En Norvège, le ministre du Pétrole vante les mérites de … sa voiture diesel

INSOLITE - Laboratoire mondial de la mobilité électrique, la Norvège finance la décarbonisation de son économie par la manne financière issue du pétrole et du gaz. Un paradoxe dont s’embarrasse peu le ministre du Pétrole et de l’Énergie qui vient de confier être « amoureux » de sa Mercedes Classe E 220 CDi à motorisation diesel.

L’an passé, les voitures électriques ont représenté 37,8 % des ventes de voitures particulières (VP) dans le royaume scandinave. En incluant les hybrides et les hybrides rechargeables, la part des modèles électrifiés mis en circulation en 2018 a atteint 63,5 %. Une tendance forte initiée dès les années 1990 et qui est notamment soutenue par la manne financière tirée de la filière pétrole et gaz.

Un paradoxe dans un pays qui tire 17 % de sa richesse des combustibles fossiles, constitue le premier pays exportateur de pétrole en Europe de l’Ouest, a récemment délivré 87 nouvelles licences aux compagnies pétrolières et dont l’ambition est d’interdire en 2025 la vente de nouvelles voitures animées par un moteur à combustion interne.

Sa prochaine voiture sera électrifiée

Lors d’une récente rencontre organisée avec la presse étrangère à Oslo, le ministre du Pétrole et de l'Énergie Kjell-Børge Freiberg a ainsi confié au sujet de sa berline Mercedes Classe E 220 CDi qu’il la considère comme « la meilleure voiture au monde. J'ai une relation d'amour très forte avec cette voiture, ce qui fait que j'ai du mal à rompre ».

« Je sais qu'à un certain point ma Mercedes me lâchera, et je me rabattrai sur une voiture à faibles émissions ou une voiture électrique. Non pas que j'aie quelque chose contre les voitures électriques ou à faibles émissions, mais parce que je suis complètement amoureux de ma voiture », a-t-il poursuivi.

Norvège : 10 % du parc en circulation est désormais électrifié
Et de conclure : « J'applaudis pour chaque voiture électrique vendue en Norvège et à l'étranger. Je pense que c'est bien dans cette grande question qui est la réduction des émissions de gaz à effet de serre ».

En attendant le renouvellement de son véhicule, le pétrole représente 43 % des exportations du pays. Une part qui est appelée à croître sous les effets croisés de la demande et des investissements.