’un montant total de 3,2 milliards d’euros que les sept États membres du projet pourront verser à des consortiums sous la forme de subventions directes.

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Une manne financière qui concernera l’ensemble de la chaîne de valeur des accumulateurs pour véhicules électriques et hybrides rechargeables, de la R&D à l’industrialisation, en passant par la fabrication et le recyclage final. En parallèle, les entreprises partenaires pourraient investir 5 milliards d’euros supplémentaires dans les différents consortiums, portant le financement à quelque 8 milliards d’euros.

 

L’Allemagne et la France : les plus généreux

Rassemblant l’Allemagne, la Belgique, la Finlande, la France, l’Italie, la Pologne et la Suède, PIIEC va permettre aux États de subventionner différents projets portés par des acteurs privés. La France investira ainsi 700 millions d’euros, dont une partie bénéficiera à la coentreprise ACC (Automotive Cells Company) créé par le groupe PSA et l’équipementier Saft. Et c’est le site d’Opel Kaiserslautern qui profitera de cet investissement, et non celui de PSA Sochaux comme cela avait été précédemment évoqué.

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Avec son 1,2 milliard d’euros, l’Allemagne est l’Etat le plus généreux, loin devant les 570 millions de l’Italie, des 240 millions de la Pologne, des 80 millions de la Belgique, des 50 millions de la Suède et des 30 millions de la Finlande. Outre-Rhin, c’est le consortium créé à l’initiative de BMW, BASF, Opel, Umicore et Varta qui sera le premier à être éligible aux subventions. Sur les 17 membres du projet, le groupe allemand Volkswagen ainsi que l'alliance entre le suédois Northvolt et l'équipementier ABB ne sont pas encore présents.

Airbus des batteries

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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