PSA Hybrid Air : comment ça marche ? (+ vidéo)

Dans la bataille engagée contre les consommations et émissions excessives, le groupe PSA Peugeot Citroën a choisi de développer une technologie alternative appelée Hybrid Air. Combinant un moteur thermique essence à un dispositif à air comprimé, le système est déjà opérationnel. En témoigne notre essai du prototype Peugeot 2008 Hybrid Hybrid Air réalisé l’été dernier. Explications sur son fonctionnement.

Hybrid Air : la 5^e voie pour réduire consommations et émissions

Au 1^er janvier 2021 en Europe, l’ensemble d’une gamme constructeur ne devra pas émettre plus de 95 grammes de CO2/km en moyenne. Avec leurs véhicules lourds et puissants, les industriels premiums sont les premiers concernés. Le groupe Volkswagen va ainsi progressivement installer des motorisations hybrides rechargeables sur ses modèles Audi, Bugatti, Lamborghini, Porsche et VW. Même la filiale tchèque Skoda est concernée par ce bouleversement. Initiateur de la technologie HYbrid4 combinant un moteur diesel HDi installé sur le train avant à un moteur électrique installé sur le train arrière (transmission intégrale non permanente), le groupe PSA Peugeot Citroën tente d’introduire sur le marché une technologie alternative, celle de l’Hybrid Air. Considérée comme la 5^e voie vers l’objectif de réduction des consommations et des émissions – aux côtés de l’amélioration des moteurs thermiques, de l’hybride « conventionnel », de l’hybride rechargeable et du 100 % électrique –, l’Hybrid Air a déjà été installée sur 3 prototypes.

Peugeot 2008 Hybrid Air : une consommation réelle de 3l/100 km

En juillet dernier, nous avions pu prendre le volant de l’un des démonstrateurs basés sur le crossover Peugeot 2008 (lire notre essai détaillé). L’essai en centre-ville de Paris d’une durée de 25 minutes a été très convainquant : la technologie Hybrid Air est belle et bien opérationnelle. Si Peugeot et Citroën ont présenté chacun une 208 et une C4 Cactus équipées de cette technologie au dernier Mondial de l’Automobile, aucune date de commercialisation n’a été officialisée à ce jour. Le groupe français joue la prudence sur ce dossier et ne souhaite pas industrialiser seul sa technologie qui, selon lui, coûte deux fois moins cher à intégrer qu’un groupe hybride essence-électrique de Toyota. Concernant son fonctionnement, le système Hybrid Air est constitué de 4 éléments principaux :

• une pompe hydraulique à cylindrée variable

• un moteur hydraulique

• un stockeur d’énergie (une bonbonne stockant de l’azote sous pression)

• un stockeur basse pression (un vase d’expansion contenant de l’huile)

De l’air comprimé restitué à chaque accélération

Sur le Peugeot 2008 Hybrid Air testé, la chaîne de traction est composée d’un moteur essence 3 cylindres 1,2 VTI développant 82 ch et du dispositif Hybrid Air. La puissance cumulée atteint 102 ch, soit celle d’une Toyota Yaris HSD dotée d’une double motorisation hybride essence-électrique (100 ch). A chaque décélération ou freinage, le dispositif Hybrid Air comprime l’azote dans le stockeur d’énergie. Cette énergie matérialisée par la pression contenue dans la bonbonne est ensuite restituée à la pompe hydraulique lors des phases d’accélération ou lors des reprises. A l’instar d’un modèle hybride « conventionnel » où les deux moteurs – thermique et électrique – peuvent fonctionner de concert ou de façon autonome, les blocs essence et hydraulique se complètent parfaitement. Mieux, le passage du mode Air au mode Hybrid se fait en douceur. Seul vrai bémol de cette technologie : l’autonomie en mode Air n’est que de quelques centaines de mètres, contre 2-3 km sur un modèle Toyota hybride essence-électrique (jusqu’à la vitesse de 50 km/h). Développée en partenariat avec l’équipementier R. Bosch, cette innovation ne devrait être commercialisée qu’à l’horizon 2016-2017. A condition d’avoir trouvé un partenaire …