Londres : une ambulance électrique à prolongateur hydrogène

Publié le 17 février 2021 à 11h08 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Avec sa batterie de 92 kWh, sa pile à combustible et son réservoir d’hydrogène de 8 kg, l’ambulance développée par Ulemco offre une autonomie réelle de 320 km

Avec sa batterie de 92 kWh, sa pile à combustible et son réservoir d’hydrogène de 8 kg, l’ambulance développée par Ulemco offre une autonomie réelle de 320 km

La première ambulance électrique dotée d’une pile à combustible (hydrogène) qui joue le rôle d’un prolongateur d’autonomie sera livrée au NHS londonien l’automne prochain. Quotidiennement, le véhicule d’urgence pourra parcourir 320 km en conditions réelles d’exploitation.


Début 2017, le français Symbio FCell - rebaptisé Symbio un an plus tard - présentait à Tokyo une version transformée de l’utilitaire électrique Nissan e-NV200. En greffant une pile à combustible et deux réservoirs d’hydrogène sous pression (3,8 kg) sur la chaîne de traction existante du ludospace 7 places, la PME iséroise assurait pouvoir faire passer son autonomie de 120 km avec la batterie de 24 kWh à plus de 400 km.

 

Batterie de 92 kWh et 8 kg d’hydrogène

Une architecture où la pile à combustible joue le rôle d’un prolongateur d’autonomie lorsque les batteries Lithium-Ion du véhicule électrique sont vides qui renaîtra à l’automne 2021 avec la livraison de l’ambulance ZERRO (Zero Emission Rapid Response Operations) aux services publics de soins NHS de la capitale britannique. Transformé par la société Ulemco basée à Liverpool, le véhicule embarque une batterie d’une capacité de 92 kWh fournie par Promech Techno, une pile à combustible de 30 kW d’origine Ballard ainsi qu’un réservoir de 8 kg d’hydrogène installé sur le toit.

Engagé dans un ambitieux programme d’électrification de ses flottes de véhicules d’intervention, la ville de Londres testera en conditions réelles le ZERRO à compter du troisième trimestre 2021. Pour son concepteur, « compte-tenu des besoins énergétiques liés à la rotation des ambulances du NHS, il semble évident que l'hydrogène est indispensable pour fournir à la fois l'autonomie et la disponibilité des véhicules dans le cadre des interventions d'urgence. »

Nissan e-NV200 : 500 km d’autonomie grâce à l’hydrogène 

L’avis de la rédaction

L’idée d’implanter d’un prolongateur d’autonomie sur un véhicule électrique n’est pas nouvelle. General Motors via ses marques Chevrolet et Opel ont en effet installé un 4 cylindres essence sur leurs Volt et Ampera électriques équipées d’une pile Lithium-Ion d’une capacité de 16 kWh. En 2012, BMW reprend l’idée en proposant en option sur sa citadine i3 l’ajout d’un bicylindre essence associé à un petit réservoir d’une contenance de 9 litres.

Trop émetteur sur les modèles 100 % électriques, le prolongateur thermique est abandonné par les constructeurs au profit de batteries de plus grande capacité dont le prix du kWh a baissé de 90 % en 10 ans. Sur les utilitaires et les poids-lourds, il refait pourtant surface avec l’électrification grandissante du secteur et les contraintes liées aux normes d’émissions de CO2 mais aussi aux restrictions de circulation dans les centres-villes. Mais cette fois-ci, le générateur essence est remplacé par une pile à combustible alimenté par un réservoir d’hydrogène dont le principal avantage est de pouvoir être rempli en quelques minutes sur une station grand public.

Mathieu PARAIN

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.

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