ESSAI – Kia Optima PHEV : la rallonge électrique a du bon (+ photos)

Le passage à l'hybride rechargeable donne tout son sens à cette Kia Optima PHEV qui cumule les avantages fiscaux, et pas seulement liés à sa motorisation « propre ». En effet, son prix demeure très compétitif et sa fabrication spécifique en Corée y apporte un sérieux et des équipements de sécurité et de confort de très haut niveau. Dommage qu'il faille encore attendre un an pour rouler au volant de la version break, bien plus pratique et recherchée en Europe. Essai sous le ciel d'été de la Bavière par Jean-Christophe Lefèvre.

Une autre architecture

La grande berline du coréen n'était proposée jusque-là qu'en motorisation hybride non rechargeable avec un CO2 à 119 g, bien positionnée mais insuffisant pour vraiment séduire les entreprises. En passant à l'hybride rechargeable avec une autre architecture, cette Optima descend à 37 g et a droit à l'exonération à vie de taxe sur les véhicules de société (TVS) ainsi qu'au bonus « écologique » de 1 000 euros. On aurait pu s'attendre à ce que Kia réutilise l'excellente chaîne de traction de la récente Niro (lire notre essai) que l'on retrouve aussi sur la Hyundai IONIQ, mais la plateforme de cette grande berline à coffre (4,85 m de longueur) n'a pas été conçue à l'origine pour une hybridation plug in. Et ses dimensions ainsi que son poids élevé à vide – près de 1,8 tonne – nécessitent d'offrir plus de souffle à cette familiale qui est en réalité surtout appréciée dans les entreprises (70 % des ventes en France) pour son image de berline statutaire ... mais pas dépensière pour un sous (prix de 45 990 euros).

 

Une bonne cavalerie bien propre

C'est donc une chaîne cinématique assez puissante que l'on découvre sous le capot avant avec le 4 cylindres 2.0 GDi de 155 ch essence qui est secondé par un moteur électrique de 67 ch, le tout développant pas moins de 205 ch. Assez efficace pour emmener cette grande routière à 192 km/h de vitesse maxi pour un 0 à 100 km/h en 9,4 sec. Si elle se maintient donc aisément aux vitesses légales sur autoroute française avec une consommation moyenne de 7,0 l/100 km, elle devient nettement plus sobre et séduisante sur les parcours suburbains et nationales à 5,5 l de supercarburant.

La batterie lithium-ion polymère (9,2 kWh) rechargée en 3h45 sur une prise domestique ou en 2h30 sur une borne de recharge (3 kW), vous pourrez parcourir une bonne quarantaine de kilomètres en 100 % électrique (54 km officiellement), c'est bien, tout comme la vitesse maxi autorisée sur ce mode de 120 km/h. Le tout dans un silence royal, même en mode hybride avec le moteur essence à haut régime. Notez aussi que la boîte automatique, classique et non à double embrayage comme sur la Niro et la IONIQ, est un modèle de douceur et de sérénité.

 

Pas de modularité de l'habitacle

A l'intérieur, il a donc fallu loger la batterie derrière la banquette arrière, ce qui empêche toute modularité et ampute la capacité du coffre, réduit à 307 l contre 505 l pour les versions thermiques. On comprend mieux pourquoi la version break de cette Optima Hybride rechargeable ne sera commercialisée que dans un an, le temps de faire passer la batterie dans le plancher.

Pour l'heure, on appréciera une qualité de fabrication et de finition des équipements de très bon niveau mais qui ne respire pas vraiment la joie. Les Coréens ont pour obsession de faire aussi bien que le premium allemand, Volkswagen en tête, quitte à copier la sobriété, pour ne pas dire la tristesse du style intérieur et des couleurs utilisées. Mais soyons juste, « on en a pour son argent » tant pour la dotation de série que pour la qualité de la sellerie et de ses habillages tendus de cuir. Le tout "made in Korea", soit aussi bien que chez les japonais de Toyota.

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Sur la route, le confort qui émane de ce cocon douillet perd un peu de sa superbe en raison de suspensions bien trop raffermies pour faire plaisir, a priori, aux clients européens. Il est sûr que des voitures amorties mollement et prenant beaucoup de roulis au moindre virage ne sont pas la tasse de thé de ce côté-ce de l'Atlantique. En revanche, à vouloir supprimer tout mouvement de caisse au profit de la tenue de route et de l'agrément de conduite, les ingénieurs coréens ont surtout réussi à nous faire ressentir tous les défauts du bitume. Mais soyons juste, sur l'autoroute toute récente et à vitesse élevée entre Munich et Ulm où avaient lieu les essais presse, cette Optima est très sûre à conduire et demeure confortable. A condition tout de même que Kia revoit la régulation de sa climatisation qui envoie par moment un fort flux d'air conditionné bien trop froid pour maintenir une température tempérée. A vouloir trop bien faire ...

Au bilan, cette nouvelle Kia Optima hybride rechargeable se révèle très homogène et séduisante, surtout par rapport à son prix pour le segment. Et le Coréen d'ajouter sa garantie 7 ans/150 000 km, seule offre du segment.

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