Voiture électrique : des villes ou des champs ?

Injustement considérée comme un modèle strictement cantonné aux environnements urbains, la voiture électrique est pourtant à son aise dans les zones rurales. Un kilométrage élevé favorisant une rentabilité rapide et un accès facilité à une prise de courant expliquent en partie que les BMW i3, Kia Soul EV, Nissan LEAF et autres Renault ZOE se vendent pour près de la moitié dans les campagnes.

Kilométrage et recharge

Idée reçue numéro 1 : avec leur faible autonomie, les véhicules électriques affichent un faible kilométrage annuel. Au dernier relevé des compteurs, les propriétaires français de la compacte Nissan LEAF parcourent près de 15 800 km chaque année contre seulement 12 700 km pour la moyenne de l’ensemble du parc automobile. D’autre part, les modèles actuellement sur le marché offre une autonomie moyenne de 150 km en conditions réelles d’utilisation. Et avec la croissance de la taille des batteries, l’autonomie grimpe à 180 km sur la Nissan LEAF 30 kWh et à 200 km sur la BMW i3 (33 kWh). L’arrivée de modèles encore plus performants devraient accroître encore le kilométrage moyen réalisé à leur volant.

Voiture électrique : quel kilométrage annuel ?

Idée reçue numéro 2 : l’absence d’un véritable réseau de recharge publique empêche tout parcours interurbains ou longs trajets. Dans l’Hexagone, plus de 450 bornes de recharge rapide ont déployées par le constructeur Nissan – notamment en partenariat avec les enseignes Auchan, Cora et Ikea –, par l’énergéticien EDF via sa filiale Sodetrel (projet Corri-Door) et par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR, filiale du groupe Engie). En moins de 30 minutes, les véhicules compatibles avec la charge rapide recouvrent 80 % de leur autonomie. Associée aux quelque 13 000 bornes de recharge publiques déjà installées, cette infrastructure a de quoi rassurer les conducteurs dans leurs déplacements, quand bien même la très grande majorité des recharges se fait … à domicile.

 

Rentabilité et droit à la prise

Résultat : la voiture électrique s’aventure en-dehors des villes. Selon la marque au Losange, 50 % des ventes de sa citadine Renault ZOE sont réalisées dans les campagnes, tandis que 35 % le sont en zones péri-urbaines et seulement 15 % en ville. Mais l’installation de bornes de recharge publique n’explique pas véritablement l’engouement des acheteurs en campagne. La possession de deux voire trois voitures ainsi que la présence d’une prise de courant dans le garage sont deux grands avantages qui simplifient l’achat d’un modèle électrique. Destiné aux trajets du quotidien – domicile-travail, courses, loisirs, … –, celui-ci peut alors plus aisément être remplacé par le second véhicule du foyer … à motorisation thermique pour les vacances ou les déplacements qui excèdent son autonomie.

2016 : le TOP 5 des voitures électriques en France

Tandis que les véhicules électriques sont courtisés par les métropoles pour leurs bénéfices sur la qualité de l’air, ils sont surreprésentés dans les zones rurales où ils parcourent davantage de kilomètres. Et plus le kilométrage est élevé, plus la rentabilité est rapidement atteinte. Toutefois, les aides à l’achat versées par les villes – 3 000 euros pour un utilitaire électrique à Paris, cumulable avec le bonus – combinées aux bornes publiques séduisent un nombre grandissant de citadins. Dans une copropriété, ils peuvent également faire valoir le « droit à la prise » pour installer à leurs frais une borne. Et dès 2017, les bâtiments neufs équipés d’un parc de stationnement dont la capacité est inférieure à 40 places devront pré-équiper 50% des places afin d’accueillir ultérieurement un point de recharge pour véhicule électrique ou hybride rechargeable.