Groupe PSA : du Dieselgate à l’Electricgate, son choix est fait
Publié le 29 novembre 2017 à 11h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Face au durcissement des normes antipollution et aux restrictions de circulation, le groupe PSA programme sa sortie des motorisations diesel
Hostile à une électrification massive de ses gammes, le patron du groupe français admet que le diesel a désormais perdu la bataille politique. Restrictions de circulation, durcissement des normes antipollution : les véhicules carburant au gasoil sont sévèrement concurrencés par l’essence et, à moyen terme, par l’hybride rechargeable. Un constat qui conduit le groupe PSA à programmer sa sortie du diesel dans les 8 ans.
Après avoir jeté l’opprobre sur l’électrique
« Je ne voudrais pas que dans 30 ans on ait découvert les uns et les autres quelque chose qui n’est pas aussi beau que ça en a l’air sur le recyclage des batteries, l’utilisation des matières rares de la planète, sur les émissions électromagnétiques de la batterie en situation de recharge ». Alarmants, les propos concernant de futurs scandales liés aux véhicules électriques ont été tenus par Carlos Tavares en septembre dernier, lors du salon du Francfort. Défendant à cor et à cri son savoir-faire dans le domaine des motorisations diesels, le patron du groupe PSA Peugeot Citroën évoquait même un possible Electricgate, en référence au Dieselgate qui tourmente encore une majeure partie des constructeurs européens quant à la véracité des émissions polluantes de leurs modèles diesels.
0 % de voitures diesels avant 2025
Quelques semaines seulement après ces allégations, M. Tavares a semble-t-il revu sa position en confiant en interne que « le diesel a gagné la bataille technique mais perdu la bataille politique ». Un aveu qui se traduit par un scénario noir envisagé par Yann Vincent, le directeur industriel de PSA, et rapporté par le site Challenges. Un scénario qui table sur « 0 % de voitures diesel dans les pays matures quelque part entre 2020 et 2025 » et qui, de fait, déclenche la sortie programmée de cette technologie dans les 8 prochaines années. Une décision prise alors que la part des motorisations diesels ne cessent ne reculer dans les ventes de véhicules particuliers, essentiellement sur les segments B (citadines) et C (berlines compactes).
Alternatives essence, électrique et hybride rechargeable
Comme le rapporte Challenges, les véhicules neufs animés par des motorisations alimentées au gasoil n’ont représenté que 50 % des ventes du groupe Peugeot Citroën sur les 10 premiers mois de l’année en Europe. Trois ans plus tôt, cette part s’établissait à 63 %. Un désamour qui s’explique par le durcissement des normes antipollution – qui renchérit les coûts de dépollution –, les restrictions de circulation croissantes – dont la vignette CRIT’Air en France –, la hausse programmée de la fiscalité du gasoil mais aussi par l’attrait des nouvelles générations de moteurs essence. Dans le domaine des véhicules à très faibles émissions, PSA entamera l’électrification d’au moins 10 modèles parmi lesquels le crossover DS3 Crossback, la citadine Peugeot 208 ou encore les SUV Citroën DS7 et Peugeot 3008.