Gogoro : après l’Asie, le Tesla des scooters débarque en Europe

Souvent comparé au Tesla du scooter, le constructeur taïwanais Gogoro met un pied en Europe par l’intermédiaire du service COUP lancé à Berlin. Un service de location de scooters électriques en libre-service équivalent devrait également voir le jour à Amsterdam avant la fin de l’été. Ambition de la société : révolutionner le transport urbain, rien de moins !

Electrique et connecté

Dévoilé lors de l’édition 2015 du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, la grand-messe annuelle de l’électronique grand public, le scooter électrique Gogoro avait fait sensation. Avec son design tout en courbe, ses deux batteries amovibles qui peuvent être échangées sur une station dédiée, son éclairage à LED intégral, son instrumentation digitale ou encore la possibilité de consulter l’état de charge des batteries via son smartphone ou sa montre connectée, le Gogoro faisait entrer le scooter dans l’ère de la mobilité intelligente.

Née en 2011 à Taïwan sous l’impulsion de Horace Luke et Matt Taylor, deux anciens cadres passés par l’éditeur Microsoft et le fabricant de mobiles HTC, la compagnie a réalisé trois tours de table auprès d’investisseurs privés et de fonds pour un montant total de 180 millions de dollars. Des levées qui ont été réalisées sur la vision développée par les deux dirigeants : révolutionner le transport urbain. Comment ? En introduisant et partageant des milliers de scooters « 0 émission » dans les centres-villes des grandes agglomérations de la planète.

Premiers pas européens

Après les premiers effets d’annonce de début 2015, Gogoro a débuté la commercialisation de son deux-roues électrique à Taïwan, pays qui connait la plus forte densité de scooters au monde. Depuis le printemps 2015, plus de 10 000 unités y ont été écoulées et le constructeur revendique le déploiement de 225 GoStations, ces stations d’échange de batteries qui permettent en quelques secondes de remplacer les deux batteries amovibles du Gogoro et ainsi recouvrer les 80 km d’autonomie moyenne. Dans la capitale Taipei, un utilisateur peut trouver une telle station à moins d’1,3 km autour de sa position.

Berlin : 200 scooters électriques Gogoro en libre-service (+ vidéo)

Vendu 4 100 puis 3 000 dollars (soit 2 700 euros), le deux-roues vient de s’inviter au lancement du nouveau service COUP de Berlin. En partenariat avec R. Bosch, le plus grand équipementier automobile de la planète, le taïwanais a mis un pied en Europe via un service de location de scooters en libre-service. A l’instar du dispositif Cityscoot inauguré il y a quelques semaines à Paris, COUP disposera dans les toutes prochaines semaines de 200 Gogoro répartis sur 4 quartiers de la capitale allemande. Mais ne cherchez pas de GoStations : au démarrage du projet, les batteries seront remplacées manuellement par le personnel de l’opérateur.

Un « game changer » ?

Pas de stations d’échange de batteries donc mais une formidable vitrine pour la jeune société qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin sur le Vieux Continent. Horace Luke, le co-fondateur et Président a révélé que la ville d’Amsterdam allait elle aussi accueillir d’ici la fin de l’été ses scooters connectés. Et, contrairement à Berlin, la capitale des Pays-Bas bénéficiera de stations d’échange de batteries dont le modèle économique reposera sur un abonnement mensuel. De quoi se libérer de la contrainte de la charge et profiter librement des 80 km d’autonomie délivrée par le véhicule.

Paris : 1000 scooters électriques en libre-service dès l’été 2016

A Berlin, le service COUP est facturé 3 euros la demi-heure ou 20 euros la journée. Un tarif compétitif qui a pour objectif d’inciter les habitants à troquer leurs deux-roues ou leurs voitures personnels contre une location au coup par coup incluant l’énergie et l’assurance. En prime, les scooters peuvent être abandonnés sur n’importe quelle place de stationnement dédiée aux deux-roues motorisés. Géolocalisables et déblocables via l’application mobile de l’opérateur, les Gogoro viennent concurrencer les nombreuses sociétés européennes qui ont investi le marché des scooters électriques partagés, et notamment Cityscoot qui n’a pas manqué d’afficher ses ambitions internationales.

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