Bornes de recharge : le réseau de Londres en piteux état
Publié le 01 novembre 2014 à 13h49 | Fabrice SPATH | 3 minutes
L’une des 276 bornes de recharge du constructeur Pod Point installées à Londres
La ville de Londres dispose d’un réseau composé de 1 415 bornes de recharge pour voitures électriques et hybrides rechargeables. Réparties sur la voie publique et sur les sites de 66 partenaires du projet Source London, ces bornes manquent cruellement d’entretien : un tiers du réseau est ainsi hors service ou nécessite des réparations à court terme. Récit d’un exemple à ne pas suivre en France …
1/3 des 1 415 bornes de recharge nécessitent des réparations urgentes
Le Royaume-Uni fait figure d’élève modèle en matière de déploiement de bornes de recharge publique en Europe. En avril dernier, le gouvernement britannique a renforcé le programme « Ultra Low Emissions Vehicles » (ULEV) dédié aux véhicules électriques et hybrides rechargeables : plus de 6 000 euros d’aides pour l’achat d’une voiture électrique, le stationnement gratuit et l’accès aux couloirs de bus, la densification de l’infrastructure de charge publique, … A Londres, le projet Source London lancé en 2011 par Transport for London (TfL), l’autorité organisatrice des transports de la capitale, est aujourd’hui doté d’un réseau composé de 1 415 bornes de recharge. Racheté en septembre 2014 par la société IER – filiale du groupe français Bolloré – pour un montant de 1 million de livres (1,27 million d’euros au cours actuel), le réseau Source London accumule les difficultés.
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La gratuité de la recharge remise en question
Selon le site britannique The Telegraph, près de 30 % des bornes de recharge du réseau nécessiteraient des réparations à court terme ou seraient tout simplement hors service. Parmi les principaux fournisseurs de bornes du projet, Chargemaster (647 unités) et Pod Point (276 unités) dénoncent l’absence de validation et de paiement des contrats de maintenance par le groupe Bolloré. Ce dernier s’était engagé lors du rachat du réseau Source London à financer la maintenance des bornes. Au total, 6 différents modèles de solutions de charge ont été déployés sur la capitale, pour un coût unitaire moyen compris entre 3 200 et 13 000 euros (prix du matériel et de l’installation). Le nouvel opérateur, les équipementiers de bornes et les districts de la ville semblent se renvoyer la balle pour ne pas financer l’important coût de remise en état du réseau. Le site The Telegraph souligne également le fait que les utilisateurs de véhicules électriques peuvent se recharger gratuitement sur ces bornes contre une cotisation annuelle équivalente à 6,5 euros. Un bien maigre montant pour espérer rentabiliser le réseau …
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Un objectif de 6 000 bornes de recharge en 2017
Si la société IER - groupe Bolloré traîne autant des pieds quant à la signature et le paiement des contrats de maintenance aux équipementiers, c’est peut-être pour remplacer les bornes défectueuses par des produits « maison ». A Paris et sa petite couronne (Autolib’), Lyon (Bluely) et Bordeaux (Bluecub), l’opérateur a déployé des bornes de recharge développées en interne. Même à Indianapolis, aux Etats-Unis, où le groupe a remporté un appel d’offre portant sur le déploiement d’une solution d’autopartage électrique équivalente, la société IER a installé les mêmes solutions de charge. Annoncé au printemps 2014 et validé au mois de septembre, le rachat de l’opérateur Source London par le groupe Bolloré repose sur un ambitieux plan de déploiement. D’ici 2017, Londres devra être dotée de 6 000 bornes de recharge publique. L’industriel français a également promis le lancement d’un service d’autopartage sur la capitale britannique d’ici la fin de l’année 2015.