Daimler Trucks : l’avenir « n’appartient pas à l’hybride rechargeable »

Publié le 26 avril 2019 à 08h58 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Lors de la présentation de la stratégie d’électrification de sa marque Freightliner, Daimler Trucks a confié par la voix du Président de la filiale nord-américaine que l’avenir des camions et poids-lourds passera par l’électrique et probablement à terme par l’hydrogène. Quant à la technologie hybride rechargeable, le dirigeant estime qu’elle n’a aucun avenir compte-tenu des nouvelles normes en matière d’émissions.


Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mercredi à Long Beach, en Californie, Daimler Trucks North America (DTNA) a annoncé son intention de convertir dès l’an prochain son usine de Portland, dans l’État de l’Oregon, pour la production de camions électriques sous la bannière Freightliner. La production en série des modèles eM2 et eCascadia devrait commencer en 2021.

 

L’électrique à court terme pour la Californie

La société a décidé de changer le lieu de fabrication afin de tirer parti de la proximité de l'usine avec la Californie, qui applique des règles plus strictes en matière de véhicules à faibles émissions de CO2.

En septembre dernier, l'Air Resources Board de l'État a modifié les règles en vigueur pour exiger que les émissions liées au secteur des transports routiers diminuent de 20 % d'ici 2030, ce qui entraînera certainement une hausse des prix du diesel et de l'essence dans la région.

L’occasion pour le Président de DTNA, Roger Nielsen, de confier que la technologie hybride rechargeable combinant un groupe motopropulseur essence-électrique à une batterie rechargeable sur une source d’énergie externe n’a pas d’avenir, du moins aux États-Unis.

Bus et poids-lourds : le Parlement européen pour une baisse de 35 % des émissions 

L’hydrogène à moyen terme pour le reste du pays

En revanche, le dirigeant a présenté les véhicules à hydrogène (pile à combustible) comme une alternative aux véhicules à batteries. Une stratégie poursuivie par la start-up Nikola Motor qui travaille à la création d’une gamme complète de poids-lourds électriques et à hydrogène à destination des continents nord-américains et européens. Mais aussi par le sud-coréen Hyundai qui livrera 1 600 camions à hydrogène à un partenaire suisse d’ici 2025.

Dans son communiqué final, Daimler explique que « la société voit un potentiel dans les piles à combustible à hydrogène de compléter la gamme de camions électriques, mais ne la considère pas comme viable à court terme ».

Une position qui va à l’encontre des résultats d’une étude révélée début avril par des chercheurs du MIT qui estime que le fait d'attendre l'arrivée sur le marché de véhicules 100 % électriques ou à hydrogène néglige une importante solution à court terme : celle des camions hybrides rechargeables capables de brûler un mélange d'essence et de biocarburants.

Avec Proterra, Daimler veut électrifier les bus scolaires aux États-Unis 

20 hybrides rechargeables pour Mercedes d’ici 2020

En attendant que 50 exemplaires de la gamme électrique de Freightliner entrent dans leur phase d’essais d’ici la fin de l’année, la filiale automobile du groupe a précisé ses ambitions en matière de motorisations alternatives plus tôt cette année.

Pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 sur la période 2020-2021, la firme de Stuttgart lancera ou renouvellera 20 modèles hybrides rechargeables d’ici la fin 2020. Parmi les nouveautés attendues : un Mercedes-Benz GLE offrant une autonomie de 100 km en mode électrique.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



Laisser un commentaire