BMW Série 3 ActiveHybrid : essai de la berline hybride 6 cylindres

Commercialisée depuis septembre 2012, la variante hybride de la BMW Série 3 baptisée ActiveHybrid reprend le moteur essence de la BMW 335i en y greffant un moteur électrique. Berline hybride essence-électrique, la BMW ActiveHybrid 3 associe le brio du 6 cylindres en ligne au couple généreux et instantané du petit moteur électrique. Résultat : un véhicule premium à hautes performances paré de vertus « écologiques ». A ce sujet, le plus petit véhicule hybride de la gamme à l’hélice ne profite pas du bonus français … Essai complet de 2 jours entre l’Alsace et le Bade-Wurtemberg allemand voisin.

Au menu : un 6 cylindres et une puissance cumulée de 340 ch

Qu’on se le dise : la BMW ActiveHybrid 3 n’a pas été conçue pour le marché européen. Contrairement à ses confrères du segment supérieur que sont l’Audi A6 Hybrid et la Mercedes Benz Classe E 300 BlueTEC Hybrid qui intègrent un moteur thermique 4 cylindres – essence pour la première, diesel pour la seconde –, la Série 3 hybride adopte le très performant 6 cylindres en ligne de la 335i. Pas de downsizing – réduction de la cylindrée – et encore moins de diesel : BMW a privilégié la noblesse du groupe et les performances sportives. En attendant une version hybride rechargeable qui devrait s’appeler BMW Série 3 eDrive (lire notre actualité à ce sujet), la version ActiveHybrid associe deux blocs :

• un moteur essence 6 cylindres essence de 306 ch (couple moteur max de 400 Nm)
• un moteur électrique de 55 ch (couple moteur max de 210 Nm)

L’ensemble du groupe motopropulseur développe une puissance cumulée de 340 ch, les deux blocs ne développant pas leur pleine puissance à régime identique. Repris des Séries 5 et 7 également baptisées ActiveHybrid, ce groupe fait de la Série 3 une berline hybride surmotorisée peu adaptée au Vieux Continent, davantage aux Etats-Unis et aux pays asiatiques.


BMW ActiveHybrid 3 : quand la BMW Série 3 devient hybride en intégrant un groupe à double motorisation essence-électrique de 340 ch

Des performances de haut vol

La BMW ActiveHybrid 3 est le quatrième modèle hybride de la marque à l’hélice, après la Série 7, le X6 et la Série 5. Trop lourd et trop cher, le BMW X6 Hybrid a été rapidement retiré du catalogue. Quant au bloc 8 cylindres équipant la première version de la Série 7 ActiveHybrid, il a été remplacé par le 6 cylindres de la 335i. Le moteur 3.0l TwinPower Turbo de cette dernière constitue la version sportive de la gamme, juste avant l’ultra-sportive M. Intégré sous le capot de l’ActiveHybrid 3, les performances sont au rendez-vous :

• le 0 à 100 km/h est exécuté en 5,3 secondes (0,2 s de moins que la 335i)
• le 1 000 mètres départ arrêté est réalisé en 24,6 secondes

D’excellents chronos qui se conjuguent pourtant avec une robe discrète. Seule la double sortie d’échappement chromée, les signatures « ActiveHybrid » sur les montants arrière, la poupe et les caches des marchepieds ainsi que les jantes 18 pouces en alliage léger façon Streamline avertissent les initiés de la présence d’un groupe performant se cachant sous cet apparat discret. Dans l’habitacle, on retrouve l’ambiance cosy et l’excellente qualité d’assemblage des Série 3. Seule l’instrumentation diffère en intégrant dans le compte-tours la fonction de récupération d’énergie au freinage (« Charge ») ou la consommation instantanée du moteur électrique (« eDrive »). L’écran central peut également diffuser la cinématique des flux d’énergie en temps réel.


BMW ActiveHybrid 3 : seul le compte-tours intégrant les fonctions de récupération d'énergie au freinage et de consommation du moteur électrique trahissent la présence d'un groupe hybride

Douceur en ville, bestialité sur routes en mode Sport +

Bien installé dans un siège en cuir dont la position de conduite est identique à une Série 3 2.0d diesel, le conducteur appuie sur le bouton Start … A froid, le moteur thermique vrombit avant de passer le relais à l’électrique. Après quelques petits kilomètres en ville, le moteur électrique de 55 ch entre en œuvre. Alimenté par une petite batterie lithium-ion d’une capacité de 1,65 kWh installée sous le plancher du coffre, le moteur autorise un roulage en mode 100 % électrique sur 3 à 4 km et ce jusqu’à 75 km/h. Idéal dans un environnement urbain dont les trajets sont ponctués par de très fréquents arrêts et redémarrages, ce mode est aussi performant que la technologie Hybrid Synergy Drive (HSD) développée par le leader mondial de la voiture électrique (Toyota).

Lors de l’édition 2012 du Mondial de l’Automobile de Paris, nous avions eu le privilège de tester pendant quelques km exclusivement urbains cette Série 3 hybridée. Toutefois, nous n’avions pas perçu le caractère « viril » lors de notre essai fugace. Sur les petites routes du vignoble alsacien, force est de constater que le 6 cylindres associé à l’effet boost de l’électrique pousse très fort. On est plus proche du tempérament d’un Infiniti Q50 S Hybrid ou d’une Porsche Panamera S E-Hybrid que d’une Lexus IS 300h, ce dernier modèle s’appréciant surtout en conduite coulée. Le plaisir de conduite est extrême et seul l’amortissement peu convainquant sur routes dégradées nuit à ce bilan très positif. Face à tant de puissance, on regrettera simplement que la firme de Munich n’a pas souhaité y associer – même en option – une transmission intégrale X Drive. On se contentera donc de cette propulsion très joueuse.


BMW ActiveHybrid 3 : les jantes 18 pouces spécifiques, la double sortie d'échappement ainsi que les signatures "ActiveHybrid" différencient la version hybride d'une version thermique essence ou diesel

4 modes de conduite et une fonction roue libre

Dotée de 4 modes de conduite – Eco Pro, Eco, Sport et Sport + – qui influent directement sur la réactivité de la boîte automatique à 8 rapports d’origine ZF, la BMW ActiveHybrid 3 s’adapte à son environnement : joueuse sur les petites routes en mode Sport, sobre en ville grâce au mode Eco Pro qui limite la réactivité et royale sur autoroute grâce à une excellente insonorisation. Sur l’Autobahn A5, entre Fribourg-en-Brisgau et Francfort, la Série 3 à double motorisation s’est montrée à son aise, malgré des revêtements dégradés sur de nombreuses portions. Pied au plancher, la berline hybride ne semble jamais vouloir s’arrêter … Seul le bridage de la vitesse maximale (250 km/h) vient limiter ce tempérament fougueux. On en oublierait presque le groupe hybride installée sous le capot.

Pourtant, le mode hybride est bien présent et ce même à des vitesses dévoreuses de permis à points. En mode Eco Pro, la BMW peut se mettre en mode roue libre jusqu’à 160 km/h. Comprenez : lors des phases de décélération, l’électronique coupe automatiquement le moteur thermique et le découple de la transmission. Un mode qui facilite la récupération de l’énergie cinétique rechargeant la batterie. A propos de la batterie, celle-ci est installée dans le plancher du coffre arrière mais, contrairement à la Série ActiveHybrid 5, elle est positionnée derrière l’essieu arrière. Grand avantage : la banquette 40/20/40 peut être rabattue – ce qui n’est pas le cas sur la Série 5 – et le volume reste convenable (390 litres, soit 90 litres de moins que sur une version thermique conventionnelle).


BMW ActiveHybrid 3 : 4 modes de conduite sont sélectionnables depuis le levier de vitesses (Eco Pro, Eco, Sport et Sport +)

Consommation raisonnable et prix élevés

L’ensemble du système hybride – batterie, câblage, électronique et moteur – augmente le poids de la Série 3 hybride. Par rapport à une 335iA (avec boîte automatique), le surpoids est toutefois contenu (+ 135 kg). La batterie à technologie lithium-ion d’une capacité de 1,35 kWh est uniquement rechargée via le moteur thermique et l’énergie cinétique récupérée au freinage. Afin d’augmenter sa durée de vie, la batterie ne peut délivrer plus de la moitié de sa capacité. Celle-ci alimente le moteur électrique en mode eDrive et le compresseur de climatisation, ce dernier fonctionnant exclusivement sur l’énergie de la batterie, évitant ainsi toute coupure lors des arrêts en ville.

Côtés consommations, voici les relevés réalisés sur 2 jours et près de 800 km alternant route, ville, autoroute, conduites sportive et coulée :

• 6,5l/100 km en ville
• 8/100 km sur route
• 10l/100 km sur autoroute

Des consommations raisonnables compte-tenu des 340 ch de la berline. Plus lourde qu’une 335i – 1 665 kg sur la balance –, la BMW ActiveHybrid 3 profite toutefois d’un centre de gravité plus bas et d’une meilleure répartition des masses grâce à la batterie installée dans le coffre. Une configuration qui, associée aux qualités inhérentes du moteur électrique (mode électrique et effet boost lors des accélérations), fait de cette variante hybride une voiture d’exception. Reste son prix : affichée 54 800 euros en finition Lounge, l’ActiveHybrid 3 dotée du Pack M grimpe à 63 100 euros. Au total, 5 finitions sont disponibles : Lounge, Modern, Sport, Luxury et M Sport. Malgré ces tarifs élevés, l’acheteur devra piocher dans une longue série de packs et d’options, parmi lesquels :

• le Pack Innovation à 2 100 euros (caméra de recul, affichage tête haute, …)
• le Pack Advanced Xénon à 1 550 euros (rétroviseur intérieur électrochrome, projecteurs directionnels bi-Xénon, …)

Pour un véhicule affiché 54 800 euros, ne pas inclure les phares au Xénon dans la dotation de série relève de la pingrerie … Concernant le bonus habituellement réservé aux véhicules hybrides, l’ActiveHybrid 3 n’en bénéficie pas. En cause ses 139 grammes de CO2 émis par km parcouru, des émissions qui valent à la berline un malus « contenu » de 250 euros. Seul lot de consolation : la Taxe sur les Véhicules de Société (TVS) est limitée à 764,5 euros. En comparaison, la 335iA démarre à 48 200 euros (Lounge) et est affectée d'un malus de 2 200 euros.

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