ESSAI - Mercedes E 300e : l’hybride essence de retour

PHOTOS - La remplaçante de la grande berline E 350e est chargée par Mercedes de mener le combat de l’hybridation rechargeable sur les marchés rétifs au diesel. Une solution idoine, pour ne pas dire idéale y compris dans les centres-villes de l’Hexagone, en plus d’apporter un excellent niveau de prestations dynamiques. Passage en revue.

Hybride essence et hybride diesel : même combat ?

Le nouveau groupe hybride rechargeable essence est basé sur le récent 4 cylindres 2.0 l (211 ch) aidé par un moteur électrique de 122 ch logé dans la boîte auto, une solution technique commune au diesel hybride essayé récemment ici-même sur la Classe C. Cette hybridation diesel est aussi proposée sur la grande Classe E mais elle devient beaucoup plus intéressante si l’on considère l’abaissement des consommations et des émissions de CO2 pour l’hybridation essence.

En effet, si la consommation moyenne du 2.0 l turbodiesel « non hybridé » de 194 ch demeure relativement acceptable aujourd’hui pour la Classe E 200d (5,0 à 6,0 l/100 km et 118 g de CO2, à partir de 50 950 euros), sa version essence directement comparable passe à 8,0 l ou 9,0 l/100 km et 149 g en E 200 de 184 ch (à partir de 49 100 euros). L’intérêt d’une hybridation rechargeable sur cette base essence est donc flagrant.

Outre son architecture commune à l’hybridation diesel - moteur 4 cylindres 2.0 l positionné en long et boîte auto dans le prolongement avec le moteur électrique - c’est aussi la même batterie lithium-nickel-manganèse-cobalt de 13,5 kWh/37 Ah que l’on retrouve malheureusement placée derrière la banquette arrière, entre les deux passages de roues et condamnant une partie du coffre : 170 l en moins, ce n’est pas rien pour parvenir à 370 l seulement.

ESSAI VIDEO - Mercedes C 300de : une hybridation diesel inattendue 

Agrément de conduite et autonomie

Les 211 ch du moteur essence ainsi que son couple confortable de 350 Nm dès 1 200 tr/mn et jusqu’à 4 000 tr/mn (400 Nm de 1 600 à 2 800 tr/mn pour le diesel) lui confèrent d’emblée un avantage inédit par rapport au gazole avec une disponibilité plus large de sa capacité de traction et une souplesse bien plus importante. Inusité dans la production actuelle, cette plus large plage d’utilisation est complétée bien entendu par l’apport du moteur électrique qui pousse le couple à 700 Nm en cumulé, la même valeur que la version hybride diesel alors que les accélérations sont un poil plus vives de 0,2 secondes.

Et ce n’est pas tout puisque la consommation mixte officielle est de 2,0 l/100 km, peu éloignée du 1,6 l/100 km de la E 300de, tout comme les émissions de CO2 : 45 g ici, 44 g en diesel. Lors de nos essais en terres allemandes, nous avons relevé pour notre part 2,5 l/100 km d’essence, c’est très bien. Ajoutez-y une consommation moyenne électrique de 14,5 kWh contre 18,7 kWh pour l’hybride diesel et vous aurez compris pourquoi nous insistons tant sur la validité et la pérennité de cette Classe E hybride rechargeable essence !

Ces derniers chiffres, probablement un peu optimistes sont à confronter à nos propres mesures qui pointaient à 19 kWh/100 km pour une autonomie électrique de 40 km contre 50 km officiellement. Une explication : nous n’avons pas chercher particulièrement l’économie au volant, notre pied droit se comportant naturellement comme un conducteur allemand sur autoroute...

L’ABC : l’Avis de BreezCar

Au bilan, nous avons été réellement séduits par cet attelage hybride essence rechargeable, une solution qui s’avère bien plus économique à l’usage que le diesel, les bienfaits de l’essence se faisant sentir dès les premiers tours de roues : silence de fonctionnement impressionnant, transition totalement transparente entre les modes thermique et/ou électrique, sobriété avérée et ... coût d’achat et de fonctionnement inférieurs.

Est-ce la panacée pour autant ? Rien n’est moins sûr car la concurrence fourbit ses armes sur le segment des grandes berlines avec des solutions essence bien plus adéquates, surtout grâce à l’intégration du pack de batteries sous le plancher arrière et non en travers du coffre comme on l’a vu sur cette E 300e.

Précisons que le chargeur embarqué passe de 3,6 kW à 7,4 kW, divisant par deux les temps de charge (1h30), ou 5h sur une prise standard. Cette troisième génération d’hybride essence (déjà !) depuis 2016 fait donc un net progrès par rapport à la E 350e précédente pour ses prestations mais c’est l’écrin qui l’accueille qui n’a pas été conçu pour cette hybridation. Pourtant, cette Classe E n’a que deux ans d’âge. Le SUV EQC est pourtant passé par là depuis !

Caractéristiques techniques  

Galerie de photos

Les plus

Les moins