Mercedes GLC 350e : essai mi-figue, mi-raisin, c'est de saison

EXCLUSIF – Mercedes était parti sur le mauvais pied avec son ancienne génération de SUV, ce GLK trop proche esthétiquement d'un gros 4x4 pur et dur. Pour marquer la rupture stylistique avec ce passé aux résultats commerciaux assez mauvais, le GLC qui lui succède adopte un design bien plus fluide, même s'il est assez massif car plus long de 13 cm à 4,66 m et se dote enfin, un an après les versions thermiques, d'une motorisation hybride rechargeable. Un essai mi-figue, mi-raisin par Jean-Christophe Lefèvre.

De nombreux modes hybrides

L'architecture technique retenue est assez classique avec le 4 cylindres 2.0 l essence sur le train avant qui développe 211 ch et un bon couple de 350 Nm auxquels viennent s'ajouter les 116 ch et 340 Nm du moteur électrique logé dans la boîte de vitesses automatique, le tout délivrant au cumul 320 ch et 560 Nm aux quatre roues, ce GLC 350e revendiquant l'appellation 4Matic (transmission intégrale).

Quatre modes de fonctionnement hybride sont proposés (Hybrid, E-mode, E-save et Charge) mais on en vient vite à laisser l'électronique de bord gérer les phases de charge/décharge en fonction du profil de la route et du style de conduite. Sauf à pénétrer dans un centre-ville à circulation restreinte en mode 100 % électrique. Et il serait toujours aussi absurde de forcer la charge de la batterie en mode Charge en utilisant le moteur thermique et son supercarburant.

Attention aussi à ne pas modifier la gestion du type de pilotage (Eco, Comfort, Sport et Sport +), sauf pour vous faire plaisir mais qui doublera votre consommation en un clin d'œil sur les deux derniers modes. Par défaut, c'est le mode Confort qui est actif, correspondant à une conduite standard (enfoncement normal de la pédale d'accélérateur, passage des vitesses à mi puissance du moteur) pour une consommation moyenne autour de 10 l/100 km selon nos mesures.

 

Un mode Eco laborieux

Si vous choisissez le mode Eco (durcissement de la pédale de droite, bridage moteur, freinage automatique par radar dans les embouteillages), la conduite devient plus laborieuse car trop "sage", le radar anticipant beaucoup trop les ralentissements en ville et sur route alors que, par ailleurs, le poids du GLC se fait rapidement sentir (2 tonnes) ... sans vraiment faire baisser la consommation. Sauf en ville où nous avons relevé un bon 6,5 l/100 km, c'est la seule utilité de ce mode Eco.

Sur route, l'hybridation a encore des atouts sur les profils tourmentés où la récupération d'énergie est forte et nous avons consommé 8,3 l/100 km. En revanche, sans surprise, sur autoroute la consommation passe à 11 l/100 km, le moteur électrique ne se chargeant plus. Des valeurs tout à fait comparables à un SUV hybride non rechargeable.

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Plutôt séduisant par ailleurs

Sur les autres points, ce GLC 350e est plutôt séduisant avec une belle prestance sur la route où les trains roulants se révèlent d'une très grande précision en pilotage sportif malgré le poids élevé à vide ... Une caractéristique décidément handicapante ! De la même façon, la suspension Air Body Control dont était équipée notre voiture d'essai (Fascination à 61 300 euros) favorise un confort dynamique de très haut niveau en assurant souplesse d'amortissement et rigueur en détente. A recommander absolument, surtout que cette suspension pneumatique adaptative comprend aussi un correcteur d'assiette.

Dommage en revanche que le freinage ne soit pas aussi mordant qu'à bord d'un GLC thermique, la pédale de frein manque de mordant, devient spongieuse ou trop dure en fonction du mode de propulsion électrique ou hybride, l'électronique devant gérer les phases de recharge ou de "couplage" des deux moteurs. Sur ce point, le Japon fait mieux que l'Allemagne ou la Suède ... avec des SUV plus lourds ou plus légers en Asie, hybridation simple oblige !

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Du côté de l'autonomie en 100 % électrique et à condition de ne pas dépasser les 140 km/h (c'est bien mais assez inutile vu l'autonomie), nous sommes difficilement parvenus à 30 km (34 km officiellement), rapidement "consommés" lorsque l'on rejoint un aéroport parisien. Et là, les quelques bornes de recharge disponibles sont souvent toutes déjà occupées par des véhicules ... électriques, c'est normal. Une fois de plus, l'utilité réelle d'un hybride rechargeable n'est pas flagrante selon nous car la faible autonomie gagnée en mode ZEV ne compense jamais le surpoids important de la batterie (120 kg ici) et son surcoût par rapport à un SUV hybride "simple", suivez mon regard.

Notez aussi que la recharge se fait classiquement avec un câble extensible très pratique car ne traînant pas sur le sol comme une vulgaire rallonge et via une petite trappe astucieusement logée sous le phare arrière droit, facilitant la recharge ... à condition de se garer systématiquement en marche arrière sur une place en épi.

Par ailleurs, les émissions de CO2 sont à 59 g, autorisant une exonération de TVS sur 24 mois (puis 2 €/g), mais ce GLC 350e ne passe pas sous la barre des 50 g pour une exonération à vie. Pour le bonus, pas question non plus de revendiquer la prime à l'achat de 1 000 euros puisque celle-ci devrait être plafonnée en 2017 à un prix d'achat de 40 000 euros, nettement inférieur au minimum de 55 950 euros de ce SUV hybride rechargeable. 

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