Pourquoi Toyota veut vendre sa technologie hybride aux autres constructeurs

Publié le 23 avril 2019 à 11h55 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Après avoir libéré 23 600 brevets portant sur les chaînes de traction hybride, hybride rechargeable et à hydrogène (pile à combustible), le groupe Toyota Lexus s’apprête à devenir un équipementier de niveau 2 dans la production et la commercialisation de ces systèmes à destination de constructeurs tiers. Une stratégie destinée à faire tourner à plein régime ses usines mondiales.

 

Annoncée début avril, l’ouverture de 26 300 brevets concernant les technologies installées dans ses véhicules électrifiés - à batteries ou à pile à combustible - rencontre déjà un vif succès.

Dans une récente déclaration faite à l’agence de presse Reuters, le responsable de l’activité véhicules électriques de Toyota Motor Corp a confié que plus de 50 entreprises se sont déjà manifestées.

 

Créer une nouvelle source de revenus

Gratuit, l’accès aux brevets pour les constructeurs et équipementiers s’accompagnera de frais d’assistance technique, même si le groupe de Nagoya reconnaît que les revenus tirés de cette activité seront dérisoires.

L’objectif n’est pas seulement d’accélérer la transition vers un monde automobile plus électrifié et moins émetteur en CO2, mais surtout de faire passer le groupe aux trois ellipses du statut de constructeur à celui d’équipementier de niveau 2.

En proposant de fournir aux constructeurs tiers des pièces déjà employées dans les véhicules hybrides Toyota, la firme japonaise voit un moyen de réduire de moitié les dépenses en capital consacrées aux nouvelles usines destinées à la construction de composants de voitures électriques pour les futurs modèles. Une stratégie officialisée le mois dernier avec la coopération signée avec Suzuki sur le Vieux Continent.

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Répondre aux nouvelles normes environnementales

« Nous prévoyons qu'il y aura probablement très peu de constructeurs automobiles qui utiliseront nos brevets pour développer leurs propres hybrides, alors en utilisant notre système et nos composants, et en offrant notre soutien, nous pouvons travailler ensemble au développement de ces voitures », a déclaré Shigeki Terashi, membre du conseil d'administration et vice-président président de Toyota Motor Corp lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 11 avril dernier.

Le groupe tente désormais de tirer parti de son avance dans le développement des véhicules hybrides, tout en laissant le soin à ses concurrents tels que Volkswagen et Tesla de défricher le marché de l’électrique.

Depuis le lancement de la Prius en 1997, Toyota a vendu plus de 13 millions d’hybrides dans le monde. Une technologie qui, en Europe, lui permettra de répondre sans difficulté aux nouvelles normes sur les émissions de CO2 qui entreront en vigueur en 2020-2021.

Mathieu PARAIN

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.

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