Après la voiture, la Norvège s’engage sur la voie de l’avion électrique

Le groupe OSM Aviation vient d’officialiser une commande de 60 avions à propulsion électrique. Des biplaces destinés à la formation des pilotes qui testeront d’ici 2025 les premiers court-courriers « zéro émission » en Norvège. Déjà leader européen de la vente de voitures électriques, le pays scandinave ambitionne de ne faire voler à l’horizon 2040 que des avions électriques sur ses vols intérieurs.

Wright Electric, Easyjet, Eviation Aircraft ou encore Airbus sont autant d’acteurs à s’être engagés sur la voie de l’électrification de leurs aéronefs. Pays le plus dynamique de la planète en matière de vente de véhicules électriques - leur part de marché est désormais supérieure à 50 % -, la Norvège a elle aussi investit l’aviation « zéro émission ».

Dès 2025, les premiers tests seront inaugurés sur ses lignes intérieures. Et d’ici 2040, Avinor, l’organisme chargé de la gestion des aéroports du pays, s’est fixé comme objectif de ne faire appel qu’à des avions à propulsion électrique pour desservir l’ensemble des vols dont la durée est inférieure à 1h30.

Des biplaces pour la formation

Une première étape a été franchie jeudi 11 avril avec l’annonce faite par le groupe norvégien OSM Aviation, spécialisé dans la formation et la fourniture d'équipages aériens, concernant une commande géante de 60 avions électriques pour l'entraînement de ses pilotes.

« C'est la plus grosse commande d'avions électriques commerciaux à ce jour », a souligné le directeur général du groupe, Espen Høiby. La commande porte sur des biplaces eFlyer 2, conçus et construits par l'américain Bye Aerospace.

D'une envergure de 12 mètres, l’appareil pèse environ 860 kg avec deux personnes à bord. Il est animé par un moteur Siemens SP70D développant l'équivalent de 115 ch, soit une puissance proche de celle proposée par les avions de tourisme.

Avion électrique en Norvège : tests sur les lignes intérieures dès 2025 

Autonomie de 3h30

Alimenté par 6 batteries Lithium-Ion, le bloc moteur offre une vitesse de pointe de 250 km/h et une autonomie d’environ 3h30. Un chiffre qui, selon le constructeur, est équivalent aux avions thermiques en tenant compte de la réserve légale.

Si le montant de la transaction n’a pas été révélé, des sources proches du dossier évoquent un prix unitaire avoisinant les 310 000 euros.

Outre le fait d’anticiper les premiers tests de véritables avions de ligne d’ici 5 ans, le groupe OSM s’est aussi engagé sur la voie de l’électrique pour des raisons économiques. « Nous avons choisi des appareils électriques parce que leur coût d'exploitation est moindre et parce que nous voulons tirer le transport aérien vers un modèle durable. C'est gagnant-gagnant », a ainsi confié M. Høiby.