Au Japon, gouvernement et industriels mobilisés pour la filière hydrogène
Publié le 19 janvier 2018 à 11h00 | La rédaction | 2 minutes
D’ici 10 ans, l’objectif de la coentreprise est de déployer 160 stations de distribution et de mettre sur le marché 40 000 véhicules à hydrogène
Une douzaine d’entreprises, dont Nissan, Honda, Toyota et Air Liquide, ont annoncé la création au printemps 2018 d’une société commune pour accélérer le développement de la filière hydrogène au Japon.
Le Japon mobilise ses forces pour accélérer le développement du marché des véhicules électriques dopés à l’hydrogène. Dix groupes nippons, dont les constructeurs automobiles Toyota, Honda, et Nissan, parmi lesquels on compte aussi d’importantes firmes financières et énergétiques, viennent ainsi d’annoncer la création d'une coentreprise avec le spécialiste français de l’hydrogène Air Liquide. Objectif de la coopération : mettre sur pied 80 nouvelles stations d’approvisionnement en hydrogène d’ici quatre ans sur l’Archipel.
160 stations de recharge pour 40 000 voitures
Un plan lancé en 2016 par le gouvernement japonais et soutenu par ces mêmes groupes prévoyait de créer 160 stations de recharge pour 40 000 voitures à pile à combustible (PAC) à l’horizon 2020. Cependant, seulement 2 200 voitures de ce type circulent dans le pays jusqu’à présent, pour près d'une centaine de stations de recharge d'hydrogène déjà en service. Pour les pouvoirs publics, il s’agit donc désormais d’opérer ce développement sur un délai beaucoup plus long : une décennie.
Dans cette perspective, il sera demandé aux responsables de la coentreprise – qui devrait officiellement voir le jour ce printemps – d’attirer davantage de partenaires en son sein, partenaires qui soient en mesure d’investir et d’exploiter les stations, cela afin d’assurer le plus rapidement possible leur viabilité économique. Il sera également prévu et exigé que la coentreprise collabore activement avec plusieurs organismes tiers afin de réduire les coûts à l’usage des stations.
En quête de crédibilité « écologique »
En quête d’indépendance énergétique et de crédibilité « écologique », le Japon, sixième émetteur de gaz à effet de serre de la planète, veut surprendre le monde en bâtissant une « société de l’hydrogène ». « L’hydrogène est l’énergie du futur », martèle le Premier ministre Shinzo Abe qui vise un marché de 7,5 milliards d’euros par an pour la filière d’ici à 2030, avec entretemps la formidable tribune que constitueront les Jeux Olympiques 2020 de Tokyo. Du côté des modèles disponibles, l’Archipel a devancé l’Allemagne et la Californie avec le lancement fin 2014 de la « Mirai » par le groupe Toyota.