Avec la LEAF, Nissan veut fournir de l’électricité gratuite à ses clients
Publié le 24 octobre 2018 à 11h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes
En Allemagne, la Nissan LEAF devient le premier véhicule électrique à bénéficier d’un agrément pour se connecter au réseau électrique et y injecter de l’énergie stockée dans sa batterie
Outre-Rhin, la Nissan LEAF devient le premier véhicule électrique à bénéficier d’un agrément pour se connecter au réseau électrique et y injecter de l’énergie stockée dans sa batterie. Un dispositif baptisé « Vehicle-to-Grid » qui permet à la fois de favoriser le développement des énergies renouvelables mais aussi de limiter les coûts de renforcement du réseau liés à l’accroissement du parc de voitures électriques.
En Europe, les projets destinés à expérimenter en conditions réelles la technologie « Vehicle-to-Grid » (V2G) se multiplient, sous l’impulsion d’une poignée de constructeurs et d’énergéticiens parmi lesquels Nissan et e.ON.
Les deux acteurs se sont d’ailleurs associés au Danemark pour fournir à des propriétaires de Nissan LEAF triés sur le volet une Wallbox résidentielle permettant d’assurer une charge bidirectionnelle, c’est-à-dire faire le plein d’énergie de la batterie de sa voiture mais également mettre à disposition cette énergie stockée pour la réinjecter dans le réseau lors des pics de consommation. Tout en étant rémunérés.
Favoriser la transition énergétique
Depuis, le Royaume-Uni a annoncé que la technologie V2G allait jouer un rôle important dans la transition énergétique du pays. En stockant dans les accumulateurs des véhicules électriques de l’électricité produite à partir de sources renouvelables intermittentes - solaire et éolien - avant de la réinjecter dans le réseau lors des fortes demandes, la voiture électrique doit participer à cette transition.
Véhicule électrique : le Royaume-Uni veut en faire une source d'énergie
Le gouvernement britannique vient d’ailleurs d’accorder un financement de 30 millions de livres sterling à un ensemble de projets qui visent à développer la technologie V2G dans le pays. Et Nissan compte installer 1 000 bornes de recharge bidirectionnelles qui pourront réinjecter de l’énergie dans le réseau avec l’ambition de réduire l’impact du parc croissant de véhicules électriques sur le réseau, en limitant les coûts de renforcement de l’infrastructure existante.
Rémunérer les propriétaires de modèles électriques
En Allemagne, le constructeur nippon s’est associé au spécialiste du stockage The Mobility House - le groupe Daimler y est récemment devenu un actionnaire référent - et au gestionnaire de réseau Amprion afin que sa compacte électrique LEAF obtienne l’agrément pour se connecter au réseau. Une primeur qui fait l’objet d’une première installation chez le fournisseur d’électricité Enervie à Hagen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) qui souhaite commercialiser la solution de charge bidirectionnelle auprès de ses clients professionnels dès l’an prochain.
Automobile et énergie : une convergence entre deux secteurs dopée par l’électrique
Pour Nissan qui a déjà écoulé plus de 370 000 véhicules électriques dans le monde, l’objectif est « d'être reconnu comme le partenaire automobile incontournable des services énergétiques, avec l'ambition ultime de fournir de l'électricité gratuite à nos clients. » Une ambition qui se traduit déjà au travers des premières expérimentations par la rémunération des particuliers et professionnels qui mettent à disposition du réseau la batterie de leurs véhicules.