Électrique : Volkswagen affirme perdre 3 000 euros par véhicule

Publié le 25 avril 2019 à 05h29 | Fabrice SPATH | 3 minutes

LE CHIFFRE DU JOUR - Alors qu’ouvrira le 8 mai prochain le carnet de commandes de sa compacte ID. 3, premier modèle de la famille ID. dédiée à l’électrique, Volkswagen affirme perdre en moyenne 3 000 euros par véhicule. Le constructeur admet toutefois que ses futurs modèles « zéro émission » seront plus rentables que leurs équivalents thermiques à l’horizon 2025.


Engagé dans une ambitieuse offensive sur le marché de la mobilité électrique qui entraînera le lancement de 70 modèles d’ici 2028 et la production d’un total de 22 millions de véhicules d’ici 2030, le groupe Volkswagen travaille au lancement et à la montée en puissance de sa gamme « zéro émission ».

Si les Volkswagen e-up! et e-Golf sont appelées à être remplacées - voire à disparaître définitivement dans le cas de la compacte - dès l’année prochaine, Audi travaille à la sécurisation de ses approvisionnements en batteries qui l’ont récemment contraint à réviser à la baisse ses objectifs de production.

 

Éviter de complexifier les chaînes d’assemblage

À Wolfsburg, les équipes se préparent au lancement de la production de la compacte ID. 3 programmée pour novembre 2019 et dont le carnet de commandes ouvrira le 8 mai prochain en Europe.

Premier modèle de la nouvelle famille ID. dédiée aux véhicules électriques de nouvelle génération du constructeur, la berline sera à terme disponible avec trois capacités de batteries (48, 62 et 84 kWh) offrant respectivement 330, 430 et 550 km d’autonomie selon le cycle mixte WLTP.

Pour éviter de complexifier les chaînes d’assemblage, Volkswagen ne proposera au lancement que la version intermédiaire dont le tarif sera plus élevé que la version d’accès a priori facturée 29 990 euros (hors aides à l’achat) en Allemagne.

Pourquoi Volkswagen va produire 22 millions de voitures électriques d’ici 2030 

L’électrique plus rentable que le thermique en 2025

Une information révélée par le magazine allemand Auto Moto & Sport qui, en interrogeant des sources internes au constructeur, a découvert que la première vague de nouveaux modèles électriques ferait perdre « environ 3 000 euros par véhicule » à l’industriel allemand.

La rentabilité des produits ne serait ainsi assurée qu’à moyen terme. Volkswagen s’attend toutefois qu’à « partir de 2025, les véhicules [basés sur la plateforme modulaire] MEB [dédiée à l’électrique] pourraient être plus rentables que les véhicules conventionnels. Mais seulement à cette date. »

Une confidence qui rejoint celle faite il y a deux semaines par Bob Carter, le Vice-Président de la branche nord-américaine de Toyota, qui affirmait ne pas entrevoir de rentabilité sur le marché de la mobilité électrique avant de nombreuses années.

Pour Toyota, Volkswagen se trompe en misant tout sur la voiture électrique 

Entre gains de compétitivité et fragilités

En attendant, les leaders en Europe que sont Nissan et Renault augmentent régulièrement leurs capacités de production et voient leurs modèles « zéro émission » représenter une part significative - 6 % des citadines vendues par Renault en 2018 étaient électriques - de leurs ventes.

En Chine, les politiques publiques en faveur de la mobilité électrique ainsi que la stratégie d’expansion à l’International de Pékin a contraint la plupart des 486 constructeurs de véhicules électriques enregistrés à devenir plus compétitif et à monter des usines de fabrication de cellules pour batteries aux standards européens, à l’image de CATL et de BYD.

Reste le cas Tesla, lourdement endetté, qui est actuellement l’un des rares constructeurs au monde à bénéficier à la fois de chaînes d’assemblage de véhicules et d’un site de production de batteries. Mais la présentation des résultats financiers du premier trimestre 2019 démontre la fragilité de l’industriel. Sur la période, la firme de Palo Alto a ainsi enregistré une perte de 702,1 millions de dollars, mettant fin à deux trimestres consécutifs de profits.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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