Voiture électrique à hydrogène : la France en marge de l’Europe
Publié le 25 octobre 2014 à 09h45 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Le SUV Hyundai ix35 à hydrogène vient d’être commercialisé au Royaume-Uni. En France, peu de chance de le voir arriver à moyen terme dans les concessions
Malgré un écosystème bouillonnant, la France reste en marge de la mobilité électrique dopée à l’hydrogène. Aucun modèle disponible dans les concessions, aucune aide à l’achat, aucun réseau public de distribution d’hydrogène, … Alternative crédible aux véhicules thermiques essence et diesel, le véhicule électrique doté d’une pile à combustible peine à s’imposer dans l’Hexagone.
Jusqu’à 500 km d’autonomie via un plein de 5 minutes
L’histoire se répète : au dernier Mondial de l’Automobile de Paris, Toyota annonçait que son premier véhicule à hydrogène allait être commercialisé sur le Vieux Continent à l’été 2015. Trois pays sont concernés par le lancement européen : l’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni (découvrez notre présentation en direct du Mondial). Il y a quelques jours, Hyundai révélait que son SUV ix35 Fuel Cell équipé d’une pile à combustible allait être vendu au Royaume-Uni, quelques mois après son apparition dans les concessions du sud-coréen dans l’agglomération de Los Angeles. En Californie, le premier véhicule à hydrogène de série au monde est disponible via une location longue durée (LLD) dont le loyer n’est que de 365 euros (lire notre article à ce sujet). Tandis que les projets et incitatifs se multiplient partout en Europe – stations publiques de distribution d’hydrogène, aides à l’achat, expérimentations, … –, la France reste presque en marge de cette tendance forte. Sous nos latitudes, seuls les modèles hybrides, hybrides rechargeables et 100 % électriques sont véritablement considérés par les pouvoirs publics (bonus « écologique » généreux, fiscalité avantageuse pour les sociétés, …). Pourtant, le pays dispose de l’un des écosystèmes les plus riches en Europe, un écosystème constitué d’industriels (dont Air Liquide), de PME (SymbioFCell, McPhy Energy) et de laboratoires de recherche publique (FC Lab Franche-Comté).
>>>> découvrez notre Essai détaillé du SUV Hyundai ix35 Fuel Cell entre Lyon et Grenoble
Bémols actuels : le prix et le procédé de production de l’hydrogène
Qu’est-ce qu’une voiture à hydrogène ? Il s’agit en réalité d’un véhicule électrique auquel on a greffé une pile à combustible. En mélangeant l’oxygène (O2) présent dans l’air extérieur avec le dihydrogène (H2) contenu sous sa forme gazeuse dans deux réservoirs installés dans le plancher du coffre arrière, la pile à combustible produit de l’électricité qui est stockée dans la batterie du véhicule. L’énergie stockée alimente le moteur électrique qui tracte le véhicule, la pile ne jouant que le rôle de « prolongateur d’autonomie ». Principaux avantages : une autonomie réelle de près de 500 km – contre 150 km sur un modèle électrique standard – et un plein réalisé en moins de 5 minutes – contre 30 minutes sur une station de charge électrique rapide. Parmi les inconvénients : un dihydrogène majoritairement issu du vaporéformage très émetteur en CO2 (100g de CO2/km) et un coût de production du véhicule très élevé. Pour son modèle FCV, Toyota évoque un prix de vente supérieur à 45 000 euros. Pour promouvoir la mobilité hydrogène en France, la filière multiplie les annonces : publication d’un rapport destiné à démontrer sa pertinence dans la réduction de l’empreinte carbone des transports (découvrez l’étude complète), conférence « L’hydrogène, vecteur de la transition énergétique » le 7 novembre prochain, … Si le chemin est encore long jusqu’au déploiement à grande échelle de cette technologie, les expérimentations en régions Rhône-Alpes – 50 Renault Kangoo à pile à combustible déployés entre Lyon et Grenoble – et Franche-Comté où 10 quadricycles à hydrogène so,nt testés par le groupe La Poste représentent autant de possibilités pour la filière de démontrer la pertinence de mobilité électrique dopée au H2.